CHAPITRE 24 - Sur des chemins différents

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Hönir et Lovio avaient fouillé tout le petit bois où ils avaient fait halte à la recherche de Link, en vain. Dire qu'ils étaient inquiets était peu dire. Ils avaient remarqué que les affaires de Link avaient disparu avec lui, mais ils n'arrivaient pas à croire que leur ami soit parti seul pour les Bois Perdus. Quelque chose s'était passé, mais quoi ?

Ils n'avaient pourtant pas eu le temps de traîner plus longtemps sur les lieux de leur campement, Malon ayant repéré au loin un groupe de bokoblins. Se promettant de revenir ici dès que possible, Hönir avait décidé d'éloigner Mina et sa fille le plus possible du danger et ils avaient repris leur route. Lovio avait eu du mal à partir, mais étrangement, le tapis ne semblait pas inquiet pour Link.

Après plusieurs heures de voyage, le chariot et ses occupants quittèrent enfin les plaines, passant un pont de bois au-dessus d'une rivière. Il ne leur fallut pas trop de temps pour trouver d'autres êtres humains escortés par un petit groupe de soldats qui sécurisaient les lieux. Hönir fut tenté de laisser là Mina et Malon, mais il respecta la promesse de Link et les conduisit jusqu'à un campement de réfugiés qui s'était construit autour d'un de ces relais équestres qui ponctuaient les longs trajets sur les routes d'Hyrule.

Lovio fut le premier à y arriver. Il atterrit avec son tapis qui s'enroula aussitôt pour se couler sous son bras.

- Hey ! M'sieur client, je vous reconnais ! Z'avez trouvé la Grande Fée ?

- Oh, monsieur le marchand ! Comme on se retrouve ! Oh, je suis désolé pour l'autre fois, s'excusa Lovio en se frottant l'arrière de la tête, un peu gêné d'avoir secoué Terry aussi fort au bazar.

- Ooooh, passons à autre chose, si vous l'voulez bien...

Terry, en bon professionnel, ne souhaitait pas tenir rancœur à quelqu'un pouvant se révéler un futur client. Ses mains claquèrent sur la boîte en bois qu'il avait sur les genoux, ce qui en déclencha l'ouverture, dévoilant certaines de ses marchandises.

- Cherchez vous un article en particulier, m'sieur client ? Ou préférez-vous vous délester de quelque objet ?

Lovio n'eut pas le cœur de lui dire qu'il ne voulait rien acheter et examina les articles. Il avait de très beaux scarabées.

De son côté, Hönir avait parqué le chariot avec les autres, suivant les ordres des soldats qui protégeaient le camp de réfugiés. Le relais avait été assailli par les habitants de la citadelle fuyant l'invasion des armées de son frère. S'étaient ajoutés ceux des fermes de la plaine envahie par les Bokoblins et les spectres en armure. Un véritable village de tentes de fortune s'était alors levé tout autour du relais.

Le Gerudo n'était pas à l'aise au milieu des victimes de la soif de conquête de son frère. Dès leur arrivée, il avait préféré dissimuler son visage sous une capuche et une écharpe, ne voulant surtout pas causer d'ennuis à Mina et sa fille, ni déclencher un mouvement de panique. Il ne comptait de toutes façons pas rester ici plus longtemps que nécessaire.

- Vous voilà en sécurité, fit-il à Mina en l'aidant à descendre du chariot.

Son regard croisa le sien et il le détourna aussitôt, toujours aussi intimidée par la jeune femme. Celle-ci posa ses mains sur les siennes une fois à terre.

- Faut-il déjà nous séparer ?

Mina comprenait bien qu'Hönir devait se mettre à la recherche de Link, sans compter l'histoire avec son frère, mais elle n'avait pas vraiment envie qu'il parte.

- Mina, je...

Elle lui sourit, ce qui lui fit louper un battement de cœur, et mit son index sur sa bouche dissimulée par son écharpe.

Épopée d'Hyrule: TOME 1 , Les élus  [ EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant