Les liens du sang [Thorki]

Chapitre 23

Chapitre 23.

— Tu es sûr que tout va bien ? Ça fait quand même un sacré moment que tu es enfermé là-dedans...

Loki grinça des dents. N'y avait-il donc pas moyen de se masturber en paix ? Merde !

— En tous cas, poursuivit Thor, n'obtenant pas de réponse à ses premiers propos, quand tu sortiras, prépare-toi. Nous partons aujourd'hui. Stark a accepté de me prêter un de ses vaisseaux pour retourner à Asgard. Je me suis dit que ce serait mieux que de passer par le portail ; ça nous permettra de passer un peu plus de temps tous les deux et je sais que tu aimes piloter.

Loki fronça les sourcils, priant pour que son frangin se taise ne serait-ce que deux secondes. Il jura à voix basse et termina sa petite affaire en vitesse. Quand il sortit de la salle de bain, tentant de prétende que rien ne s'était passé, Thor l'attendait sur le coin de la porte, bras puissamment croisés sur son torse et le toisant d'un regard perplexe.

— Quoi ? s'exclama Loki, l'air énervé. Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça ? J'ai quelque chose sur le visage, peut-être ?!

— Rien, répliqua son frère en clignant des yeux.

— Très bien.

Loki lui passa sous le nez et alla ramasser ses choses, se préparant pour le départ. Il n'avait qu'une hâte : quitter pour de bon la Tour Stark ! Thor le suivit des yeux, alors qu'il parcourait la chambre de long en large.

— J'ai tout, je suis prêt, on peut y aller, finit par dire le Jotun avec empressement, revenant se planter devant son frère.

— Tu as fait vite. Je ne t'ai jamais vu aussi pressé de revenir sur Asgard.

Thor rit de son rire grave. Loki le fusilla du regard.

— Je ne suis pas pressé de revenir sur Asgard, je suis pressé de partir d'ici !

Et pourvut qu'il ne revoit pas cette extraterrestre de malheur aux pouvoirs étranges !

***

Une trentaine de minutes plus tard, ils se retrouvèrent sur le toit de la Tour Stark, alors que Iron Man présentait son nouveau joujou de sa création, dernière perle de sa collection : un vaisseau interspatiale toute dernière technologie. Loki se tenait en retrait, les bras croisées sur son torse et tapant du pied sur le sol. Il savait à quel point Stark aimait se la jouer « show-off » et se vanter de son génie, mais la visite commençait à trop s'étirer à son goût...

— Est-ce que vous avez fini ? s'enquit-il en roulant les yeux. Sinon, je peux très bien retourner sur Asgard tout seul et vous laissez, rien que tous les deux.

— Si je te laissais tout seul, je suis prêt à parier que tu ne retournerais pas sur Asgard.

Un sourire étira les lèvres de Loki. Son frère marquait un point.

— Bon, voilà, je crois que j'ai tout dit, conclut Stark en tapant affectueusement la console de commandes de l'engin, quand vous serez arrivés, vous n'aurez qu'à actionner ce levier, juste là, et la conduite automatique s'enclenchera. Le vaisseau reviendra ici de lui-même.

Comme le milliardaire sortait du véhicule, Loki y entra avec une expression lasse sur le visage, exaspérée. Combien de temps faudrait-il pour qu'ils décollent encore ?

— Bon voyage, leur lança l'homme encore en agitant la main.

Loki leva les yeux au ciel, Thor lui donna un coup de coude dans les côtes tout en saluant son ami Avenger de l'autre main. Puis, le vaisseau s'éleva finalement dans les airs.

— Attention, ça risque de secouer un peu, prévint le blond.

— Ça va, répliqua Loki avec nonchalance, j'ai déjà vo... – leeerrrrrr...!

Loki perdit pied dans la cabine du vaisseau et se rattrapa de justesse au dossier du siège conducteur pour éviter de rouler jusqu'au mur du fond.

— Rien de cassé ? s'enquit Thor avec un grand sourire de satisfaction, alors que le vaisseau traversait l'atmosphère de la Terre à une vitesse qui devait dépasser celle de la lumière.

Le Jotun grimaça.

— Tu l'as fait exprès, l'accusa-t-il.

Son interlocuteur haussa les épaules sans perdre son sourire.

— Je n'aurais jamais osé, voyons !

Loki secoua la tête. Menteur.

Le vaisseau pénétra rapidement dans l'espace et ils dépassèrent l'orbite de la Terre en un clin d'œil, navigant à présent entre les différentes planètes et galaxies.

— Tu as envie de piloter ? lui proposa Thor après plusieurs minutes.

Loki s'approcha du panneau de contrôle et hocha la tête. Ils auraient très bien pu enclencher le pilotage automatique jusqu'à Asgard, mais c'était bien mieux de conduire soi-même et plus occupant aussi, pour l'esprit du Jotun qui tournait en rond. Il prit donc la place de son frère aux commandes du vaisseau. Il n'avait plus conduit d'engins pareils depuis le Ragnarök et il se rendait compte que ça lui avait un peu manqué. Dans son dos, il pouvait sentir Thor le couver du regard, satisfait de le voir être un peu heureux. Puis, il s'éloigna pour vaquer à d'autres occupations.

Le Jotun pilota durant ce qui lui parut être de longues heures. Ses yeux commençaient à fermer tout seul.

— Loki ! s'exclama Thor soudainement, l'air paniqué. Bouge-toi de là, il y a un vortex !

Et ils fonçaient droit devant. Ouvrant les yeux en panique, le Dieu de la Malice essaya de reprendre le contrôle de l'appareil, alors qu'ils commençaient déjà à être aspirés par le vortex. Thor le poussa pour prendre les commandes.

— Mais tu ne pilotes pas bien ! s'exclama Loki. Nous sommes perdus !

— Laisse-moi faire, je vais nous sortir de là !

— Le vaisseau va être réduit en miettes ! Et nous aussi !

Loki essaya de reprendre le contrôle, ne faisant pas du tout confiance à son aîné, mais Thor ne le laissa pas faire. Leurs chamailleries firent faire un faux mouvement au blond et le vaisseau fit un grand bond. Brusquement, ils furent aspirés par le vortex spatiale.

Une grande secousse parcourut tout le vaisseau et les projeta avec violence contre les murs.

— Merde, c'est fichu, constata Loki en s'accrochant désespérément au siège, tandis que l'appareil était en totale chute libre. Tu aurais dû m'écouter !

— Tu crois que c'est le temps de me faire des reproches ?

Loki sentit une grande chaleur envahir le véhicule. Lui qui était à moitié Géant des glaces y était tout particulièrement sensible. Il songea qu'un des réacteurs devait avoir lâché ou, pire, que le vaisseau devait être en feu, en train de pénétrer l'atmosphère d'une planète qui n'était sans doute pas Asgard.

L'engin s'écrasa violemment contre le sol, puis tout devint noir autour d'eux.