Les liens du sang [Thorki]

Chapitre 29

Joyeux Poisson d'Avril ! :3

Chapitre 29.

Après plusieurs minutes, Loki parut revenir à la réalité et saisir la situation dans laquelle il se trouvait, soit nu à quelques centimètres de Thor.

— Si tu avances – ne serait-ce qu'un – petit doigt dans ma direction, je reprends l'apparence d'Odin, menaça-t-il sans ouvrir les yeux.

Eh merde : ces ressorts étaient vraiment meurtriers... Il roula dans le petit lit, tentant de trouver une position qui soit confortable.

— Si tu n'arrêtes pas de te tortiller, je pourrais me faire des idées, répliqua Thor quelques secondes plus tard en haussant un sourcil.

Ses paroles eurent le mérite d'immobiliser Loki plus solidement que n'importe quelle chaîne. Sans bouger, le sorcier matérialisa des vêtements sur son corps, histoire d'avoir, au moins, la sensation d'être un peu vêtu.

— Tu sais que ce ne sont que des illusions ? s'informa Thor.

— Puisque tu ne me toucheras pas, ça ne changera rien.

— De quoi est-ce que tu as peur ?

Il parvint à piquer Loki au vif.

— Je n'ai pas peur ! Je suis le Dieu de la Malice !

Son frère l'ignora.

— Je sais que tu as peur de la mort, reprit le blond, de l'enfermement et de l'oublie – je te connais trop bien, Loki – mais... de moi ?

Loki avait peur d'être oublié, c'était une des raisons pour lesquelles il aspirait tant à se faire aimer.

— Je n'ai pas peur de toi ! Tu ne ferais pas peur à une mouche.

Le jeune homme en était insulté.

— Alors, pourquoi est-ce que tu te figes dès que j'essaie de t'approcher ?

— Parce que... parce que... ! Soyons honnête : tu n'as pas l'intention de me serrer la main !

Thor rit brièvement, les yeux rivés au plafond, puis il tourna la tête pour observer son frère.

— Et pourquoi ta respiration s'accélère ?

— Ma respiration ne s'accé...

Ouais, en fait, il respirait plutôt rapidement. Loki fronça les sourcils et tenta de se calmer. Loki Laufeyson ne devrait pas perdre son calme. Au même moment, leurs yeux se croisèrent et Thor lui sourit, l'air un peu moqueur. Le sorcier détourna tout aussi rapidement la tête, énervé.

— Quoi ?

— Rien... je pensais juste au fait que tu es adorable, mon frère.

Cette fois, le Jotun manqua de s'étouffer violemment.

— Je ne suis pas adorable !

Puis, c'était quoi, ça ? Le qualificatif que l'on donnait à son lapin domestique ?! De toute manière, à voir de quelle façon Thor surnommait Rocket, c'était à se demander s'il savait vraiment ce qu'était qu'un « lapin » ...

— Oui, je t'assure, en particulier dans des moments comme celui-ci, ou tu mines d'être insulté.

— Je ne mine pas d'être insulté ; je suis insulté !

— Y a-t-il quelque chose que tu fasses ?

Depuis toute à l'heure que Loki se contentait de rétorquer qu'il n'était pas si ou qu'il ne faisait pas cela.

— Je dors.

Le Jotun ferma les yeux et tenta de s'endormir, ne serait-ce que pour avoir la paix, mais les ressorts qui poignardaient son dos étaient vraiment inconfortables. Plusieurs minutes plus tard, il rouvrit les paupières, désespéré à l'idée de parvenir à trouver le sommeil.

— Tu n'étais pas supposé dormir ? lui demanda Thor.

Il grimaça.

— Le plancher serait plus confortable que ce matelas.

— Ça suffit. J'en ai assez, déclara le Dieu du Tonnerre de sa grosse voix.

Loki cligna des yeux sans comprendre.

— Quoi ?

— Je te connais, Loki, si je ne fais rien, tu vas continuer de te plaindre durant toute la nuit.

Et m'empêcher de dormir, poursuivit-il dans sa tête. Alors, sans prévenir, il attrapa son frère par la taille et le fit rouler sur son torse, l'emprisonnant de son bras posé sur son dos. Sous son contact, les vêtements illusoires de Loki se dématérialisèrent d'eux-mêmes, laissant leur propriétaire nu et frissonnant.

— Qu'est-ce que tu fais ? s'énerva le Jotun en tentant d'échapper en vain à la poigne du blond. Tu crois que je vais arrêter de me plaindre comme ça ?!

Ça allait être pire, ça allait être deux fois pire ! se promit Loki. Thor devait payer pour ça !

— Foutu bloc de béton..., maugréa-t-il en grinçant des dents quand il eut perdu toute énergie de se débattre.

Non seulement était-il aussi dur qu'un bloc de béton, mais il était aussi chaud comme une fournaise. Ayant une ascendance de Géant des glaces, Loki avait rarement froid, mais si ça avait été le cas... il aurait été servi !

— Bonne nuit à toi aussi, Loki, sourit le blond.

D'humeur téméraire, Thor déposa un baiser sur le sommet de la tête de son frère qui fit se raidir le Jotun jusqu'aux os.

— Ne m'oblige pas à mettre Mjönir sur ton dos. Nous parlerons demain, promit-il gentiment avant de s'autoriser à fermer les yeux.

Loki observa son frangin en silence. Comment pouvait bien faire Thor pour gagner à chaque fois ? Soupirant, il souleva le bras et vint toucher la joue du Dieu Nordique. Le bout de ses doigts glissa contre les poils rugueux de sa barbe. Il avait toujours cru que Thor était parfait... Pourtant, son frère lui avait dit qu'il était beau, lui aussi, il y avait peu de temps. Il ne savait pas quoi en penser... Il laissa retomber son bras et songea que le torse de l'homme n'était, après tout, pas si inconfortable que ça. Du moins, c'était mieux que le matelas. Thor devait avoir mal... son dos devait être lacéré par tous les ressorts et ce devait être pire avec son poids en plus sur lui... Décidément, le blond devait toujours jouer les héros en toutes circonstances ! Loki rirait de ses courbatures au lendemain.

Ah, demain... demain, ils iraient à la Tour Stark. Loki n'avait pas hâte. Peu importe ce que lui disait son frangin, il ne se sentait pas la bienvenue là-bas. Et il en comprenait parfaitement les raisons. N'avait-il pas tué quatre-vingts personnes en deux jours du temps où il cherchait à prendre le contrôle de la Terre ? Oui, il comprenait parfaitement la méfiance dont on faisait preuve à son égard. Il était surpris lui-même que Thor ait pu lui pardonner... mais son frère l'avait toujours compris, avait toujours su voir derrière le masque mieux que quiconque – au grand déplaisir de Loki –, alors il avait compris ses motifs, son désir viscéral d'être enfin vu et accepté. Il n'avait jamais voulu tuer des gens... du moins, pas de cette façon, pas autant. Tout cela avait un prix et il en payait à présent les conséquences. Non seulement le poids sur sa conscience, mais son châtiment. Thor qui avait encore voulu jouer les héros et qui s'était porté garant de lui. Il avait vraiment cru qu'il s'agissait de la pire des sentences – il le croyait encore –, mais il commençait à se rendre compte que ce n'était peut-être pas si horrible que ça... Même si ça l'agaçait, Thor essayait d'être attentionné avec lui. Il ne le traitait pas comme son chien ou son esclave, alors qu'il aurait pu le faire.

C'était à cause de tout ces facteurs que, tranquillement, Thor parvenait à rebâtir le pont de la confiance entre lui et Loki. Grâce à cela, le Dieu de la Malice fut assez serein pour fermer les yeux une fois de plus aux côtés de son frangin. Plus encore, il ne fit pas de cas de sa nudité.

Visiblement, leur relation progressait.