Et ainsi, je m'apprêtais à passer ma première soirée dans la maison de mon lié.
À quoi devais-je m'attendre ?
Domicile des AKIHIRO
« Fais comme chez toi ! s'exclama Sotan tout sourire. »
Pénétrant dans l'entrée, je me déchaussais avant de m'avancer prudemment dans le couloir qui menait au salon. Un parquet en bois encore reluisant me guida jusqu'à cette pièce spacieuse et lumineuse, où les doux rayons du crépuscule traversaient une impeccable baie vitrée, de toute la longueur de la salle. Elle menait à un balconnet où stagnait deux chaises longues et quelques plantes vertes qui dépérissaient. D'ailleurs, la porte fenêtre était légèrement entrouverte, si bien qu'une brise estivale à l'odeur d'humidité avait embaumé tout l'appartement. À l'esquisse des sombres nuages d'orages, je devinais qu'il ne tarderai pas à pleuvoir.
« Elle a dû oublier, murmura Sotan pour lui-seul en refermant la fenêtre.»
Je dévorais tous les détails avec une grande curiosité. Le sofa où traînait un plaid en boule, la télé haute définition, en passant par la cuisine désordonnée. Sur la table rectangulaire restait des ingrédients et dans l'évier, il y avait une vaisselle non terminée, comme si on avait quitté la maison en hâte. Puis, en face de l'entrée de la cuisine, on trouvait un long escalier qui menait à l'étage supérieur que je n'avais pas exploré pour le moment. Cet appart était à l'image de mon lié, un peu désorganisé, mais confortable dans le fond.
Quand nous nous apprêtions à monter à l'étage, des pas précipités descendirent les marches en trombe. Ria apparut dans mon champ de vision et fonça sur Sotan, qu'elle serra fort contre son cœur. Il se laissa faire, quoiqu'un peu surpris de cet élan d'affection qui ne ressemblait guère au caractère de sa sœur.
« Frérot, je suis si contente de te voir ! s'exclama t-elle émue.
- Salut Ria, répondit-il gentiment.
- Lorsqu'on m'a dit que tu avais quitté l'hôpital, je me suis dis que je devais être chez nous, au cas où tu rentrerais, s'expliqua t-elle en se décollant de son frère.
- C'était pour ça la fenêtre ouverte ? s'amusa t-il en passant une main dans sa nuque.
- On sait jamais, déclara t-elle d'un ton amusé. (Soudain, son regard se posa sur moi et sa bouche se déforma de contradiction.) Elle est là...
- Ouais, jubila le blondinet tout heureux, c'est moi qui l'ai invité.
- Ah vraiment ? répliqua Ria contrariée. Dans ce cas, rends-toi utile et fais-nous un truc bon à manger. J'ai la flemme et Sotan sait pas cuisiner.
- Eh, s'indigna t-il avec une mine de chien battu, c'est pas sympa !
- Rappelle-toi tes derniers ramen, reprit-elle durement. C'était infect.
- Oui bon ça va, j'ai compris, convint-il vaincu. (Il se tourna vers moi, mal à l'aise.) Takara, ça te dérange pas ?
- N-non, agréais-je docilement. Je peux me débrouiller.
- Quant à toi frangin, s'interposa de nouveau la petite blonde, va prendre une douche. Tu sens un mélange de sang, de médocs et de sueur, c'est vraiment insupportable.
- Pleine de douceur et de gentillesse, comme toujours, soupira t-il lassé. »
Il coopéra et partit en direction de l'étage où devait se trouver la salle de bain. Ria sur ses talons, allait sûrement flâner dans sa chambre. Finalement, je me retrouvais seule dans la cuisine, alors que j'étais l'invité. Gênée, je jetais un coup d'œil au contenu du frigo, qui n'était pas extrêmement chargé. Les mains sur les hanches, je lâchais un long soupir.
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Raven
Paranormal[ En cours. ] Personne n'est tout blanc ou tout noir. C'est une leçon par laquelle on passe tous. Pourtant, il y a cette ombre, cette ombre vengeresse qui ne laissa derrière elle que des plumes noires, des plumes de corbeau. Takara, jeune lycéenne...