Chapitre 5 : Les Cavaliers noirs (1/2)

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I


    Les deux amants s'étreignirent une dernière fois puis se quittèrent sans un mot. Il serait risqué de traîner davantage, pensa Darian. Sa soudaine disparition ne tarderait pas à devenir suspecte auprès de ses amis. Et les ragots allaient de bon train parmi ses ouailles, il n'avait aucune envie que la rumeur enfle davantage.

   Il quitta la grange et s'engagea dans la ruelle sombre du village. Les rais lumineux de l'astre lunaire étaient maintenant cachés par d'épais nuages. Le jeune homme progressa à tâtons le long du côté de la taverne, puis finit par revenir dans la rue. Il devait retourner au Sanglier par l'entrée principale, en espérant que le groupe y soit toujours, afin d'éviter toute suspicion.

   Pas un chat ne traînait dans Méliétel, fait tout à fait anodin à une heure pareille. Il ne constata guère davantage d'activité quand il entra de nouveau dans la taverne. Mjoll était toujours affairé au bar tandis qu'une serveuse débarrassait les rares tables encombrées. Si ses amis étaient encore là, c'étaient bien les derniers clients de la soirée. Darian traversa la salle à la recherche de ces derniers, se faufilant entre les tabourets et les chaises inoccupées.

   Il finit par les retrouver au fin fond de l'auberge, toujours à la même table. Sauf que certaines personnes manquaient à l'appel, il ne restait plus qu'Alcid et Klod. A moitié endormi, ce dernier arborait une mine abominable, son faciès blanc comme un linge. Alcid remarqua de suite l'arrivée de Darian, fronçant des sourcils pour l'occasion.

   — Oh te voilà enfin Darian ? l'interrogea le bûcheron, Nous pensions que tu étais reparti chez toi finalement.

   — Et sans vous prévenir ? Non, je crois juste...que j'ai mal digéré le repas de ce soir, répondit Darian tout en se massant le haut du ventre.

   — Si tu le dis... Mais tu arrives trop tard. Comme tu peux le constater, la fête est finie.

   — Oui je m'en doute bien. Où sont donc partis les autres ?

   — Peregri est reparti en premier, il doit se lever tôt le matin pour préparer les pièces de viande. Quant à Ralf, il est allé reconduire Tempérance chez elle, dans la grande demeure de son père. Moi je suis coincé avec cette chiffe molle de Klod.

   — Il a trop bu c'est ça ? On n'aurait pas dû l'encourager à boire.

   — Oui, c'est sûr ! Et maintenant c'est moi qui dois me le trimballer !

   — Pourquoi tu ne le laisses pas à Mjoll ? Elle doit avoir l'habitude de ce genre de situation, non ?

   — J'ai promis à la mère de Klod de le surveiller, c'était la condition sine qua non pour qu'il vienne avec nous. Si j'avais su...

   — Je m'en doute bien... Et Raf et Tempérance ? Ils sont partis il y a longtemps ?

   — Maintenant que tu le dis... - Il se massa les tempes puis après un effort de réflexion intense fit - En effet ça fait déjà un bout de temps.

   — Génial ! J'espère que cette canaille ne s'est pas encore attirée des ennuis en route !

   — C'est toujours une possibilité avec Ralf ! Tu ferais mieux d'aller voir après lui.

   — Oui en effet. Je peux te laisser ? – Darian désigna du regard le fils du meunier endormi - Tu vas t'en sortir avec lui ?

   — Vas-y, t'inquiète !

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