Lame D'Azur

Chapitre 7 : Lune de sang (3/3)

   Camillia accouru à son chevet tandis qu'il se tordait de douleur.

   — Vite Darian relève toi, on doit partir. Par la création, ta main.... C'est à cause du feu ? Il faut....

   — Ce n'est pas grave, tu as raison on doit fuir. On s'occupera de ça plus tard.

   Il avait de la chance, la blessure ne concernait que son bras gauche et n'entacherait que légèrement ses capacités d'épéiste. Tandis que le jeune Allister peinait à se relever, il remarqua que Tempérance s'était occupée de Ralfel. Une vilaine éraflure zébrait le long de l'une de ses cuisses là où avait frappé la queue effilée du loup. Étrangement, Thiklès reposait toujours contre le sol et personne ne semblait se réoccuper de lui.

   — Et Thiklès ? Il faut l'aider, on ne va pas tout de même pas le laisser ici ? s'enquit Darian tout en se rapprochant du groupe.

   — Darian... – Le regard de Ralfel passa de son ami au fils du fermier tandis qu'il s'appuyait contre l'épaule de Tempérance – On ne peut plus rien pour lui... Il est mort.

   Quand le jeune Allister arriva à hauteur de celui-ci, son cœur fit un bond dans sa poitrine. Son meilleur ami disait vrai, le pauvre avait rendu son dernier souffle. Les yeux exorbités et habités d'un regard fou, sa gorge était pratiquement fendu en deux, surement par le coup circulaire de la bête.

   Mierda.... Déjà Alcid puis maintenant Thiklès.... Ces satanés cavaliers noirs, ils le paieront.

   — Darian réveille-toi, il faut vraiment qu'on y aille, le pressa derrière lui Camillia. Si jamais le restant de la meute retrouve notre piste....

   Pile au même moment rugissait dans la nuit le cri des créatures démoniaques. Le groupe s'engouffra en toute hâte dans les sentiers obscurs de la forêt qui entourait les marais. Leur rythme était considérablement ralenti par la blessure de Ralfel qui l'empêchait de courir. Désorienté par son utilisation inespérée du chant, Darian fit bifurquer le groupe vers la droite au détour d'un croisement. Il avait du mal à se repérer et rien ne lui semblait reconnaissable, les troncs se répétant à l'infini au fil des tournants. Ils finirent par déboucher sur une petite clairière surélevée quand la meute les rattrapa.

   Les buissons se mirent à trembler tout autour d'eux et des grognements hargneux commencèrent à emplir la trouée d'arbres. Ils semblaient provenir de tous les côtés à la fois, interdisant la moindre échappatoire au groupe. La meute de loup infernaux sortit des fourrées et enferma dans un cercle Darian et ses amis.

   La mélodie des créature frappa de plein fouet le jeune Allister qui lutta pour ne pas vaciller. Le chant strident parasita l'intégralité de son esprit jusqu'à recouvrir sa propre mélodie. Darian se concentra et tenu bon, il n'avait pas le droit d'abandonner, pas maintenant même si la situation paraissait sans espoir. Plus d'une dizaine de ces créatures s'apprêtait à se jeter sur le groupe. Seul Darian possédait encore une arme pour se défendre, Ralfel, lui, avait perdu son glaive sur le ponton et seulement Camillia disposait encore d'une torche pour repousser les créatures.

   — Je vais essayer de les retenir. Si jamais un passage dans la meute se crée, fuyez !

   Darian dégaina une fois de plus son estramaçon et se prépara à combattre malgré l'état de faiblesse de son organisme.

   — Hors de question, on ne t'abandonnera pas ici ! lui rétorqua Camillia en avançant à ses côtés, la torche à la main.

   — Oui, ne compte pas sur nous pour partir. On avance ensemble et si on meurt ce sera ensemble aussi ! fit à son tour Ralfel.