La YouTubeuse Masquée

Chapitre 20

Ces garçons ne sont pas comme on les voit à travers d'un écran. À travers d'un écran, ils sont gentils, marrant, et quoi d'autres ? J'ai tellement du mal à trouver des compliments. En vrai ils sont arrogants, méchants, manipulateurs et j'en passe ! On vous a jamais dit "Méfiez-vous des apparences" ? Là, on peut dire que c'est le cas. Il faut se méfier des apparences.

Tout est prêt. Je suis prête. À tout arrêter. Tout dévoiler. C'est finis.

" Hey ! Aujourd'hui c'est une vidéo assez ... spécial ? Oui, c'est le terme exact. Spécial.

Dans vos têtes ça doit être sûrement plein de questions.

Vous vous rappelez de ma première vidéo ? Oui ? Et bien j'avais dis que si un jour je dévoilerai mon identité, ça serais parce que j'arrête tout. Je vous l'avez promis. C'est ce que je vais faire.

Au cours de ces années, j'ai vu d'immense choses. Tellement de personnes regarde toutes mes vidéos que j'en suis moi-même fière. Mais il y a aussi, les personnes que j'ai aidé à travers tout ça, les fictions que j'ai lu sur moi, je tiens à vous dire qu'elles sont magnifiques ! Il y a tellement de choses ! Que je ne vais pas pouvoir tout dire !

Vous aurez sûrement compris. C'est aujourd'hui que je posterais ma dernière vidéo. Que je devoilerais ma vraie identité. Vous saurez la chose que vous avez tant voulu savoir.

Si je mets fin à tout ça. C'est pour un bonne raison. J'ai juste un truc à vous dire Méfiez-vous des apparences des autres.

La vidéo et courte mais j'essaie de faire le plus vite possible. Ça me fait tellement mal de tout laisser. Tout abandonner. C'est horrible comme sensation. Je vous aimais. Je vous aimes. Et je vous aimerez.

J'enlève le masque.

Je suis Elaya Parker."

Voilà. C'est finis. Je la poste directement. Sans montage, ni effet. Rien. C'est finis.

Je m'assois sur le lit. Mon portable vibre.

*** Conversation téléphonique ***

Moi : Allô ?

... : Bonjour, vous êtes bien Elaya Parker ?

Moi : Oui c'est bien moi. Vous êtes ?

... : Je suis le Docteur Laure de l'hôpital de Londres.

Moi : Oui, qu'est qu'il se passe ?

Docteur : Votre mère ... votre mère est décédée dans un accident de voiture.

Moi : Quoi ? Non ? Vous vous trompez de personne c'est pas possible ... Pas elle !

Docteur : Toutes mes condoléances mademoiselle.

*** Fin Conversation téléphonique ***

Non ... pitié dîtes moi que c'est une mauvaise blague, un cauchemar et que je vais bientôt me réveiller. C'est ma maman. C'est la femme de ma vie. Mon tout. Et elle est partie.

Je n'en peux plus. Ma vie est minable.

Je me dirige vers le toit de l'hôtel. Je m'assois au bord et commence à parler.

Moi : Si un jour on me demandait qui est mon modèle dans la vie, c'est sans hésiter que je répondrais : "Ma maman". C'est à toi que je dois tout, c'est toi qui n'as jamais cessé de me tenir la main, de croire en moi, de me guider vers le meilleur chemin possible. Et si l'on me demandait ce que je regrette le plus dans la vie, je répondrais : "Toutes les fois où je lui ai fais de la peine, où je l'ai déçue et où je l'ai mise en colère, et ce même sans le vouloir". J'aimerais te dire, à toi maman, que personne sur Terre n'a plus d'importance que toi. Sans toi, j'aurais certainement fait un tas d'erreurs irréparables, j'aurais manqué d'amour, repères, je n'aurais pas su sur qui m'appuyer lorsque tout allait de travers, je n'aurais pas eu la certitude que quelqu'un m'aimerait quoi que je fasse, sans conditions. Oui, parce que toi, maman, tu es avant tout une montagne d'amour. Tu m'aimes malade, petite, grande, différente, de mauvaise humeur, en prison, quand je me trompe, défigurée ... Tout le temps. Chaque geste, chaque mot, chaque acte que fait tu fais ne repose que sur de l'amour et a pour unique but notre bonheur, même si on ne le voit pas toujours. Alors merci maman, d'être celle que tu es, de m'avoir épaulé et soutenue dans chaque moment de mon existence, merci d'avoir pardonné chacune de mes erreurs et bêtises, de m'avoir appris les valeurs fondamentales de la vie, merci d'avoir été un merveilleux exemple. On est si petit, le monde est si grand. Que serait la vie, sans notre maman ? Tu vas rejoindre papa. C'est déjà une bonne chose. Vous allez vous retrouver si ce n'est pas déjà fait. Il ne manque plus que moi. Je vais vous rejoindre bientôt aussi. Dans pas longtemps. On sera à nouveau une famille normale et heureuse ! Je vous aimes.

Je me lève. Regarde une dernière fois derrière moi et je vois tout le monde. Ils sont tous là un sourire narquois. Tant pis. Ils m'ont fait du mal. Ils m'ont poussé à bout. Je regarde devant moi et les regarde. Ils n'y sont plus. C'était juste une illusion. J'ai plus rien à faire ici.

Je saute.