Comme toujours

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" - J'étais fier.
Fier d'avoir la chance d'être vu à tes côtés.
Fier de pouvoir leur dire l'amour qu'il y avait entre nous.
Fier d'être aimé par la femme que tu es.

Mais tu m'as laissé, trois fois, trois putains de fois tu m'as abandonné.
T'es partie, t'es revenue, t'es encore partie, et puis t'es encore revenue.
Alors, jme suis dit que tu m'aimais pas tant que ça au final, que j'étais qu'une distraction.
Tu t'es cachée derrière mille et une excuses, pour justifier ta peur, ta lâcheté.
La vérité, c'est que t'as peur d'aimer, parce que t'as peur d'être abandonnée.

J'me rappelle, quand tu me disais que tu m'aimais.
Tes yeux brillants, ta voix légèrement tremblante, espérant une réponse positive.
J'étais fou de toi, mais tu n'en étais pas suffisamment consciente.
Je ne t'aimais certainement pas de la manière dont tu le désirais.
Je n'étais peut-être pas à ta hauteur.

Mais je t'ai tout donné, tout.

- J'étais fière.
J'étais délicieusement fière de te tenir la main devant ces gens dont nous occupions toutes les conversations.
Fière de pouvoir te regarder dans les yeux et y lire ton amour.
Fière de t'aimer, toi, l'homme fait pour moi.

Pardonne-moi, mais tu savais dans quoi tu t'engageais.
J'suis pas très nette, un peu bancale, abîmée.
Je ne sais plus aimer, me donner toute entière.
J'ai toujours dit qu'une femme qui aime jouer doit savoir se retirer avant de perdre.

J'ai toujours choisi de fuir avant que tu ne cesses de m'aimer.
T'abandonner était douloureux, à la limite de l'insoutenable.
Mais si tu m'avais laissée seule, du jour au lendemain, je ne m'en serai jamais relevée."

Cette nuit-là, comme lors de beaucoup d'autres, ils ne furent que deux jeunes adultes assis côte à côte, sans se regarder.
Exprimant leur souffrance, mais incapables d'y remédier.
Jusqu'à ce qu'elle parte, comme toujours.
Et lui, incapable de la retenir, resta sur sa chaise, comme toujours.

RegardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant