le droit au bonheur

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" - Ça faisait longtemps, que je ne m'étais pas retrouvée blottie contre toi le temps d'une soirée, d'une discussion.
- Un an. Une très longue année sans le moindre contact entre nous.
- On a changé, tu crois ? Je veux dire, viscéralement, profondément, est-ce qu'on est toujours les mêmes ?
- Non. Non, c'est toujours toi et moi, deux jeunes cons aimant la vie.
- J'en suis pas si sûre.
- Pourquoi?
- Ça fait quelques mois maintenant que je me suis perdue. Tu sais, j'ai beaucoup souffert, je me suis fait du mal, énormément de mal. La cicatrice, là, sur le dessus de mon bras gauche, c'est pas à une porte cassée que je la dois.
J'ai eu plusieurs mecs, pour oublier que j'étais seule sans celui que j'aimais. Je n'ai jamais eu que de l'attirance physique pour eux.
J'ai peur de ne plus jamais revivre un amour comme celui que j'ai vécu avec l'homme que je considérais comme mon grand amour. Notre couple fonctionnait d'une certaine manière mais il fonctionnait. Tu sais, je ne veux plus jamais, jamais souffrir comme j'ai souffert. Aujourd'hui, je me rends compte que j'ai mal parce que je deviens une personne froide, renfermée, et incapable d'ouvrir son coeur à qui que ce soit, et j'ai très peur de ce que je suis devenue.
- Viscéralement, profondément, non, ce n'est pas toi. Les plans cul, les relations sans sentiments, l'antipathie, l'animosité, le ressentiment, ce n'est pas toi.
Si tu réalises tout ça, c'est que tu songes à faire entrer une personne dans ta vie, dans ton cœur. Tu t'engages à quitter définitivement ton grand amour, à ne plus t'inquiéter pour lui, à ne plus avoir l'impression de le tromper à chaque fois que tu regardes un autre homme, tu t'engages à lui dire adieu. Et la vie sans lui te terrorise, parce que malgré tout, vous ne vous êtes toujours pas lâchés.
Tout ce que je vois depuis des mois, c'est ton malheur. Mais là, une petite lueur malicieuse est réapparue dans tes yeux.
Je ne sais pas qui est celui qui a ramené un peu de vie en toi, mais si tu penses que vous pouvez être heureux, ne serait-ce que quelques jours, lâche prise.

Accepte que tu as le droit au bonheur, et que bonheur n'est pas synonyme de souffrance, car le bonheur peut ne pas connaître de fin."

RegardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant