Chapitre 1

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Jour 1

Nelly passait enfin une scène d'amour désir avec un partenaire masculin. Après avoir passé l'année à faire des scènes entre filles elle avait décidé de faire une scène avec un homme. Noémie l'avait indiquée à la jeune fille afin qu'elle travaille sur sa fragilité. Nelly n'était pas à l'aise avec cet aspect d'elle. La faiblesse des larmes ne lui convenait plus et elle n'aimait pas montrer sa fragilité en public par crainte de se faire marcher dessus. Aussi depuis des années elle exerçait ses talents de manipulatrice sur elle-même en se forgeant une épaisse carapace afin que plus jamais personne ne puisse la blesser. Elle restait pourtant d'une grande sensibilité et les blessures que lui infligeaient les autres lui faisait toujours mal ; la seule différence c'est qu'aujourd'hui elle ne le montrait plus. Aussi ne parvenait elle pas vraiment à se dévoiler à Noémie cette partie d'elle. Il le faudrait bien aujourd'hui pourtant. Après ce qu'elle lui avait dit au dernier cours, elle n'avait plus droit à l'erreur.

Après les traditionnelle diagonale ou encore une fois le professeur s'était permis certains écarts de conduite, les scènes commencèrent. Noémie et Nelly étaient assises l'une à côté de l'autre assez éloignées pour ne pas se toucher mais pas assez pour qu'Nelly ne sente son parfum envoûtant. La plus âgée donnait fréquemment des coups d'œil en sa direction qu'elle feignait toujours d'ignorer. Nelly était toujours en colère après la semaine dernière. Ses mots n'avaient cessés de tourner dans sa tête comme une infernale litanie. Elle n'avait pas du tout aimé ni les mots ni le ton même si au fond Noémie avais raison. Seulement Nelly avait en horreur la vue de ses yeux déçus. Elle la désirait fière d'elle, admirative du boulot accompli, heureuse de donner des cours. Pas déçue et en colère. Noémie n'avait pas été tendre avec elle et même si il se pourrait qu'elle ait été partiellement responsable, elle n'avait pas à prendre pour toute la classe. Elle avait eu l'impression d être une gamine prise en faute et que sa maîtresse grondait avant de la mettre au coin.

Elle avait donc décidé aujourd'hui de lui faire payer en l'ignorant royalement. Et ça avait marché jusqu'ici. Même pendant la diagonale où Noémie avait non seulement pris Nelly en cobaye tout le long, mais lui avait également lancé des regards insistants auxquelles Nelly n'avait pas vraiment répondu. Juste une réponse froide et dénuée de tout intérêt. Noémie en était perturbée. C'était le but, lui faire comprendre qu'elle n'avait pas l'emprise qu'elle s'imaginait probablement avoir sur elle depuis quelques mois.

Confuse par l'aura étrange de son élève aujourd'hui, Noémie parvenait difficilement à se concentrer sur son travail. Elle n'aimait pas tellement ce qu'il se passait et se posait de vraies questions sur l'attitude fermée de son élève. Elle ne comprenait pas d'où ça venait. Elle ne se rappelait pas abordait quelque chose de répréhensible pour avoir en réponse une telle ignorance de la part de sa Nelly. Elle avait essayé de la mettre à l'aise pendant les diagonales en la prenant souvent avec elle en démonstration. Peut être que la toucher pourrait faire renaître la sympathie de leur relation. Mais rien n'y faisait. Nelly demeurait fermée et même si elle faisait correctement son travail en diagonale elle sentait qu'elle n'y mettait plus son cœur comme avant. Que s'était il passé dans sa tête durant la dernière semaine ? Que lui valait un tel retournement d'attitude ? Elle pensait qu'en la regardant à la dérobée elle pourrait identifier ce qui n'allait pas. Elle la connaissait et savait lire en elle. Mais là rien. C'était comme si elle était devenue une huître impossible à ouvrir.

Il fallait qu'elle en ait le cœur net.

— Nelly c'est à toi.

Sans un mot ni un regard elle se leva avec Sébastien son partenaire. La scène présentait un couple sur le point de faire l'amour. En plein préliminaire. Nelly devait absolument séduire Sébastien pour le faire réagir. Lui avait peur de se laisser aller. Il ne savait pas trop où poser ses mains, il n'osait pas aller trop loin pour éviter des réactions gênantes car il devait bien avouer qu'Nelly s'en sortait très bien. Il était assis sur une chaise Nelly le chevauchant. Elle ondulait contre lui en baladant ses mains un peu partout sur son torse. Noémie devait bien avouer que pour une lesbienne elle s'en sortait admirablement bien avec un homme aussi. A croire que son homosexualité n'était pas vraie. Il ne fallait pas qu'elle fasse ce qu'elle s'apprêtait à faire. Non c'était une très mauvaise idée. La pire qu'elle n'ait jamais eue à vrai dire. Mais elle ne pouvait pas laisser Sébastien en carafe comme ça. Ce ne serait pas bien en tant que professeur qu'elle ne montre pas l'exemple. Elle s'en convainquit afin de se justifier à elle-même de la portée de ce qu'elle s'apprêtait à faire.

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