chapitre 3

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La semaine passa une nouvelle fois. Mais à la différence de la semaine passée, elles avaient échangé par message, s'étaient appelées. Après ce qu'il s'était passé durant la nuit de mercredi dernier, leur discussion ainsi que leur étreinte passionnée, les choses avaient vraiment changé, évolué. Noémie comptait les jours qui la séparaient de son élève, de son amante. Son égo était au comble du bonheur. Elle avait gagné. Elle s'était néanmoins attendue à ce que son engouement s'atténue. Pourtant elle ressentait tout l'inverse. La posséder une fois ne lui suffisait pas. Elle avait essayé toute la semaine durant de la voir encre. Son compagnon était revenu mais elle s'en fichait. Sa nouvelle passion pour Nelly étouffait celle pour Benoît. Il n'avait pas pu la toucher, elle s'y était refusée. Par remord de l'avoir trompé, mais surtout par volonté de garder sur sa peau les traces des caresses de Nelly.

La jeune fille avait elle aussi beaucoup pensé à cette fameuse soirée. Mais ses sentiments à elle étaient plus confus que ceux de son professeur. Là où Noémie était en avance sur elle, c'est qu'elle savait ce qu'elle voulait et ce qu'elle ne voulait pas. Nelly ne savait que ce qu'elle ne voulait pas, et encore. La notion honnie étant tellement vaste et à la fois précise qu'elle s'y perdait souvent. La souffrance. Cette affreuse sensation de souffrance, de mourir à petit feu.

En dépit de la nouvelle affection portée par Noémie à laquelle elle s'attachait depuis, elle ne pouvait pas oublier la vérité. Combien de temps pourrait-elle tenir ?

Elles ne s'étaient pas revues depuis mercredi et Nelly appréhendait. Elle ne savait pas vraiment quelle attitude adopter avec son professeur, ce qu'elle pouvait dire ou faire ? En la voyant venir, elle avait envie de l'embrasser. Mais Sébastien était déjà là. Cela était donc totalement exclu. Elles s'adressèrent néanmoins un long regard chargé d'émotions, mais surtout animé du même désir de se prendre l'une contre l'autre, de s'embrasser, de se toucher. Nelly ne pouvait plus résister aux tentatives de charmes de Noémie. Elle lui appartenait même si une part d'elle aurait souhaité lui être moins accessible.

Noémie sortit de son bureau avec la feuille d'appel. Elle était tellement belle dans son ensemble tailleur. Encore plus belle chaque jours si c'était possible.

- Sébastien, tu peux aller chercher le matériel, on filme aujourd'hui, demanda la professeur.

Il laissa les deux femmes seules et Noémie se tourna directement vers son amante. Elles s'admirèrent, heureuses d'être réunies.

- Tu viens boire un verre après ? demanda la plus âgée. Rien que toi et moi. Benoît est rentré alors je ne peux pas te dire de venir.

- Je voudrais bien, mais je donne quoi comme excuse à Alice ?

- Tu as refusé toutes les occasions de se voir cette semaine. Je t'aurais imaginé plus enthousiaste pour nous.

Noémie semblait en colère, Nelly pouvait sentir cette dangereuse énergie parcourir sa colonne vertébrale. Elle savait bien que ses refus répétés l'avaient mise en colère. Elle avait peur que tout ceci ne se termine trop vite si elles passaient trop de temps ensemble. Et puis Nelly ne se sentait pas encore tout à fait à l'aise avec la situation. Depuis ces deux dernières semaines elle avait énormément réfléchi, à l'éventualité d'une relation avec sa prof, et chaque fois elle s'était dit qu'elle ne voulait pas être sa maîtresse. Elle avait finalement cédé, et devait accepter cette condition pour le moment. Elle avait malgré elle fait ce choix et se devait de l'assumer désormais.

- Pas ce soir, fit Nelly d'un ton ferme. Mais cette semaine, un soir dans la semaine, je te promets que je ne me défilerai pas.

Noémie allait pour l'embrasser, poussée par son envie dévorante, sa main à peine levée vers elle Sébastien apparut avec la caméra. La professeur fronça ses sourcils de frustration se retenant de justesse de faire la moindre remarques.

Histoire de profOù les histoires vivent. Découvrez maintenant