Chapitre 15

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Deux semaines plus tard

Trish

— Alors Trishia, comment vas-tu depuis notre dernière rencontre ? Demande le Doc avec son éternel posture décontractée.

— Je vais bien.

— Mais encore ?

Il est tellement loin d'être con ce mec !

— 24 fois si vous voulez tout savoir. Je régresse bordel de merde ! Je m'exclame en me prenant la tête entre les mains.

— Et bien, compte tenue que nous nous sommes vue il y a presque 5 jours, la somme n'est pas si mal, non ?

— Elle l'est Doc, parce que c'est 24 fois depuis ce matin.

— Oh !

Je vous en bouche un coin hein Peter ! Ouais, la dépravée est de retour, et plus en force que jamais !

— Ouais, Oh ! Mais qu'est-ce qui cloche bon sang ! J'étais si bien dans ma peau ces derniers temps, je contrôlais mes pulsions tout comme mes envies. Et tout à coup je me sers de mes jouets sexuels à n'en plus finir avant de venir pour éviter la cabine. Seulement, je ne l'ai pas fait qu'aujourd'hui, j'ajoute, découragé.

C'est la stricte vérité. Je voyais tout ce chemin parcouru et il y avait un moment que l'idée de guérir ne m'était pas passé par la tête. Je voyais enfin la lumière au bout du tunnel au fur et à mesure que la force de combattre mes démons grandissait. Mais au final, tout ça pour quoi ? Pour me péter au visage et me rappeler que cette vision rédemptrice n'était qu'une illusion.

— Tu l'as revue ? Me demande-t-il sans attendre ni même mettre de gants blancs. Avec Doc c'est toujours franco et c'est ce que j'aime avec lui, même si je me serais passé de cette question.

Je sais trop bien de qui il parle, tout comme vous j'imagine. Seulement la réponse est non. On a pris notre pied jusqu'à ce qu'il se charge de mettre mes fringues à sécher, ce qui veut dire le lendemain, puis comme convenu j'ai mangé avant qu'il me reconduise chez moi. Malgré mes protestations,  il a tout de même insisté pour me porter dans ses bras, croyant vraiment que j'aurais des difficultés à marcher. Il faut cependant dire les vrais choses, car baiser jusqu'à ne plus me tenir sur mes jambes voudrait dire mourir dans mon cas. Ce constat, Avery l'a vite compris après s'être acharné sur moi comme l'affamé qu'il est. Je crois que ce matin-là a été révélateur pour lui, parce qu'il a enfin saisie l'ampleur de mon... problème. Le naturel revenant au galop, je n'ai pu m'empêcher de m'emporter comme à mon habitude et lui montrer qu'elle gourmande je suis. Par chance je n'ai pas lue dans son regard ni dégoût ni révulsion à mon égard, mais plutôt une certaine forme d'acceptation. J'avais conscience qu'Avery s'imaginait être en mesure de me faire changer, qu'il se croyait spécial autant que je le suis pour lui. J'y ai également cru tant je me sentais différente avec lui, c'est même encore le cas, mais parfois on rencontre une évidence que nous ne pouvons repousser. Elle est là, tout simplement.

— Non je n'ai pas revue Avery, comme je vous l'ai dit depuis nos quatre dernières rencontres. Il m'avait bien dit que ce serait mieux de réfléchir loin l'un de l'autre, donc j'imagine qu'il s'est fait à l'idée que je ne suis pas la femme à présenter à sa mère.

— Peut-être aussi qu'il est occupé avec sa soeur. Ce qu'il s'est produit ce soir-là n'est pas à écarter Trishia. Vivre ce genres d'épreuves doit être extrêmement demandant psychologiquement et lorsque tu es parti, il a dû faire face une fois de plus à cette malheureuse situation.

Doc sait tout, même ça. Je ne peux lui cacher des aspects de ma vie qui pourrait être des éléments clés pour ma guérison. Cela ne me touche pas directement, mais peut mettre le Doc au parfum de certaines choses qui pourraient m'échapper.

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