Chapitre 20

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Avery

Je suis resté un bon moment assis dans la cafétéria de l'hôpital après le départ de Brenda, ou B, c'est comme vous voulez. Je n'ai cessé de repenser à ce qu'elle m'a dit sur ma biche, et je crois que je n'en reviens toujours pas. Je voyais bien que cette fille traînait un tas de casseroles, mais merde, Amy Lee Sherwood putain, c'est un assortiment de cuisine au grand complet qu'elle se traîne !

C'est d'ailleurs étonnant qu'elle arrive à sourire avec toutes les atrocités qu'elle a vécu. Son sourire... bon sang ! Il illuminerait une pièce à lui seul.

Sur le coup, je me suis sentie comme un vrai salopard d'avoir couché avec elle, mais au fond, vous savez aussi bien que moi que je n'ai pas courue après Trishia. Notre première fois s'est déroulée au Juicy Club, au moment où pour la première fois de ma vie, je voyais une nympho en pleine crise. Si seulement j'avais su... Mais bon, au fond qu'est-ce que ça change. Le dire de cette façon est comme si je le regrettais, alors que ce n'est pas du tout le cas. Mon seul regret est de ne pas être capable de l'aimer, car si je le pouvais, je ne serais pas partie de chez elle l'autre soir et peut-être qu'elle n'aurait pas agit de la sorte.

« Bordel je ne sais plus quoi penser ! »

Je lui ai dis que je souhaite la garder dans ma vie, mais c'est évident que ce n'était pas la réponse qu'elle attendais. Aujourd'hui je suis au courant de tout et je suis en cet instant en train de me demander si cela change vraiment quelque chose pour moi, mise à part ce besoin de protection qui grandit à vue d'œil.

B à raison par contre, je ne peux pas me rapprocher de mon joli cul sans être certain de ce que je veux, parce que la dernière chose que je veux justement, c'est de lui faire du mal. Cette fille a assez souffert.

Je me lève, puis je vais jeter mon goblet de café à la poubelle. Je prends le chemin de la sortie et je me ravise au dernier moment. Je dois voir si elle va bien. La dernière image que j'ai d'elle me hante, et ça ne peut rester ainsi. Je n'ai pas l'intention de lui parler, je compte uniquement jeter un oeil et partir ensuite.

« Ouais c'est ça, tu te mens à toi même connard ! »

Je prends l'ascenseur jusqu'à son étage et je m'approche de sa chambre au moment ou un homme en sort. Vue son accoutrement; chemise à carreaux, jeans délavés et rangers beiges, ce n'est clairement pas un médecin, alors c'est qui lui putain ! Pas que je suis jaloux, il doit avoir 50 ans, mais reste que je n'aime pas trop qu'on s'approche d'elle dans son état de vulnérabilité.

Aucun de nous parle. Le vieux ne fait que me regarder avant de me tendre la main.

— Je parie que tu es Avery ?

Hein ?

— Heu... ouais ! Toi t'es qui ?

Au diable le vouvoiement, je veux juste savoir ce qu'il fiche ici.

— Je suis Peter, son thérapeute.

Oh merde, ce que je peux être con ! B m'avait dit en plus qu'il se ramenait.

Je lui serre la main et en retour je reçois un sourire amical. Il a vraiment pas l'air d'un psychiatre ce mec.

— Trishia s'est endormie, mais tu peux entrer si tu veux ?

Est-ce que je le veux ? Non, j'ignore ce que je veux en ce moment. Tout est trop fucké autour de Trish, trop intense aussi. Une fois dans la chambre, si elle se réveille, je ne saurais pas quoi lui dire, et j'ai besoin de temps pour digérer les faits avant de l'affronter de nouveau.

— Je vais repasser.

Je tourne les talons dans le but de rentrer chez moi, car on ne va pas se le cacher, c'était une nuit d'enfer. Sauf que le Peter en question m'interpelle.

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