Avec le temps - ⁿᵃᵐᵍⁱ

6.

Dans son bureau, mais aussi dans n'importe quel lieu lui 'appartenant', YoonGi se sentait dans son élément. Il était à l'aise car il se savait maître de la situation. C'est pour cette raison qu'il a spécialement aménagé un Loft dans lequel il donnait rendez-vous à ses futurs collaborateurs ou collaboratrices lorsqu'il souhaitait instaurer une relation de confiance, lorsqu'il voulait leurs montrer son implication à bâtir un rapport sincère avec eux. Sur le moment présent, bien que de NamJoon émanait une extrême sévérité, YoonGi n'en était pas impressionné.

Assit parfaitement droit sur son fauteuil, il soutenait le regard de braise de Kim. La tension était présente dans l'air, comme si les deux hommes allaient se jeter l'un sur l'autre. Aucun ne semblait vouloir baisser le regard en cherchant toujours à faire capituler l'autre.

– Faudrait que tu revoies tes manières Min YoonGi.

– Je pourrai te retourner cela Kim NamJoon.

Celui-ci eut un petit rictus avant de répliquer :

– Car sinon, notre mariage sera un total désastre.

Peu importe si YoonGi était dans sa zone de confort et d'aise, l'entente de ce mot 'mariage' lui fait tressaillir. Il se questionna jusqu'à quand il habituera à cette notion. A quel moment il arrivera à s'y faire et à accepter ? Les mots lui manquait, et malgré lui, ses mains tremblaient alors il fît mine de feuilleter un dossier. NamJoon comprit le manège et le geste lui donna une satisfaction qui le fit taire pendant un bref moment. Il pensa : le faire taire grâce à la simple mention de notre future union, c'est jouissif. En reparlant, il a adopté un ton adouci :

– Comme tu le sais; notre prétendue relation est maintenant connue par le 'public'. Mes parents m'ont manifesté leur chagrin car ils l'ont appris via autre bouche que la mienne, et qu'en est-il des tiens ?

La main de YoonGi se figea. Ah oui, ces dernières semaines, en étant trop occupé à vouloir détourner ses idées de ce ...mariage, il a carrément oublié...Ses parents, comment dire ? Comme la majorité des gens de ses connaissances, ils furent ahuris, ébahis, choqués. Bien sûr, ils ne se sont pas gênés de manifester leur mécontentement car ils croyaient que depuis des années, leur fils leur a menti en cachant sciemment son orientation sexuelle. YoonGi était tenté de leur dire la vérité mais il jugea l'affront subit suffisant et décida de ne plus ajouter une nouvelle couche. Il d'ailleurs, il n'a pas eu le courage de leur expliquer la situation, sinon sa fierté en prendrait un sacré coup puisque la perte de ces millions de Won sous ses yeux constituait déjà une erreur monumentale.

– Et bien-sûr qu'ils manifestent l'envie de te voir en chair et en os...en tant que gendre entendons-le. Finit avec une satisfaction visible NamJoon.

– Les honorer sera un réel plaisir pour moi. Il répondit.

Et il se félicita d'avoir pu garder une voix calme alors qu'intérieurement, c'était le désordre total. La minute suivante, ils arrangèrent des dates de rencontre avec leurs parents respectifs. NamJoon insista pour se faire raccompagner et c'était avec moquerie que YoonGi l'a éconduit en disant qu'il était suffisamment grand pour trouver lui-même le chemin. Ça n'a pas vexé Kim, il a juste rit avec gaieté tout en rappelant qu'il passerait le prendre vers Dix-sept heure. Durant le reste de la journée, YoonGi chercha un moyen d'éviter leur rencontre mais raisonnable, il sut l'impossibilité car il ne ferait que repousser l'inévitable. L'heure du rendez-vous arriva rapidement et ce fut docile qu'il entra dans la voiture de NamJoon en le saluant à peine. Il fut surpris du choix : un petit endroit niché au coin d'un énorme immeuble. C'était convivial et chaleureux, où régnait une bonne odeur de soupe. Malgré l'aise conférée par l'endroit, YoonGi ne se détendit pas. NamJoon n'insista plus face aux réponses évasives qu'il a reçues. Ils terminèrent leur bol de soupe et partirent. Sur le chemin, alors qu'il tardait à YoonGi d'arriver chez lui, au lieu de prendre la route pour chez lui, NamJoon emprunta carrément une direction opposée. YoonGi lui décrocha un regard noir. En guise d'explication, il entendit un :