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Leis

S'il est vrai que j'ai gagné le procès je n'en suis pas tout autant ravi.

Cette victoire est arrivée avec 4 ans de retard. J'aurais dû m'en douter. Ces cabron n'attendaient qu'une opportunité, aussi infime soit elle,  pour me supplanter. Je me laissais guider, sans broncher, par les gardes hors des murs de cette cellule. Ils me remirent un sac contenant mes affaires. Fort heureusement mon carnet n'y est pas. Je marchais et chaque pas semblait témoigner la rage qui me rongeait les tripes tant ils étaient lourds et vifs. Je traversa la porte et me retrouvai dehors sous la lumière du jour, sans chaînes, sans barreaux pour entraver ma vue.

- Soyez sage Sanchez me lança le directeur de la prison, je ne tiens pas à vous revoir de sitôt
- Moi non plus soyez en sûr

Les grilles s'ouvrirent pour me laisser sortir. La berline noire, ma berline noire m'attendait dehors. Mes deux anciens amis et ex-alliés fidèles en sortirent et j'acceptai leurs accolades comme si de rien était, comme si je n'étais au courant de rien.

- Faut croire que ce paumé de Bareola s'y connait en appareil pour la musculation mon vieux regarde comment t'es devenu baraqué en 4 ans dit James d'un ton bourru en me donnant une tape dans l'épaule. Une mauvaise habitude à lui donner des tapes dans le dos

Mon demi rictus enclin Raùl à surenchérir:

- C'est vrai putain que t'es devenu encore plus costaud, tu dégages une plus grande force

J'hochais de la tête avant de souffler un "on peut y aller?"
Sur le chemin ils me firent le récit des évènements des 4 dernières années.

Pendant 4 ans je n'avais vu personne d'eux , aucune visite n'était autorisée. Mais on sait tous que s'ils avaient voulu entrer en contact avec moi ce serait fait. Qu'ils continuent de me prendre pour le petit naïf qu'ils prenaient plaisir à manipuler, ça ne me sera que plus bénéfique.

Le chemin me paru long avec toutes leurs railleries que je supportais peu.
La maison à bien changé  pus-je m'empêcher de remarquer. Plus rien de sa blancheur. Les murs sont désormais jaunes. Que Dieu me donne de la force. Je supporte certes quelques couleurs, de là à avoir du teint de Bart Simpson sur mon mur c'est abusé.

- C'est quoi cette couleur pourrie ?
- José à eu cette idée subite le jour de son anniversaire m'explique Jamès
- T'inquiète on va changer ça très vite rajoute Raùl

La voiture se gara dans l'allée. Le sol est d'une verdure époustouflante, des fleurs bleues, blanches, rouges, oranges. . Ç'en est trop, trop de couleurs.

- Merde foutez moi ces choses hors de ma vue criai-je

Au même instant une tornade pourvu d'une chevelure blonde platine se jeta sur moi.. José

- Mon bébé !! Tu m'as manqué s'écrit-elle

Son joli visage à quelque chose de changé, un air plus femme. Ses sourcils toujours aussi haut plantés, sa bouche large et pulpeuse, objet de sombres tourments. Sa peau mâte et douceureuse sur laquelle j'aimais me perdre et ses yeux: bleus  si vivifiants. Ses hanches si fines auparavant me semblent plus menus sans parler de ses seins qu'elle a sûrement refaits. Aucun doute je n'ai plus aucune attirance pour ce bout de chair. Il y a 6 ans lorsque je la rencontrais elle avait cet air candide et enfantin. Tellement innocente et maligne qu'elle avait tout de suite capté mon attention. Si jeune mais pourtant si avertie et mûre. Mais l'argent c'est un si grand facteur de changement. Elle est devenue une croqueuse de diamants qui cachait bien son jeu. Une créature vénale sans conscience. Et bon sang il m'a fallu 4 ans pour m'en rendre compte! Son sourire et son air guilleret avait toujours fait mon malheur. J'avais été jusqu'à lui offrir un jet privé. Quelle enflure de canard j'ai été.

Le carnet du mafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant