Le carnet du mafieux

27.

Sheila

Durant tout son échange téléphonique il ne faisait aucun doute que Leis était dans une colère noire. À tel point qu'il jura aussi violemment que l'aurait fait un lion si parole lui avait été donnée. Je tremblais de frustration qu'il ait décidé de me tenir à l'écart. Mais aimerais-je vraiment savoir ce qu'il me cache?

Pour l'instant il avait mit fin à sa conversation et semblait nerveux. J'étais mitigée entre aller le voir ou rester ici, de loin.

- Ça va ? Tentai-je comme approche

Il ne bougea, ni ne cilla. Ça ne présageait rien de bon.

- Il faut que j'y aille dit-il en prenant la direction de la sortie

Je l'interpellai en plein chemin. Il y en avait marre qu'il me fasse des cachotteries.

- Tu ne sortiras pas d'ici Leis Sanchez,du moins pas avant que tu m'ais dit ce qui ne va pas avec toi dis-je plus que déterminée

Son visage passa de la surprise à un mélange d'hésitation et d'ennui?

- Sheila crois moi, moins tu en sais mieux ça vaut pour toi
- Mais Leis cesse de me fuir quand la situation te dépasse, parle moi comment veux-tu construire une relation solide sur des non-dits ? Dis-je en agrippant son manteau pour le secouer

Il se saisit de mes poignets et son regard devînt encore plus sombre que d'habitude. La manière forte ne fonctionne pas on essaie donc autre chose.

Je remontai lentement mes mains de son torse jusqu'à son cou pour les y loger.

- Leis, je veux comprendre dis-je cette fois d'une voix plus calme, plus douce

Il baissa les yeux puis après un temps d'hésitation les releva sur moi. Je sus alors que j'avais d'ores et déjà remporté la partie.

- Sheila.. je ne peux pas t'embarquer dans tout ça .. j'ai d'énormes soucis avec la police et le cartel..
- Mais la police? Comment cela ? On t'a libéré non ?
- C'est un accord que j'ai passé avec les fédéraux, je devais leur livrer les principaux membres du cartel et en échange ils me rendraient ma liberté. Je te l'ai dit pourtant.  Je ne devais pas quitter le territoire américain.. hélas..

Je commence à comprendre pourquoi il se sent ainsi et surtout un soupçon de culpabilité naquit, dans ma poitrine. Après tout s'il a dû quitter Cuba c'est pour me voir moi non? À moins que je ne me fasse à nouveau des idées.

- Comment veux-tu que je ne sois pas embarquée là-dedans Leis ? J'y suis déjà. Depuis le début c'est moi qui te cause des problèmes. Si seulement je t'avais remis ton carnet on en serait pas là dis-je le mettant devant les faits

Il plissa ses yeux en inclinant la tête sur le côté d'une manière nonchalante

- Tu veux dire que depuis le début tu sais que ce carnet est à moi ?
- Non ce n'est pas ce que je dis, juste que si je l'avais su les choses se seraient passées autrement. Je n'ai su qu'il est à toi que lorsque je quittais Miami pour ici

Il haussa les épaules dans une allure lasse

- T'es sûr que si on rend ton carnet aux flics ça va rien changer ?
- J'en sais rien. J'aimerais croire que oui mais les flics ne sont pas si clean que ça .. je leur ai donné un moyen de faire du deux en un. Ils m'auraient moi ainsi que mon carnet et tous les secrets qu'il renferme
- Mais c'est moche tout ça , un accord est un accord
- Je te trouve bien naïve ma belle, dans ce genre d'affaires les normes ne démeurent que sur papier. Donc pour m'en sortir il va falloir ruser. J'ai déjà failli vendre mon âme une fois je ne replongerai pas