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Sheila

Ana et moi avions pris notre journée pour la passer exclusivement ensemble. Premièrement nous sommes allées faire quelques courses puis on s'est posé au centre commercial et d'autres amis sont venus nous retrouver et c'est ainsi qu'une battle de danse a commencé,  sur un coup de tête.
À tour de rôle tout le monde passa, à seule exception près : moi. Je n'étais pas assez dans le mood.  Pourtant lorsque des notes de Daddy Yankee: Dura se diffusent, c'est la montée d'adrénaline. Je me dirige au centre et commence à me déhancher. La danse est comme une drogue pour moi. Elle me transporte dans un autre univers où seules les notes de musiques ont le contrôle.
Lorsque je danse rien ne compte plus que l'instant présent, tout ce qui m'entoure m'est bien égal.
Je m'amuse sur mon tapis pendant que les autres crient et m'acclament. Un moment,  sentant un regard brûlant posé sur moi je me retourne et vois mon sexy inconnu. Il a l'air frustré. Oh. Tu lui as désobéi me souffle une petite voix dans ma tête et je me souviens qu'il avait exigé que plus jamais je ne danse. Et puis quoi encore?

Je lui offre mon plus beau sourire, le défiant, puis reprend ma danse pour twerker dans sa direction. Ce geste est complètement insolent je le sais mais ça m'amuse tellement l'air qu'il affiche. La chanson s'arrête et tous viennent vers moi.

- Shei pourquoi tu ne participerais pas à America got's talent t'as toutes tes chances de le remporter déclara Luís l'un de nos amis
- Ouais ce serait cool ! Imagine toute la gloire et même l'argent que tu pourrais te faire continue Jorge
- Non non ça m'intéresse pas ça vous savez bien que tout ce que je veux c'est ouvrir ma galerie
- Mais une galerie ça paie pas ça suffit à peine pour deux repas par jour non fais pas ça reprend Luís

Mais il respecte pas du tout ma passion celui-là ! Il s'y connait même pas et se permet d'en parler. J'allais lui dire ce que je pense lorsqu' Ana me devança .

- Les gars ça lui plaît pas alors laissez tomber me défend Ana
- Oui et puis je peux toujours faire les deux mais là tout de suite il n'y a que mon Canon EOS qui m'intéresse , compris ?
- Ouais bon.. vous serez à ma fête demain soir j'espère s'enquiert Jorge
- Non désolée les gars je dois rentrer demain dis-je
- Mais toi tu peux venir non?? Demande Jorge s'adressant à Ana

Je le vois bien qu'il est intéressé par elle mais il n'a aucune chance. Malheureusement Ana à toujours été attirée par les mauvais garçons, elle n'est pas la seule d'ailleurs, et lui il n'est pas réellement de ce genre là.
Elle se contente d'hocher la tête et sur ce on dit au revoir aux autres et on s'en va.

- Tu ne me diras pas que tu n'as pas remarqué que Jorge est limite à tes pieds
- Mais je le sais qu'il en pince pour moi, ça se voit comme le nez au milieu du visage, mais Jorge c'est plus un bon pote tu vois, il est bien trop naïf et innocent pour moi
- C'est bien ce que je me disais dis-je en la devançant pour sortir du centre commercial
- Eh ça te dit ce soir on se fait une soirée ciné? Il y a le dernier Fast and furious qui est sorti il y a un moment et j'ai trop envie de le voir s'enquit Ana
- Ouais carrément ça serait cool mais il faut aussi demander à Ado si..

Je me fis interrompre par une voix que je commençais à entendre trop souvent.

- Je croyais avoir été clair

Il était juste là face à moi. Infiniment beau et cruellement sexy dans son costume soigneusement découpé sur mesure. Un parfait contraste de noir et blanc qui accentuait son teint basané. Il arborait un deux-pièces blanc et une chemise noire dont les deux premiers boutons laissaient entrevoir un torse bombé. Sous ses beaux tissus on imagine très bien l'armure de glace qui s'y cache. Mes yeux remontent à son visage et je me perds sur ce chef d'œuvre de la nature. Son visage est parfaitement symétrique. Ses épais cils noirs lui donnent un air dangereux voir inquiétant, d'ailleurs il plisse un peu plus ses yeux ne laissant voir que deux fentes noires. Son nez , haut planté, avait ce quelque chose propre aux cubains en particulier et aux latino en général. Et ses lèvres serrées l'une contre l'autre et pourtant pas des moins attirantes, étaient limite un appel à la sensualité. Le tout ombragé par une barbe de deux jours. Son visage en lui même est encadré de cheveux soigneusement plaqués en arrière. Je ne devrais certainement pas le dévisager ainsi, mais il m'intrigue.

Le carnet du mafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant