Le carnet du mafieux

32.

Mon père allait bien, très bien mais il ne me reconnaissait toujours pas. J'avais dut me faire passer pour un membre du personnel. Mais au moins ainsi , il se familiarisant à ma présence.
Je n'avais pas une seule fois vu dulce mia et ça m'inquiétait un tout petit peu, car j'étais dans ce centre tous les jours et pas une seule fois je ne l'avais croisée. S'était-elle définitivement lassée de mon absence ? Forcément !
Aucune femme n'aimerait se voir traitée comme je l'ai fait avec elle. Mais si j'ai mit cette distance entre nous, c'est parce que je me sens impur , trop impur pour aller vers elle. J'ai bien songé moult fois à la laisser tranquille, définitivement, mais il faut croire que cette perspective ne me convient pas.

Lorsque je dors, au réveil, sous la douche, à chaque fois que je mange une putain d'omelette , ou que j'écoute une quelconque musique latine , je pense à elle.
Ce n'est pas de l'obsession , loin de là ! De l'amour ? Je n'en suis pas sûr. Je pencherais plus pour une addiction au fruit défendu.

Quoi qu'il en soit, avant de la récupérer, enfin si je l'ai un jour réellement eue, je dois premièrement blanchir mon nom.

Sur cette pensée , je sortis de mon lit double, pour, comme chaque matin depuis 18 jours, effectuer ma routine : prendre un bain, me vêtir, acheter un petit déjeuner pour deux au Jerry's puis me rendre au centre.

Mon petit sac en papier en main, je sortis du Jerry's après avoir adressé un "bonne journée" à Amy la fille du comptoir.

J'étais sur le point de remonter en voiture , lorsqu'un SUV noir klaxonna à à peu près 20m de là où je me trouvais. Je reconnus immédiatement la plaque d'immatriculation. Elle appartient au tatoué aux longs cheveux, Raùl. Il roula jusqu'à moi et se gara à l'arrière de ma voiture. Je fis le chemin jusque là, et il abaissa la vitre arrière. Bien évidemment , monsieur se fait toujours conduire.

- Mi hermanito ! Como te vas ? Lança t-il
- Muy bien y tu ? Lui répondis-je un peu par automatisme en enfonçant ma main libre dans mon Jean
- Bien bien ! Je ne pensais pas te voir ici. Et moi qui me disais que tu voulais te la couler douce dans la maison, depuis que tu nous a... Mit à la porte ? S'enquit-il avec un brin de dédain
- Oh peut-être que si , sait-on jamais ?
- Ou alors est-ce pour cette petite negra , comment elle s'appelle déjà ? Chili ? Chila ? Chula...
- Sheila ! Soufflai-je avec une pointe d'agacement
- Bingo ! Alors ? Elle est bonne ? Tu aurais tout de même put nous la présenter en bonne et due forme non ? Je me demande si elle est meilleure que ton ancienne petite poupée José, quoi que je crois bien qu'il y a peu qui rivaliseraient en souplesse avec elle

Je le regardai empreint d'un dégout inédit. S'envoyer en l'air avec la fiancée de son soit disant ami et ne pas s'en cacher, pire s'en vanter ! Pourrais tu tomber plus bas Raùl Vamos ?

- C'est parfait si tu l'aimes tant, tu peux te la garder autre chose ? Retorquai-je sur un ton volontairement las
- Non, non. Tant que tu restes en dehors de mon business tout est tranquille
- De quel business tu me parles ? Dis-je en rigolant, de la bouse que tu vends à vil prix ? Sombre cretino, sans Da Silva et moi tu n'es absolument rien !
- Tu causes pour rien ! C'est moi qui gère tout à présent ! Alors continue tranquillement à faire le clown avec ta negra et tout ira bien. De toute façon , tout le monde sait qu' Halcòn n'existe plus

J'affichai un rictus puis fis sortir assez brusquement ma main de mon Jean et la réaction fut telle escomptée. Ses chiens de garde et lui même pointèrent leurs armes sur moi à l'instant.

- Tu proclames ma fin avec tant d'assurance, mais toi et tes bendejo de sbires me craindrez jusqu'à la tombe ! Tu sais bien qu'à ce jeu tu ne gagneras jamais Raulito, je peux être fou, très fou et tu le sais dis-je en tournant les talons pour aller grimper dans ma voiture.