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Sheila

Je le repousse violemment en redescendant sur terre. Il ne pense tout de même que c'est si facile. Je ne suis pas un objet qu'il se permet d'utiliser quand ça lui chante.

- Tu ne refais plus jamais ça m'exclamai-je en mettant de la distance entre nos deux corps
- Je sais que tu veux des explications, mais c'est compliqué dit il en soupirant et en passant ses mains dans ses cheveux
- Leis t'as deux minutes pour me dire ce qui est compliqué ou c'est simple tu te casses dis-je en croisant mes bras
- Tu n'aimerais vraiment pas savoir répliqua-t-il lentement, ses prunelles s'assombrissant

Je levai les yeux au ciel. Comme si je m'attendais à plus après ce silence radio durant des mois. S'il avait voulu que je sois au courant de quelque chose je le serais certainement à présent.

- Si tu sous-entends craindre que je découvre oh combien ta vie est axée sur le crime, t'en fais pas j'ai déjà un large aperçu de la chose dis-je en faisant implicitement allusion à son carnet que j'ai eu le malheur de lire

- De quoi tu parles dit-il confus
- Attend tu verras dis-je en le laissant en plan au beau milieu du salon

Une fois dans ma chambre je me mets à la recherche de cet objet de malheur. Une fois en sa possession je rentre dans le salon et le lui tend sans un mot. Il semble choqué par ce qu'il voit mais il fallait s'y attendre mon gars. Tous tes secrets les plus louches y sont. Il doit certainement se rendre compte qu'il n'est plus en mesure de me duper car ses yeux se ferment instantanément. Il plisse fermement ses paupières. Il se saisit du-dit carnet et entreprend de le feuilleter. Soudain je vis une larme puis une autre dévaler de ses yeux.

Qu'est-ce qui lui arrive ?

Leis

Dios. Tout ce que je voulais avait toujours été réuni en un seul et même endroit, la fille qui me retourne le cerveau et ce fichu carnet. Et dire que j'ai fait le pire me désespérant de le retrouver. Je crains vraiment que mon accord avec les fédéraux ne soit désormais caduc. Je faisais défiler les pages avec leur contenu si précieux quand j'en arriva à une photographie. Ne me dites pas que... mi madre..

Ça remonte à tellement longtemps cette époque. J'étais un bambino d'à peine 3 piges qui croyait dur comme fer aux licornes et aux super héros. Mes parents étaient d'ailleurs les héros de tous mes jeux. Ils étaient les rois et reines du royaume de Justice City en référence à un de mes anciens dessin animé préféré dont je ne me souviens plus du nom. Ils s'aimaient tellement... la vie était si belle

- Ça va ?

Je sursaute au contact de Sheila et à l'instant je sors de ma rêverie. Elle est désormais à quelques centimètres de moi et ses longs doigts glissent sur mes joues. Je pense tout d'abord qu'il s'agit de caresse mais je me détrompe en voyant dégouliner de ces mêmes doigts des gouttes... de larme.

- Leis reprit-elle en tenant mon visage entre ses mains

Instinctivement je la serre dans mes bras. J'ai besoin de la sentir près de moi, de savoir qu'elle est bien réelle et qu'elle ne m'abandonnera pas. Mais ne serait-ce pas fantasmagorique ?

- Ne me laisse pas lui murmurai-je en laissant tomber ce death note pour mieux l'étreindre

Car à proprement parler, une fois entre les mains de la police ce carnet deviendra un véritable death note.

- Leis souffla-t-elle à son tour, pourquoi...

Je brûle d'envie de l'embrasser.. mais je dois me retenir car elle ne semble pas encore totalement encline à s'abandonner à moi.

Le carnet du mafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant