C'était la deuxième journée que nous passions à l'orphelinat et nous n'avions toujours pas commencé l'entraînement. Je sortis de ma chambre et me baladais dans le dédale de couloirs. J'aperçus quelques enfants non-humains. J'allais dans le hall dans l'espoir de rencontrer quelqu'un a qui parler à cette heure matinale. Une fois arrivé, je regardais l'heure sur l'horloge qui surplombait le bureau de Ruby. Ce dernier faisant office de secrétaire.
Je fis le tour des étages filles et, quand je passais devant une chambre à la porte légèrement entrouverte, j'entendis deux filles parler, ma curiosité l'emporta et je les écoutais :
« ... Tu les a vu ?
-Qui ça ? répondit la deuxième.
-Les nouveaux, une fille et un garçon.
-Pas encore, je dormais quand ils sont arrivés comment ?
-Je sais plus, je les ai vite entraperçu, mais ils ne savent pas où ils ont mis les pieds.
-C'est clair, heureusement pour eux d'ailleurs.
-C'est Mélusia qui les à obligés à venir ici, c'est sûr, seul un crétin peut atterrir dans La Maison du Sang de son plein gré. »
Je me figeais. La Maison du Sang ? Mais dans quoi s'était-on encore fourré ? Je continuais d'écouter :
« ... Ils ne connaissent pas le passé de cet orphelinat, sinon, ils n'auraient jamais accepté de venir.
-En même temps, c'est tellement sanglant que personne n'a envie de la connaître.
-C'est sûr. »
Les deux filles firent une pause, la voix de la deuxième s'était assombri. Plusieurs questions s'imposèrent dans mon esprit : Qui était vraiment Mélusia ? Qu'est-ce que c'était encore cette histoire de Maison du Sang ? Et puis, de quoi parlaient-elles quand elles avaient dit "sanglant" ?
« ... Quelqu'un !
-Quoi ?
-J'en suis sûre ! Va vérifier Julia s'il te plaît. »
J'entendis des pas venir dans ma direction. En courant, j'atteignis la cage d'escalier et me cachais. J'avais sous-estimé ces deux non-humaines, mais pour que l'une d'elle m'est repérée aussi vite, elle devait être un vampire. Je descendis au bureau de Mélusia, bien décidée à en apprendre plus sur cette histoire. Je toquais à la porte et j'entrais. Mélusia était assise à son bureau et pianotait sur son ordinateur.
« Bonjour Phoenix, que veux-tu ? lança t-elle en se tournant vers moi.
« Pourquoi vous ne nous avez pas dit que l'orphelinat avait un passé plutôt sanglant ? demandais-je de but en blanc. »
Elle fit la moue :
« Eh bien, pourquoi cette question ?
-Vous ne répondez pas à la mienne, je vois pas pourquoi je devrais vous répondre. »
Elle souffla et s'adossa au dossier de sa chaise.
« J'aurais dû m'y attendre, mais, avant de répondre à ta question, où l'as tu appris ?
-Je passais devant une chambre et des filles en parlaient.
-Je vois. »
Elle ferma les yeux un instant :
« Bon, pour commencer, si je ne vous ai rien, dit ce n'est pas pour vous piéger, je ne vous ai rien dit car je ne voulais pas que vous vous refusiez de m'accompagner ici.
-Comment ça ?
-Et bien, il y à très longtemps, quand on a appris l'existence des Âmes Croisées, tout le monde en avait peur, et à juste titre alors on tuaient ceux qu'on trouvait ou on les capturaient.
-Je croyais qu'il n'y en avait très peu et qu'il fallait les entrainer afin qu'ils aient une chance de survie. »
Elle se leva et se tourna vers la fenêtre de son bureau :
« C'est plus ou moins vrai...
-Quoi ?!
-Comment dire... C'est vrai que vous êtes peu nombreux, à ma connaissance, vous êtes même les seuls, mais...
-Mais ? insistais-je
-Mais l'entraînement n'est pas celui que tu crois.
-Comment ça ? Mélusia, expliquez-vous ! Pourquoi nous sommes là si ce n'est pas pour maîtriser ce pouvoir dont vous nous parlez depuis des jours ? »
Elle baissa la tête :
« Qu'est-ce que vous nous cachez Mélusia ?! »
À la fin, j'avais presque crié, j'étais folle de rage. Pourquoi, mais diable pourquoi ai-je eu l'idée de me laisser embarquer dans cette histoire ?
« Mélusia, repris-je plus doucement, expliquez-vous. »
Elle ferma les yeux :
« Phoenix, tu es une jeune vampire, et tu ne sais pas grand-chose, malgré tes origines. Je suppose même que tu ne sais pas où on est n'est-ce pas ?
-Qu'est-ce que vous voulez dire ?
-Ce monde, ou plutôt cet univers est grand, très grand mais je ne vais pas tout te raconter maintenant, et puis, ce n'est pas ça que tu voulais savoir non ?
-Effectivement. »
Elle me regarda droit dans les yeux :
« Sache que j'ai mené des expériences sur les Âmes Croisées ici, il y a eu des morts, des rébellions, le sang a coulé ici, beaucoup. Mais j'ai arrêté et je l'ai converti en orphelinat pour que les enfants se sentent en sécurité. »
J'eus un petit rire sarcastique :
« Quelque chose me dit que ce n'est pas tout !
-C'est inutile de mentionner le reste, je suppose que tu as compris. »
Je hochais la tête :
« C'est pour ça qu'on le surnomme la Maison du Sang ?
-Oui et non, c'est moi qui l'avait appelé ainsi mais ce nom ne lui va plus, je lui en trouverai un autre à l'occasion. »
Elle se retourna vers la fenêtre :
« As-tu fini ? me demanda t-elle.
-Oui. »
J'allais partir mais avant de fermer la porte, je murmurais :
« Désolé. »
Puis je courus jusqu'à ma chambre.Décidément, j'avais appris beaucoup de chose, plus que je n'aurais souhaité en savoir à vrai dire. Mais bon, qu'avait t-elle voulut dire en me demandant si je savais vraiment où j'étais. Je m'allongeais sur mon lit et fermais les yeux. Des souvenirs revint dans ma mémoire, les souvenirs des Anges que j'avais abattus sans pitié, de la torture qu'elle me faisait subir. Puis, un détail m'apparut, qui m'avait échappé depuis que Raiden m'avait sauvé. Avant, des Anges volaient dans le ciel, hors ici, je n'en voyais aucun, je ne devais pas être bien loin de la prison dans laquelle Elle m'avait enfermée. « Peut-être, murmurais-je, que j'ai tué tous les Anges de cette ville ? »
Je secouais la tête, c'était impossible et même si ils ne volaient pas, leur odeur suffisait à les trahir, hors, ici je n'en avais croisé aucun. Pourquoi ?
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Pour Une Goutte De Sang
FantasyQuand je finis ma "tâche", elle me mena jusqu'à la chaise, jusqu'au "supplice du sang", puis me relia à des câbles. Je hurlais, c'était de la torture. Elle me prenait mon sang, et une fois que ce fût fini, elle me ramenait dans ma cellule. C'était m...