« Je me demande si je m'en sortirai, vous le savez, parce que en ayant vécu tant d'années de souffrance, de pleurs, de douleur, de hurlements et j'en passe, inutile de vous dire que je n'en peux vraiment plus. »
Pourquoi je reste ainsi passive face à tout ce qu'il m'arrive ?
Je n'arrive plus à me comprendre.
Mais peut-être que finalement j'en ai ma petite idée : je reste passive, de peur de faire une erreur en voulant correctement agir. Je passe mon temps à attendre que le temps me file entre les mains sans avoir le temps de le saisir. Je suis incapable de prendre n'importe quelle décision, inexorablement j'attend un nouveau jour qui peut-être sera meilleur mais finalement je me rend compte que je gâche totalement ma vie en espérant à longueur de journée réaliser ces bons moments que je ne vivrai probablement jamais.
Au final c'est peut-être même bien moi qui me fait le plus de mal dans cette histoire. Je préfère m'isoler, rester seule et m'entretenir dans mon esseulement. Je ne veux pas sortir donc je reste sur mon lit, enfermée dans ma chambre à écouter toujours les mêmes musiques aussi tristes les unes que les autres tout en me remémorant ce qui me fait le plus de mal sans même en être consciente. J'ai tout laissé tomber, ce n'est même plus la peine d'espérer ; j'en suis même arrivée à me dire que la vie ne vaut pas d'être vécue et que je n'ai pas besoin de me préparer un avenir puisque je ne souhaite pas le connaître, ce qui m'angoisse fortement d'ailleurs.
J'ai creusé ma tombe de jour en jour, jusqu'a en toucher le fond. Chaque jour j'essaie de faire du mieux que possible pour y arriver, chaque jour je tente de reprendre espoir et de me dire que tout n'est pas perdu, que ce n'est qu'une question de temps et que je réussirai, chaque jour je me force à aller de l'avant mais chaque jour je suis déçue et mes espérances s'envolent en me laissant inerte. Il est bien trop tard à présent. Je me demande si je m'en sortirai, vous le savez, parce que en ayant vécu tant d'années de souffrance, de pleurs, de douleur, de hurlements et j'en passe, inutile de vous dire que je n'en peux vraiment plus.
Comment continuer à y croire quand on a tout abandonné ?
Je suis emprisonnée à l'intérieur de moi-même car je me prive d'une vie qui pourrait être bien meilleure. Bien-sûr que je veux aller mieux, forcément... Mais quelque chose me retient ; c'est comme si on m'implorait d'aller à la conquête de cette vie plus douce tout en me retenant à la fois.
Je me laisse couler, je ne cherche même plus à lutter, je me laisse détruire par mon mal-être.