Partie 57

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« J'ai conscience que j'ai beaucoup d'attentes envers toi également donc celles que tu panses les blessures que d'autres ont laissées grandes ouvertes et que tu ne les regardes pas comme des failles impossibles à combler mais comme des failles dans lesquelles mettre ton amour, que tu m'aides à porter cette souffrance qui me fait perdre tout contrôle ou encore que tu me donnes toute l'affection que je n'ai pas reçue ailleurs. »

Tu ne le comprendra peut-être pas, ce que je vais te dire te fera sûrement souffrir mais même si je t'en parle souvent je ne veux plus te le cacher ou te dire des bribes de ce que je ressens. Aujourd'hui je veux t'ouvrir mon cœur et te dire pourquoi on en est arrivé là aujourd'hui.

J'imagine que tu te souviens comme si c'était hier de notre rencontre, de la première fois où nous nous sommes embrassés, du tout début de notre histoire. C'était beau, un peu trop beau peut-être pour être vrai. Il y avait toi, brisé par ta relation précédente qui n'avait pas duré. Et il y a moi, détruite et qui se berçait d'illusions, qui se persuadais que tout allait finir par partir car tu étais à mes côtés, qui s'accrochait dur comme fer pour se remettre à croire en la vie alors que j'avais failli la perdre quelques mois auparavant.

Mais au fil du temps, tout s'est mis à changer. Nos yeux ne reflétaient plus cet éclat, cet émerveillement étincelant qui rayonnait au début de notre histoire, nos cœurs se sont fragilisés, fissurés jusqu'à se fendre complètement et nos corps ont tout fait pour lutter mais ils se sont rapidement épuisés. Alors la vie se mit à perdre à nouveau son sens et les jours se mirent à passer et à tous se ressembler en laissant ce vide que je ne connais que trop bien s'abattre sur moi à nouveau, mais également sur toi, sur nous.

Je sais que je ne suis pas quelqu'un de facile, que j'ai vécu bien des choses qui m'ont anéanties et qui m'ont fait également devenir qui j'étais aujourd'hui. Et ça tu le savais, dès le début de notre histoire je te l'ai dit. Mais la vérité c'est que j'en souffre encore à en pleurer chaque soir et a défaillir tellement c'est trop pour moi. J'ai envie de me heurter contre les murs et contre tout ce qui se trouve sur mon chemin, de me faire autant de mal physiquement que j'en éprouve intérieurement. Mais tu sais, je pense à toi, parce que j'ai encore l'espoir que les choses s'arrangent entre nous et que l'on ne se bat pas pour du vent, que la force qu'on déploie à cet effet finira par nous faire avancer.

Actuellement je ne sais plus. Je ne sais plus de qui vient la faute ni ce qu'on pourrait faire pour agir à notre avantage. Est-ce à cause de moi et de ma souffrance incurable qui prend trop de place ? Est-ce à cause de toi et de ta perte de patience face à la situation ? Ou bien de nous deux à la fois ? Je pense que ça vient de nous deux en fait, car on a tous nos torts dans une situation. Mais tu sais, on aurait dû essayer de ralentir la chute même si la chance ne semble pas tourner en notre faveur, on aurait dû s'écouter, prendre conscience de ce que l'un attendait de l'autre pour essayer de se sortir de là. Malheureusement nos forts caractères ont pris les devants et si parfois tout peut s'effondrer, pour notre cas tout à volé en éclats sous le poids des non-dits et sous le débordement du trop plein de douleur.

J'ai conscience que j'ai beaucoup d'attentes envers toi également donc celles que tu panses les blessures que d'autres ont laissées grandes ouvertes et que tu ne les regardes pas comme des failles impossibles à combler mais comme des failles dans lesquelles mettre ton amour, que tu m'aides à porter cette souffrance qui me fait perdre tout contrôle ou encore que tu me donnes toute l'affection que je n'ai pas reçue ailleurs.

Mais ce que j'aimerais par dessus tout, c'est que nous puissions trouver notre équilibre, que nous nous fassions preuve de la manière dont nous nous aimons en nous surprenant toujours plus et que l'on se retrouve, que l'on revive enfin notre amour au grand jour.

Alors je suis désolée, pour tout ce que je t'ai fait subir mais aussi pour cette souffrance qui me ronge non seulement moi mais également toi et pour laquelle tu n'as pas signé mais aussi pour tout ce que j'ai pu déverser sur toi comme haine, comme colère et comme tristesse parce que tu as eu le malheur d'être le seul qui me restait et sur qui je pouvais me défouler. En tout cas sache que si je t'écris ce soir, c'est pour te dire que j'ai envie de prendre un nouveau départ avec toi et que j'ai envie que les choses s'arrangent simplement car je t'aime et que je ne me vois vieillir qu'à tes côtés. Si tu refuses, je te comprendrai, mais si tu acceptes, nous aurons un énorme travail à effectuer sur nous-mêmes et pour cela il faudra que l'on y mette chacun du nôtre et à part égale car ton bien-être compte autant que le mien.

Les étoiles brilleront toujoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant