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02h16,
Paris,
Amalia.

...: TU T'ENTENDS?
Moi: MAIS KEN! J'AI PAS EU LE CHOIX D'ACCORD?
Ken: ah si... si si, t'avais clairement le choix. T'avais le choix d'y dire, de ne pas y penser, de m'en parler peut être un peu plus tôt que le jour des six ans de ton fils, ce même jour où j'apprends que tu es enceinte???
Moi: comme si je le savais...
Ken: mais évidement que tu le savais! Ça t'es pas venu comme si?

Voyant que je ne répondais pas à sa question, il s'énerve encore plus.
Il me faisait terriblement peur lorsqu'il se mettait dans des états comme ça.

Ken: ÇA T'ES PAS VENU COMME ÇA SI???
Moi: CRIE PAS!
Ken: POURQUOI?
Moi: KEN!

Il frappa dans la porte et sortit respirer de l'air nouveau.

Moi, j'hésitais.

Soit j'allais le rejoindre, soit j'attendais son retour...
Je ne pris pas la peine d'enfiler un gilet ou quoi que ce soit et je partis m'installer face à lui.
Il avait la tête appuyée contre le mur et fermait les yeux pourtant je les sentais rouges de colère.
Ses points étaient étonnements absents et les traits de son visage donnaient l'impression qu'il n'avait aucune haine en lui, paradoxalement à ce qu'il ressentait réellement.

Ken: t'es vraiment naïve Amalia...

Le volume sonore qu'il avait apporté montrait qu'il était touché et faible mais en même temps totalement impassible face à ce qu'il venait d'apprendre.
Moi, j'étais démunie, las de réaction, je ne savais plus pleurer ou m'énerver, crier ou parler, m'expliquer ou ne rien faire.
Moi qui d'habitude le touche avec facilité, c'était comme si la, il était devenu inaccessible.
Je me sentais trop petite face à tout ce qui m'entourait, actrice d'un film effrayant dont le rédacteur en chef était mon destin.

Moi: je...
Ken: même pas la peine de me dire que t'es désolée.
Moi: c'est sincère tu sais?
Ken: qu'est ce qui est sincère? Tes excuses ou ta putain de révélation la?
Moi: parle bien s'il te plaît...

Il se redressa et maintenant non seulement il dominait la conversation et ses conséquences, mais en me surplombant il me dominait moi aussi.
J'étais comme paralysée, tétanisée par ce qui s'était passé et ce qui allait se dérouler.
Aucune larme n'arrivait à couler, comme si même elles avaient peur de sa réaction.
Si il me voyait pleurer, Ken risquerait de dire que c'est moi qui ai voulu cette situation et que ça devrait plutôt être à lui de pleurer si il en avait le courage.
Parce que oui, monsieur a l'air courageux et sur de lui mais il n'ose toujours pas pleurer devant quelqu'un qu'il considère comme sa sœur puisque pleurer c'est pour les filles uniquement d'après lui.

Ken: il y a même pas cinq heures de ça je disais à ton fils que t'avais remplacé Iris très clairement.

Il se retourna et ne regarda plus que la vue que nous offrait ce vieil hangar dans lequel j'avais l'habitude d'aller pour pleurer quand j'étais plus jeune.

Ken: et maintenant j'apprends que tu m'aime...
Moi: toi aussi un moment...
Ken: on avait quinze piges Amalia! Et t'avais pas un mari, un gosse et t'étais pas enceinte!
Moi: quand on l'a fait l'autre soir j'ét...
Ken: t'étais quoi?
Moi: arrête de me couper!
Ken: t'étais quoi?
Moi: j'étais déjà avec Idriss.
Ken: Amalia tu sais très bien que je t'aime plus que j'aime n'importe qui ici mais ce soir tu dépasse les bornes.
Moi: attend?? Tu me dis que JE dépasse les bornes alors que TU te caches de la vérité?
Ken: bah quoi? Tu veux que tous les jours je croise soit toi soit Idriss et que je me répète que je suis mal parce que je te kiff??? C'est ça que t'as envie? T'as envie que quand Noha me demande si j'ai déjà été amoureux de toi j'y réponde que oui??? Que je t'ai toujours aimé et que je t'aimerais toujours mais que je dois m'efforcer d'entretenir une relation fraternelle avec toi parce qu'il a un papa qui n'est pas moi?

Instagram//Framal tome2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant