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09h12,
Marseille,
Ken.

Restant le plus longtemps possible sous la douche, j'essaye de m'imaginer ce qui a bien pu se passer dans la tête d'Amalia pour qu'elle m'envoie ce message en pleine nuit.
Ayant simplement vu la notification, je ne voulais absolument pas ouvrir notre conversation pour l'instant, je déteste ne pas y répondre et je n'avais encore pas trouver quoi lui dire.
Alors j'avais opté pour la méthode pratique: j'avais supprimé cette notification et essayé d'éviter d'y penser, même si c'était plus dur que ce que je l'aurais imaginé.

En sortant de ma chambre et en même temps de ma rêverie, je pus entendre que personne n'était encore levé.
Enfin Noha parlait tout seul avec ce que je présume être ses doudous sûrement? mais aucun autre bruit.
Lorsque je fus dans le salon, j'aperçus effectivement le petit garçon -mon petit garçon- assis tranquillement sur le canapé entrain de converser avec ses peluches favorites.
Quand il m'entendit, il fit comme si de rien n'était et me donna un large sourire.

Noha: oh! Tonton Ken! Tu as bien dormi?
Moi: oui merci. Et toi petit soldat?
Noha: trop bien... mais maman me manque. Elle m'a pas fait de bisou hier soir.
Moi: elle est loin tu sais. Tu voudrais qu'on l'appelle dans la journée?
Noha: oui! Je veux! Ça fait comme quand j'habitais dans l'autre pays avec maman...
Moi: sauf que cette fois, c'est juste des petites vacances!
Noha: et ya tous mes tontons! Même mon préféré!
Moi: ah bon?
Noha: bah oui, t'es la, t'es bête ou quoi?

    Je faillis répondre mais nous fûmes interrompus par les frères Idriss et Hakim qui débarquèrent en faisant bien plus de bruit qu'un troupeau d'éléphants. Ils nous adressèrent un salut du signe de la main et partirent se servir un café tout en m'en proposant un, puis Noha et moi les rejoignons afin de dresser un semblant de petit déjeuner.
Lorsque tout le monde fut en bas, les conversations fusaient à travers la grande cuisine blanche, mais je préférais ne pas m'y mélanger, encore chamboulé de ce fameux message.

Pourquoi il m'a fait plaisir?
Pourquoi j'ai apprécié le lire?
Pourquoi j'ai peur d'avoir aimé?

Je n'ai pas le droit d'éprouver le moindre sentiment pour Amalia, parce que c'est la femme de mon frère et qu'elle porte enfin son bébé.
Pourtant, une petite -grande- voix me chuchote -hurle- que si Noha est la naissance d'une liaison entre Amalia et moi, ce n'est pas pour rien.

...: wesh mais le fennec tu dors ou quoi?
Moi: hein?
...: y'a ton portable qui fait que sonner ça saoule!
Moi: scuse, c'est bon...







14h35,
Marseille,
Noha.

J'ai hyper chaud!
Il fait au moins 40 degrés!
C'est fatiguant, j'ai peur de finir rouge comme une écrivisse là!

Moi: papa j'ai trop chaud...
Papa: va dans l'eau!
Moi: j'ose pas...
Papa: pourquoi?

Je me lève du transat et vais sur celui de papa qui dormait comme un petit bébé.
Je lui lève les lunettes de soleil et vais jusqu'à ses oreilles pour lui chuchoter quelque chose que seul lui entendra.

Moi: ils vont me noyer...

Papa explosa de rire et m'attrapa dans ses bras pour me faire un gros câlin.
Il secoua mes cheveux comme il aime tant faire, et quand je me relève, il passe ses doigts sur mes trous vers les joues et me regarde droit dans les yeux.

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