Le jour après le rendez-vous, tout le monde en parlait. Tout le monde me critiquait. Je ne traînai pas avec Myriam à l'école, nous n'en étions pas rendues là. Hannah m'obligea à tout lui raconter et elle recommença à me parler de son crush, comme à tous les jours. Elle m'amusait à être obsédée par un garçon parce que... moi j'étais obsédée par une fille. Je serais toujours obsédée par des filles. Je savais que je n'étais pas bi. Myriam l'était-elle ? me demandais-je souvent.
— Il est siiiiii beau ! me disait-elle.
Il était aussi intelligent, cultivé, gentleman, ect. D'après elle. Je ne connaissais pas ce mec. Ce jeudi-là, c'était notre dernière répétition avant notre présentation en musique. Alors, nous avions les deux premières périodes, avec une petite pause entre les deux. Notre chanson était d'un très bon niveau pour notre âge et je regrettais vraiment de ne pouvoir jouer du violoncelle sur ce morceau. Cela aurait été magnifique.
Nous pratiquions très calmement lorsque Antony interrompis notre travail.
— Hum... gang ? Nous avons quelque chose à annoncer.
Nous ? me demandais-je. Puis, je regardai William qui tremblait un peu. Un sourire prit place sur mes lèvres. J'avais deviné et j'étais très contente. Antony regarda William et lui dit en bougeant les lèvres 'J'y vais?'. Il hocha la tête et Antony se lança.
— Alors... Pour faire rapide : William et moi sortons ensemble.
Myriam et Hannah furent choquées — elles ne s'y attendaient pas. De mon côté, mon sourire s'accentua et je me levai pour les prendre dans mes bras.
— Félicitations ! leur dis-je en les serrant plus fort.
Ils rirent ce qui réveilla les deux filles qui les félicitèrent à leur tour. Je finis par les lâcher, mais avant Antony me demanda si je sortais avec Myriam. Je secouai la tête négativement et je les lâchai. Les gars semblèrent mieux respirer et pas seulement parce que je les avais serré fort. On continua notre travail et cette journée-là nous devenir un groupe d'ami. Myriam arrêta de traîner avec ces filles superficielles pour venir dans notre groupe. J'ai définitivement arrêté de suivre les filles qui me laissaient traîner avec elles. Hannah n'avait pas d'amis officiels avant et les deux garçons étaient des solitaires. Et, qui sait, pensais-je, peut-être que le gars que Hannah aimait allait rejoindre le groupe.
Parler à Myriam -tabernak, stupides papillons de marde- tous les jours me rendaient heureuse. Nous étions soudées, mais ils ne savaient pas ce que je préparais...
''Alors... La personne qui lira cela... Je suis désolée, mais ne soyez pas désolée pour moi. Je devais le faire, car, oui, ce n'était pas un accident. Je me suis suicidée, j'avais tout préparé. Je ne m'excuse pas car je juge mon acte juste. Je ne peux pas vivre. Je ne mérite pas la vie. Je ne sais point survivre. Je préfère mourir et disparaître avec toutes mes idées noires. Je ne regrette rien... sauf elle. Cette ange qui aurait pu me sauver... si elle ne vivrait pas mieux sans moi. Je suis une erreur de la nature. Elle est parfaite. Je suis rien. Je suis laide. Je suis grosse. Je suis conne. Ce spectacle qu'est ma vie prend fin, enfin. Je serais mieux loin. Sans ses personnes qui me critiquent... ou qui me critiqueraient s'ils le sauraient. Maman, papa, frèro, je suis désolée d'être devenue une erreur. Je ne mérite pas votre amour. Je ne mérite rien ni personne. La mort est le meilleur chemin qui s'offre à mieux. Je veux arrêter ma dépression, définitivement. Comprenez ou non. Je m'en fous. Je veux partir.
Astrid.''
Ceci était ma lettre de suicide. Comme j'avais écrit, j'avais tout prévu. Le 31 octobre, alors que les enfants partaient à la recherche des bonbons, j'avais bu jusqu'à être assez soûle pour ne penser qu'à mon suicide. Je pris la vieille voiture qui traînait dans le garage et sortis de la ville. Même là, plusieurs automobiles roulaient. J'attendis qu'ils n'y aient aucunes et je partis à rouler vite avant de jeter l'auto dans le fossé.
La lettre avait été laissée dans un tiroir dans ma chambre. Avant de fermer les yeux définitivement, je pensai une dernière fois à Myriam et je 'mourrai' avec des papillons dans l'estomac.
Le suicide n'est pas une solution. Mon oeil ! L'intimidation non plus ; la critique non plus ; la violence pas plus.
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À Myriam. (Tome 1)
RomanceTous ses mots écrits sont pour Myriam, que pour elle. Je l'aime, vous ne pouvez savoir comment. Ce carnet est pour elle... Et j'aurais préféré ne jamais avoir à l'écrire, mais bon... C'est notre histoire... Homophobes, veuillez passer s'il vous plai...