Son nom était Myriam. J'évitais de le prononcer (ou de la penser) car juste ses 6 lettres faisaient apparaître des papillons dans mon estomac. Juste son prénom arrivait à me faire encore plus tomber amoureuse d'elle. Pour un projet en musique, le professeur avait décidé de faire des équipes. Le destin avait décidé de faire bouger les choses.
J'ai été mise avec Hannah, William, elle et Antony. Ils jouaient respectivement de la flûte traversière, du violon, du piano (elle chantait aussi) et de la batterie. On devait composer une chanson avec tous nos instruments et on pouvait inclure des paroles aussi. Ils parlaient ensemble et je ne participais pas. J'en profitai pour regarder mes coéquipiers. Hannah était blonde avec des yeux marrons. Elle devait être un peu plus petite que moi et elle semblait assez... colorée. Elle portait un chandail multicolore avec des jeans bleus. Elle était belle. William semblait être un gars fragile, il était grand, mince et surtout timide. Il avait des cheveux chantaîns, tournant à peine sur le brun, et des yeux bleus. Finallement, Antony avait des cheveux bouclés de couleur brun, avec des yeux marrons foncés, presque noirs. Il avait la même grandeur que William, mais il était un peu plus baraqué que lui.
— Allez Astrid ! Participe ! me dit Hannah.
Je levai la tête à la mention de mon prénom. J'ouvris la bouche mais rien ne sorti. Je pris une grande respiration avant de pouvoir enfin sortir un son :
— Vos paroles sont nulles.
Je baissai la tête vers ma guitare et frôla des cordes sans sortir une note.
— Et pourquoi cela ? me demanda Antony, vexé.
— Les rimes sont juste en 'é', c'est mauvais, répondis-je en murmurant presque mais ils m'entendirent.
Je sentais son regard sur mes cheveux comme je pourrais sentir des milliers d'abeilles me piquer. Dans ma tête, je ne pensais que 'qu'elle arrête, qu'elle arrête...'. Elle allait me rendre folle.
— Ah, et tu es capable de faire mieux ? dit ironiquement Myriam.
Je me figeai quelques secondes en entendant cette voix, cette voix sublime, qui s'adressaient à moi. Je répondis d'un faible hochement de tête, puisque je me sentais uniquement capable de faire ça. Je pris une feuille lignée et un crayon puis commençai des paroles avec un air de violon dans la tête.
'' J'aimerais avoir ses mots
Comme des armes
Mais je n'ai que comme fardeaux
Des faibles larmes
Que je pleure silencieusement
Elle essuiera mes sanglots incompris
Avec ses doigts transparents
Elle me guidera vers mes songes infinis
Jusqu'à la fin du commencement
Elle me comprendra
Oui elle me comprendra
Je n'ai aucune force pour me battre
Seul le noir me vivre
Je me suis faite abattre
Et je ne sais point survivre
Alors que mon cœur s'éparpille
Elle essuiera mes sanglots incompris
Avec ses doigts transparents
Elle me guidera vers mes songes infinis
Jusqu'à la fin du commencement
Elle me comprendra
Oui elle me comprendra
Pour une fois peut-être je sourirai
à cette mort tant désirée
Elle me guidera vers mes songes infinis
Et ce sera la fin
De ma triste vie
Que j'ai vécu en vain
Elle me comprendra. ''
Je laissai la feuille sur le piano (nous étions assis autour et elle s'était assise devant les touches). Pendant qu'ils la lisaient, je me sentis vraiment mal. J'avais écrit de la merde, d'après moi. Ce texte était complètement ridicule, pensais-je. Mais mes 'camarades' le trouvèrent parfait pour le travail. Dans ma tête je criais 'ILS VEULENT UNE NOTE DE MERDE C'EST ÇA ?'. Ils commencèrent la mélodie, qui était à l'opposé de ce que j'imaginais. Pourtant je n'ouvris pas la bouche et m'adaptai à leur mélodie. Elle travaillait, mais son regard revenait de temps en temps sur moi.
Pour éviter de penser, je pris des écouteurs et mis The Fray au maximum (ce qui pour moi est la limite avant que ceux autour entendent). Pendant le reste de la période réservée au projet je fus plongée dans ma musique. La reste de la journée passa rapidement.
Le lendemain commençait ce que j'ai fini par appeler 'La séduction'.
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À Myriam. (Tome 1)
RomanceTous ses mots écrits sont pour Myriam, que pour elle. Je l'aime, vous ne pouvez savoir comment. Ce carnet est pour elle... Et j'aurais préféré ne jamais avoir à l'écrire, mais bon... C'est notre histoire... Homophobes, veuillez passer s'il vous plai...