VINGT-CINQUIÈME CHAPITRE - COMMENT J'AI CHOISI DE VIVRE.

94 6 2
                                    

J'étais encore sur mon petit nuage de bonheur une semaine et un jour plus tard, le 22 février, lorsque mon frère et ma soeur venirent me rendre visite. Isabelle nous avait préparé un bon souper dans le salon, pour que nous puissions manger isolé de la famille à mon ange. Elle se doutait sûrement que nous aurions des discutions importantes entre frère et soeur.

Sophia fut la première a cogné à la porte. Comme par hasard, Myriam dut répondre puisqu'elle fut celle qui accompagna ma soeur jusqu'au salon où j'étais assise avec un bon chocolat chaud (pour une fois que ce n'était pas du café).

- Salut, me salua-t-elle avec un sourire timide.

Ah, voilà donc de qui je pourrais retenir ce maudit sourire ! pensais-je à ce moment. Je lui ressemblais plus que je pouvais le croire...

- Salut ! répondis-je en gardant mon regard sur ma tasse. Comment vas-tu ?

- Je vais très bien et toi ?

- Ah, bah comment pourrais-je mal aller ?

Elle répondit avec une touche d'humour qui me surprit de sa part.

- Bah, j'imagine que tu irais mal si des extraterrestres te kidnapperaient !

J'éclatai de rire ; pas parce que la blague était drôle, mais à cause de comment j'imaginais la scène... La sonnette sonna et quelques secondes plus tard mon frère s'était rejoint à nous. Isabelle appela ses enfants pour le souper et Myriam passa devant le salon en courant, pour je-ne-sais-quelle-raison. Isabelle vint nous servir dans le salon. C'était délicieux... De la bonne pizza maison ! La mère de Myriam était vraiment une bonne cuisinière.

- Alors, tu es heureuse ici ? me questionna mon frère.

- Oui, ils sont vraiment gentils !

- Et ça va bien avec Myriam ? demanda ma soeur.

Je rougis et ils rigolèrent un peu.

- Ça va très bien...

Ma main prit automatiquement mon collier, celui qu'elle m'avait offert. Je le portais tout le temps.

- Moi je sors avec une fille merveilleuse, elle s'appelle Daphnée, annonça mon frère.

Nous continuâmes à parler de nos vies respectives jusqu'au dessert que Myriam vint nous servir. Ma soeur l'invita à se joindre à nous, mais elle ne put pas à cause d'un devoir qu'elle voulait finir au plus vite.

- C'est dommage que tu ne comprennes pas grand chose en science comme moi, Ast' ! lança-t-elle avant de partir dans sa chambre, sûrement.

Dès qu'elle fut loin, Harrold et Sophia se retournèrent vers moi, menaçants.

- « Comprennes pas grand chose » ? répéta Harrold. Depuis quand tu ne comprends pas quelque chose ?

- Tu ne lui as pas dit qu'en fait tu es une bolée d'la vie ? dit Sophia, incrédule.

- C'est que... hum... ce n'est pas important ! essayais-je pour me défendre.

- Astrid, t'es aussi intelligente qu'Einstein, c'est important !

Je ne répondis pas à mon frère, puisque je savais qu'il avait raison. Je devrais lui dire, un jour.

- Hum... Je vais bientôt devoir partir, lança Sophia, embarrassée. Elle regarda Harrold dans les yeux.

Il hocha la tête en soupirant.

- Astrid, nos... parents, te cherchent pour t'envoyer dans une école privée dont tu ne veux pas savoir le programme, pour te changer. Tôt ou tard, ils vont finir par découvrir où tu te 'caches'...

Je n'ai pas besoin d'expliquer la suite.

Le lendemain matin, je devais être partie. Si ce cahier a été retrouvée sur mon lit encore défait, c'est que c'est le cas. Je ne suis pas une lâche. Dans la vie, il faut malheureusement faire des choix. Dans cette situation, il n'y avait pas de solution pour que je reste à tes côtés, Myriam. Mes parents étaient et sont capables de tout. Ils pensent qu'ils peuvent changer ce que je suis. Je ne suis plus comme avant, grâce à toi. Je sais ce que je veux. Je voudrais tant rester avec toi et ta famille, qui est presque devenue la mienne, mais je ne veux pas vous mettre en danger. Il me semble qu'il y a des lois et que c'est illégale de faire des choses comme... héberger des gens. Non ? J'ai du faire un choix déchirant. Avant de partir, j'ai du pleurer. Je dois partir loin, mon ange. Loin de toi. Loin de Noires Notes.

Ça me brise le coeur... Je ne peux que te laisser ce cahier. Si on t'interroge, je n'ai jamais été là. Je sais que tu dois avoir le coeur brisé, toi aussi... Et mes excuses ne pourront rien y faire. J'ai décidé de vivre comme ça : libre. Sans mes parents qui me courent après. Pourtant, je sais que ma liberté n'est qu'une illusion puisque je suis loin de toi. Je m'en fous si je semble nounoune à dire cela... mais il va être difficile pour moi de vivre sans toi. Je suis trop jeune pour me sentir aussi vieille.

Je ne pourrais jamais t'oublier, Myriam. Tu es mon ange, ma lune dans la nuit, mon soleil. Je ne sais pas si je vais survivre sans toi. Je vais tant m'ennuyer de nous...

Je suis désolée... Je t'aime.

Astrid.

-----------------
Je suis vraiment triste de dire que ce chapitre est le dernier avant l'épilogue. :'(


À Myriam. (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant