VINGT ET UNIÈME CHAPITRE - NOIRE MA VIE. (Souvenir part 1)

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Ce soir-là, j'étais sur mon lit en train d'écouter des chansons tristes et dépressives qui me décrivaient bien. J'avais ouvert mon jounal intime et commençai à écrire ce que j'avais sur le coeur. 

'' Elle est si belle... Tout le monde le voit. Tous les garçons — et même certaines filles audacieuses — sont à ses pieds... Non, je ne suis pas jalouse... Je voudrais tellement que les pincements au coeur que je sens lorsque je vois toutes ses personnes lui tourner autour cessent. Je ne peux pas aimer une fille, voyons ! Je suis ordinaire, moi. Je dois juste... faire une crise de quelque chose. Ça passera.

Je suis si laide, affreuse. Je comprends les autres de ne pas vouloir m'approcher. Je n'ai même pas de cerveau tellement que je suis conne. Je suis une lâche, je ne suis même pas capable de tracer ma propre destinée. Je suis une bonne à rien, je n'ai aucun talent. Je chante d'une manière exécrable, je sais que les professeurs de chant disent la contraire à cause de leur salaire généreux, et je suis incapable de jouer de mes instruments comme il le faut. L'argent fait mentir tout le monde. 

Ils parlaient du suicide, à l'école, ces filles 'parfaites' qui ont une vie normale. J'avoue y avoir songé et j'y songe toujours, je ne peux le nier. Je ne vaux rien... La vie pour moi ne vaux rien. La mort serait-elle la solution ? Je ne peux savoir. Il n'y a personne qui peut me donner des réponses ici. Personne ne n'aime, même moi-même je me dégoûte. Je suis si grosse, laide, mes cheveux sont toujours gras et mes yeux ternes. Je ne mérite pas la vie. 

Je pourrais fuir, mais je n'ai même pas le courage. Où pourrais-je aller ? Mes parents, bien qu'ils ne m'aiment pas, ne me laisseront pas crever dans la rue à cause de mon 'rang'. Ils appelleront la police et celle-ci finira pour me retrouver, peu importe où je vais. Mes parents ont de l'argent — pas moi. J'ai beau être trilingue, piètre musicienne, fille de riche, je ne suis rien sans de l'argent. Alors j'en reviens à la mort. En l'Enfer — ou peu importe où la mort me mènera —, je ne pourrais pas revenir, c'est bien.. non ?

Putain, faudrait vraiment que je me décide et prenne mon courage à deux mains ! Je ne mérite pas la vie — alors je mérite bien la mort. La paix éternelle. Je ne serais sûrement pas aussi laide une fois morte que je le suis maintenant... Me mutiler ne me fait plus rien et continuer ne sert plus à rien... Alors ? 

Je fais des rêves étranges, où quand je meurs enfin elle s'ennuie de moi. Depuis quand est-elle dans mes rêves ? À force de ne pas être aimée, je finis par chercher de l'amour partout... même chez des filles. Des crises comme ça, ça m'arrive souvent. Suis-je la seule ? Sûrement. 

Comment pourrais-je mourir ? Me mutiler à mort ne me ressemble pas, même si je n'ai pas vraiment de personnalité puisque je laisse les autres vivre et je les regarde. Je ne voudrais pas que mes chers parents aillent des problèmes à cause de ma mort... Encore moins mon pauvre frère. Ma soeur se fout de moi... mes parents aussi en fait ! Peu importe comment je meurs. Je mourrai. Je le mérite bien. Les autres seront enfin débarrassés de moi. Ils seront contents. Je serais contente où la mort me mènera. 

... Oui, le suicide est la meilleure solution. Vivre sans être aimé de personne, surtout de soi-même et de sa famille, est inacceptable. J'ai compris que je suis inutile. Ils ne m'auront plus dans les pattes, l'incapable mourra. Je n'ai aucun futur bien, de toute façon. La mort est mon futur.''


À Myriam. (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant