N'était pas à l'aise encore, le baiser fut court. Très court. J'en étais presque déçue. Elle me regarda et je rougissais. Elle me sourit et je rougis encore plus. Puis, elle me regarda de haut en bas et sa bouche resta ouverte, ce qui me fit rire. Qu'y avait-il ?
— Astrid... tu es canon !
Je rougis en me disant que je n'étais si belle...
— Je... C'est ma mère qui veut que je m'habille comme ça. Non, en fait, elle voudrait que je m'habille à la mode, tu sais les shorts courts et les chandails bedaine ? Alors j'ai réussi à faire un compromis avec tes tenues de ce genre, avouais-je en montrant mes habits.
— Pourquoi ne t'habilles-tu pas comme ça à l'école ?
Je rougis et baissai les yeux.
— Je réussis à me changer et à me démaquiller sans qu'elle ne le remarque.
Elle rit un peu et m'embrassa, me prenant par surprise.
Nous restions dans ma chambre à parler jusqu'à 19h. Mes parents auraient venir nous déranger il y a longtemps et je trouvais ça louche. Puis, mon frère cogna (et je remarquai que la porte était légèrement ouverte déjà) et me dit que nos parents souhaitaient me parler. Alors, j'allai en bas (ma chambre était à l'étage) les rejoindre. Mes parents étaient assis dans le salon, avec des coupes de vin rouge dans la main.
— Tu devrais dire à ton amie qu'elle devrait retourner chez elle, me dit mon père.
Je fus surprise par son ton froid.
— Je vais aller lui annoncer.
— Non, Astrid. Ton frère va s'en occuper.
Il me regarda tristement et monta à l'étage. Que se passe-t-il ? Quelques minutes plus tard, Myriam partit sans que je puisse lui dire au revoir. Je savais que quelque chose allait se passer. Mes parents n'ont jamais fait ça auparavant.
— Ma fille, commença mon père, tu me déçois. Nous pensions t'avoir bien élevé, ta mère et moi. Mais pourtant... tu es devenue ce que nous te souhaitions le moins au monde.
Ma mère essayait de cacher qu'elle était sur le point de pleurer.
— Tu n'es plus une MontGagnon. On te renie de la famille. Je ne veux pas d'une fille homosexuelle. Harrold, surveille-la pendant qu'elle fait ses valises et guide-la à l'extérieur une fois cela fait.
Je n'en revenais pas. Mon propre père me mettait dehors. Ma propre famille me reniait. Mon frère m'empoigna le bras et me guida jusqu'à ma chambre. Il commença mes valises en mettant tous les vêtements possibles.
— OK, nous n'avons pas beaucoup de temps. Il sortit une liasse de billet de sa poche et la mit dans une des valises. J'ai entendu les parents parler et j'ai tout prévu. Myriam t'attend au coin de la rue, t'as assez d'argent... Tu devras te trouver un travail, mais ça ira. Je viendrais te voir.
Il ferma la dernière valise, il y en avait 3 en tout. Une avec les vêtements, une avec des chaussures et une dernière avec des choses utiles. Il les traîna et me traîna jusqu'à l'extérieur. Il regarda vers la maison et lorsqu'il fut sûr que les parents ne regardaient pas, il me passa un téléphone cellulaire.
— Je me suis mis dans les contacts et Sophia est là — elle n'est pas homophobe, sa meilleure amie est lesbienne et elle s'en fout. Tu peux me contacter quand tu veux. Sinon... Tu sais, je ne le dirais jamais aux parents mais... Tu n'aimes pas les garçons mais je peux te remplacer parfois.
Il mit les valises dans mes mains et prit le temps de me murmurer une dernière chose avant de me laisser aller.
— Je suis bi.
Il rentra dans la maison et avant de fermer la porte me regarda une dernière fois avec beaucoup de tristesse dans les yeux. Il me semble que des éternités ont passé avant que je m'assois dans la banquette avant de la voiture à mon ange. Je ne lui en voulais même pas et je remarquai à quel point j'avais changé. J'en voulais à mes parents d'être si peu ouvert d'esprit. Myriam démarra et je partis à pleurer silencieusement, en pensant à la famille que je venais de perdre — juste parce que j'aimais les filles.
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À Myriam. (Tome 1)
RomanceTous ses mots écrits sont pour Myriam, que pour elle. Je l'aime, vous ne pouvez savoir comment. Ce carnet est pour elle... Et j'aurais préféré ne jamais avoir à l'écrire, mais bon... C'est notre histoire... Homophobes, veuillez passer s'il vous plai...