HUITIÈME CHAPITRE - L'HÔPITAL.

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Je ne me réveillai pas complètement ; je repris conscience. Je ne pouvais ouvrir mes yeux ou bouger, mais j'entendais très bien ce qui se passait autour de moi.

Dès que mon esprit s'était réveillé, ma vie m'était revenue en flash back rapides. Je me rappelais très bien de ''l'accident''. Je crus que j'avais réussi jusqu'à ce que un bruit bien distinct me dissuade. Vous savez, la machine qui fait 'bip, bip' à côté de la majorité des patients inconscients à l'hôpital ? Je l'entendais très bien. Plus je reprenais conscience, plus je sentais et entendais des détails : le matelas dur, des pleurs, des vas et viens devant ma chambre. Je ressentais une terrible douleur au ventre.

J'étais vivante. J'avais échoué à m'enlever la vie. Une horrible douleur au coeur me prit et j'ouvris les yeux qui étaient remplis de larmes. Je n'étais même pas capable de me tuer. 

— Astrid ? Tu m'entends ? 

C'était un homme habillé d'une blouse blanche qui venait de me parler.

— O-oui...

— Tu as survécu à un accident de voiture mortel, Astrid. Un automobiliste a appelé à temps et tu t'en tires avec une jambe fracturé, une commotion cérébrale sans aucune séquelle et quelques blessures sans importance. Tu as vraiment beaucoup de chance. Ce n'est pas maintenant que tu devais mourir, je pense. Tu vas bien ? 

Je devais être blême. Le docteur ne savait pas que je voulais mourir. Je devais mourir.

— Oui...

— Bien. Souhaites-tu voir ta famille ? 

Je ne fis que hocher la tête, car ma gorge était sèche et ma voix rauque était affreuse. Le docteur fit entrer mes parents, mon frère et ma sœur. Mes parents avaient des grosses cernes et ma sœur aussi, tandis que mon frère ressemblait carrément à un zombie. Il se jeta littéralement sur moi tandis que mes parents et ma sœur s'assirent sur des sofas à proximité de ma lit. 

— Tu vas bien ? me questionna-t-il en me regardant de haut en bas. Tu n'as pas mal ? 

Je secouai la tête négativement. Je devais sûrement être droguée aux médicaments. Mes parents et ma soeur ne commencèrent pas à parler, mais je pouvais voir du soulagement dans leurs yeux ce qui me touchai. Ils étaient tous si sérieux, tout le temps. Mon frère était le seul qui ne faisait pas semblant d'être sérieux. Il l'était seulement quand il le devait.

Mes parents étaient tous les deux avocats. Justement, je m'étonnais qu'ils soient là. Je regardai l'heure et vis qu'il était 10h du matin. Ils devraient travailler ou à l'école. Ma soeur étudiait en droits, pour devenir avocate comme nos parents. Mon frère commençait le cejep cette année. Il avait juste une année de plus que moi. Dans notre famille, nous n'étions pas vraiment proches. Ma mère était la seule qui essayait de créer des liens mais elle échouait. Elle ne connaissait pas ses enfants. Lorsqu'on mangeait ensemble (rarement), on parlait vaguement de nos journées. Sophia (ma soeur) a un appartement proche de son université, mais Harrold (mon frère) habitait encore chez nous. C'était le membre de ma famille dont j'étais le plus proche et même là... Il ne savait pas que j'étais lesbienne, qui me donnait des rendez-vous et qui étaient mes amis (que trois étaient homosexuels).

La porte s'ouvrit sur mes amis. Ils étaient tous les trois là. Antony et William ne se tenait pas la main, mais je voyais bien qu'ils se retenaient parce que je leur avais parlé de mes parents. Ils avaient tous des cernes, ils n'avaient sûrement pas dormis comme mes parents qui justement avaient quitté la salle pour leur laisser de la place. Ma sœur m'embrassa sur le front (une rareté) avant de quitter la pièce. Mon frère ne comptait pas partir. 

— J'ai cru que tu allais me laisser avec cette famille d'indifférents ! me lança mon frère, les larmes aux yeux. Pourquoi as-tu bu ? 

Sa voix tremblait et il était sur le point de s'effondrer. 

— Je suis désolée... répondis-je en répondant seulement à sa première phrase. 

Il ravala ses larmes et quitta la pièce à son tour. Mes amis s'assirent autour de moi sur le lit. Hannah prit la parole en première.

— Tu nous as fait une peur bleue ! me dit-elle. On pensait vraiment que tu allais y rester... 

Elle avait les larmes aux yeux, mais je savais qu'elle ne les laisserais pas couler. 

— Quand on a appris que tu avais eu un accident, on était ensemble en train de se matter un film d'horreur. Je ne sais pas si c'était ton accident le plus horrible ou le film, m'avoua William avec un sourire triste.

Myriam me prit la main et des millions de papillons semblèrent se réveiller. Personne ne fit de commentaire et Antony prit la main de Will. 

— Pourquoi as-tu autant bu..? me questionna Myriam en murmurant.

Tout le monde entendit la question, mais je ne répondis pas alors ils durent changer de sujet.

Je restai à l'hôpital une semaine avant de pouvoir partir. Lorsque je pus enfin quitter cette endroit, j'en sortis avec des béquilles et beaucoup de médicaments à prendre. J'étais privée de sport pendant plus d'un mois et d'objets électroniques (télévision, ordinateur, ect.) à cause de ma commotion. 

Je n'étais pas morte. J'étais en vie... 


À Myriam. (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant