SEIZIÈME CHAPITRE - HOME IS WHERE MY HEART IS.

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Les gens n'acceptaient pas que Myriam aille une petite-amie. Ils la voulaient juste pour eux. Ils n'avaient de coeur, ils ne voyaient pas comment ils me faisaient souffrir chaque jour. La seule place où je me sentais chez moi, c'était chez Myriam. Sa famille me chérissait comme si je serais leur troisième fille. Toute la famille savait que nous sortions ensemble et ils étaient tous contents pour nous. Notre groupe avait du succès et nos 'fans' m'aimaient également, comme les autres membres du groupe ! Je commençais à me sentir bien sur la scène. J'avais un rituel pour m'ôter le tract, je le faisais dans un coin lorsque j'étais sûre que personne ne pouvait m'entendre. Je chantais. Chanter c'était un de mes seuls moyens de me calmer, l'autre étant d'être aux côtés de Myriam. 

Notre ville commençai à connaître Noires Notes et les gens de notre école nous prenait pour des dieux. J'étais la seule du groupe qu'on ignorait à l'école. Sincèrement, je m'en foutais comme dans l'an quarante. Tant que ma présence ne nuisait pas au band, j'étais bien. 

Alors, cette après-midi j'étais en musique, nous étions dans la partie de l'année réservée au chant. C'était le jour de ma fête, aussi. Mes amis ne l'avaient pas oublié et Myriam avait organisé une mini-fête le soir même. J'allais avoir 17 ans. La fin de la première étape allait arrivé, avec son fameux bulletin. Je n'avais jamais aimé les bulletins, puisque mes notes étaient dans la moyenne par volonté. J'aurais dû être en enrichi partout mais j'avais trop la flemme juste en pensant à tous les devoirs. Je ne voulais pas sortir du lot... Et c'était exactement ce que j'étais en train de faire.

La soirée de ma fête fut ordinaire, je n'ai rien de spécial à raconter à propos de cet événement annuel. On avait bien rit et j'avais appris beaucoup de chose sur mes amis. Je n'aimais pas me confier, mais lorsque nos amis partirent j'allais dormir et Myriam me dit trois mots qui me secouèrent. 

- Je t'aime. 

Je baissai les yeux en rougissant et je l'embrassai doucement comme pour lui dire 'Moi aussi'. Je ne savais que je l'aimais, mais ces trois mots ne voulaient pas sortir de mes lèvres. Je n'étais pas encore prête. J'assumai complètement le fait que j'étais lesbienne, en grande partie grâce à Hannah, mais certaines choses me faisaient encore peur. Je n'avançais pas vite et j'avais surtout peur que Myriam me trouve trop lente et se lasse... 

À chaque fois que je lui posais la question, elle me répondait qu'elle m'aimait comme ça. Qu'elle m'aimait pour ce que j'étais et qu'elle irait à mon rythme aussi longtemps qu'elle le pourra — jusqu'à la mort. Myriam adorait nous imaginer un futur, dans un maison avec des enfants adoptés, et nos futurs travails. Je n'aimais pas trop projeter dans le futur, puisque je ne voulais pas finir déçu, mais ce que Myriam pouvait imaginer me faisait rêver... 

Avec mes géniteurs, mon avenir était presque tracé : de longues années d'étude pour faire un métier payant, un mari riche et influent et quelques gosses. J'aurais dû agir avec mes enfants comme mes parents ont agi avec ma soeur, mon frère et moi. Mais je m'étais détachée de cela. Je pouvais faire ce que je voulais... Je ne savais pas ce que je voulais faire comme métier, mais je savais que j'allais finir par trouver. 

Myriam avait fini par tout savoir de moi et je savais presque tout d'elle. Il y avait certaines choses que je ne mentionnais pas : mon enfance, l'école en général et le chant. Elle ne le savait pas. Évidement, ce secret ne pouvait pas rester dans l'ombre encore longtemps.

C'était avant un de nos plus gros spectacles dans une ville voisine à la nôtre. J'étais dans les coulisses pendant que les autres membres du groupe répétaient sur scène. Mon esprit était centré sur les erreurs que je pourrais commettre et quelles conneries je pourrais faire. Pour décompressé un peu, je mis mes écouteurs et parti ma chanson préféré du moment : Home, de Birdy. Je commençai peu à peu à chanter cette chanson magnifique.

Je n'avais pas entendu les pas dans la pièce voisine à celle où j'étais. J'étais tellement tellement dans la chanson... 

''Where I belong it's the feeling I want

Is it wrong to miss the time that we had ?

Now it's gone

Didn't plan for this

Home is where my heart is 

It's the feeling I want

Is it wrong to miss the time that we had?

Now it's gone

Didn't plan for this

Home is where my heart is ''

Cette chanson était le paradis pour mes oreilles. 

— ASTRID MEGAN MONTGAGNON, DEPUIS QUAND ES-TU CAPABLE DE CHANTER COMME ÇA ? me crièrent Hannah et Myriam, surprises et furieuses en même temps. 


À Myriam. (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant