Partie 6

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Chapitre 6

Rose

Les rayons du soleil me caressent de leur douce chaleur matinale. Je suis seule dans mon lit lorsque je me réveil. J'ai encore ma perfusion au bras. Tout est calme, tellement calme et agréable que j'en oublie un instant que je suis la captive d'un monstre, je me redresse en sursaut et me rappelle les évènements de la veille et tâte ma poitrine nue.

« Oh ce n'est pas vrai » Me dis-je la tête enfouie dans mes mains.

Je me lève avec difficulté, et trouve le tee-shirt noir que mon ravisseur portait la veille, je me déshabille et souffle de soulagement en voyant que ma culotte est toujours sur moi, je me dépêche d'enfiler le vêtement et me dirige dans la salle de bain en trainant mon pied à perfusion. Je m'assieds sur la cuvette et essaie de me remettre les idées en place.

On toque à la porte et je sursaute, la surprise m'extirpant de ma rêverie, c'est Agnese qui s'approche délicatement de moi près du rebord de la baignoire, je me détends un peu en voyant l'unique personne auprès de qui je me sens à peu près bien.

« Comment te sens tu ma petite ? »

Elle touche doucement mon front comme une mère le ferait avec son enfant, une vive piqure vient percer mon cœur quand je me rappelle la femme qui durant neuf moi m'a porté en son sein. Ces rares souvenirs de mon enfance où mon âme était encore en paix, et où je n'étais qu'innocence.

Je ferme les yeux pour empêcher mes larmes de couler, et comme si elle sentait ma peine, Agnese se lève et vient poser ma tête contre sa poitrine tout en me caressant les cheveux, à cet instant je perds le peu de contenance qui me reste et m'autorise à enlacer sa taille de mes bras. Je pleure, je vide toutes les larmes que j'ai contenues durant ces trois derniers jours. Imaginant en l'espace d'un instant être dans les bras de maman.

« Ne sois pas triste mon enfant, tout finira par s'arranger »

« Je vais finir morte Agnese, il va m'utiliser et une fois qu'il en aura fini il me tuera » Dis-je entre deux sanglots

« Cela ne me plait pas de te le dire, mais tu dois lui obéir ma chérie, le Maître est certes dur et orgueilleux mais il n'est pas comme ça sans raisons ma douce. La vie ne lui a pas fait de cadeau non plus. Et je me sens coupable de n'avoir rien fait pour empêcher son cœur de devenir aussi dur que la pierre. Alors s'il te plait obéi lui et tu resteras en vie. » Souffle-t-elle pensive.

« Je veux disparaitre, je préfèrerais être un grain de sable plutôt qu'être humaine » Dis-je en l'enlaçant plus fort

« Ne dit plus chose pareil, tu es une bénédiction de Dieu, tu es sur terre parce qu'il l'a voulu ma puce. Tout finira par s'arranger garde juste mon conseille en tête, ne fais pas l'idiote et écoute ce que le Maître te dira de faire. Je ne connais pas ton histoire, mais je sais d'ors et déjà que tu es spéciale tu ne mourras pas de sitôt. »

Je me ressaisie et acquiesce aux paroles d'Agnese, lui parler m'a fait du bien, et je crois que pleurer m'a aussi aidé à vider mon cœur de ses lourdes craintes, si je fais comme elle me l'a conseillé peut-être finira-t-il par me libérer ? Je me redresse et Agnese m'aide à faire ma toilette, elle me déshabille avec précaution, je pourrais être gênée de me retrouver nue face à elle mais il en est rien lorsqu'elle remplit la baignoire d'eau chaude et me lave. Je la fixe un moment, admirant la beauté de ses traits, ses yeux bleus sont doux, son teint est doré, ses cheveux bruns ont des reflets cuivrés comme ceux de ma mère. Je ne connais pas cette femme mais je sais qu'elle me sera très attachée.

« Merci Agnese »

« Ne me remercie pas mia cara » Dit-elle en souriant.

« Je suis surprise de me sentir aussi bien avec une personne de ce manoir, je ne pensais pas que quelqu'un me tendrait la main comme toi tu le fais. »

« C'est parce que je connais ta peine » Dit-elle calmement en nettoyant mes cheveux.

« Alors toi aussi tu as perdu quelqu'un de cher ? »

« Oui » Dit-elle avec peine.

L'humeur légère qui régnait entre nous a laissé place à une ambiance gênante j'en déduis que ma question l'a mise mal à l'aise.

« Excuse-moi, je n'aurais pas dû »

« Non ne t'en fais pas, je n'arrive seulement pas à en parler, la plaie est encore bien ouverte »

Sans répondre je me redresse et enlace une nouvelle fois ma nouvelle amie...

La vengeance d'un PrinceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant