Partie 11

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Chapitre 11

Rose

« C'est en train de se passer, je suis en train de revivre le passé, Oh Seigneur pourquoi ? »

L'angoisse enveloppe mon corps de ses branches épineuses, mon cerveau est en plein blocage, il n'arrive plus à fonctionner, je me retiens de crier ou même de pleurer car je sais que cela ne changera rien à ce qui s'apprête à arriver. Mes poignets sont douloureux et j'ai le sentiment que mes bras vont s'arracher. Je ne sais pas où je suis Scar m'a bandé les yeux, je suis en plein trou noir. 

Ce tortionnaire, prend plaisir à me laisser ainsi attachée sans que rien ne se passe, plus les minutes passes, plus j'appréhende ses coups, il le sait et en joue car il ne dit rien ni ne bouge mais je sais ce qui m'attends car j'ai entendu le cuire s'enrouler je suppose autour de sa main. 

J'ai beaucoup trop souvent vécu cette scène lorsque j'étais entre les mains de mes anciens démons. 

« Tu te crois différent de milliers d'hommes ? Tu te crois plus puissant ? Plus effrayant parce que tu m'as attaché et que tu t'apprêtes à me fouetter à sang ? » Dis-je le sourire triste. 

J'attends un premier coup mais il ne vient pas, aussi folle allez-vous me croire j'aimerais qu'il commence à me malmener pour que l'on puisse en finir une bonne fois pour toute. Mais je ne le sens toujours pas bougé. Alors je me mets à rire tant je perds la tête, tant je suis à boue, tant l'espoir se vide de moi. 

CLAP !

Le premier coup de fouet vient brûler le bas de mon dos, bordel que ça fait mal ! J'encaisse les coups qui se succèdent sans broncher, je le sens s'agacer car ses coups deviennent de plus en plus fort et s'enchainent de plus en plus vite. 

Il s'arrête subitement et j'entends le cuir tomber au sol remplacé maintenant par des chaînes ? 

Oh putain je vais prendre cher.

Je le sens tourner autour de moi tel un loup autour de sa victime. Ses chaines ont remplacé le cuire, ma peau me brûle et je peux d'ors et déjà en imaginer sa couleur. 

CLAP ! 

Je retiens mon gémissement et serre les dents lorsque le fer vient torturer ma peau, ce nouveau matériel est plus douloureux que le cuire avec lequel il s'est acharné sur moi plus tôt. Refusant toujours de lui céder, je ne cesse de garder contenance, et m'efforce de ne pas succomber à l'atroce douleur qu'il m'inflige. Je ne l'implorerai pas, quitte à en perdre la vie ! Ce connard pense que je crains la mort, mais il n'a aucune idée de l'être qu'il a sous son toit! Certes je ferais mon possible pour me sortir d'ici vivante, mais si aucun espoir ne se manifeste, j'enlacerai la mort à bras ouvert.

Encore et encore, ses assauts s'enchaînent mon corps ne tient plus, je ne sens plus rien hors mis le sang qui coule le long de mon dos, je ne mesure plus la notion du temps, depuis combien de temps suis-je attachée et torturée ? Je ne saurais le dire, mon cerveau est en stand bye, je ne réfléchis plus, je me referme sur moi-même devenant ce que j'ai toujours été aux yeux de tout les hommes qui ont croisés ma route, un objet...
Je ne sais plus si je suis consciente ou non lorsque Scar s'arrête enfin, il me détache les poignets et quand mes pieds touchent enfin le sol froid, je suis comme une petite brebis voyant le jour pour la première fois, mes jambes tremblent tellement que je m'écroule et sens ses bras robustes me soutenir. Après ce qui me semble être une éternité il finit par m'ôter le bandage que j'avais autour des yeux. Je mets un temps avant d'y voir clair, je reste silencieuse lorsque mes yeux viennent se perdre dans les siens. Il émane de ses iris bleues azur une telle souffrance et une telle rage qui me laisse sans voix. Je m'étonne à avoir presque de la peine pour lui.

« Pourquoi ne m'as-tu pas supplié d'arrêter ?! » Dit-il complètement frustré.

« Toute ma vie j'ai vue des hommes comme toi, étalant la peur, détruisant des vies et torturant des âmes juste pour les entendre les supplier, juste pour assouvir leur pouvoir et ce croire le mettre du monde. Tu penses être fort » Dis-je en riant « Mais tu ne l'es pas, au contraire tu es faibles parce que tu laisses tes émotions te dicter. Je ne sais pas ce que mon père t'a fais ni quels seront tes plans pour moi, mais n'oublie pas que tout comme moi tu es fais de chaire et d'os et qu'un jour viendra où nous ne seront que poussière toi et moi. Et viendra le moment où nous nous reverrons pour l'ultime Jugement. Et ce jour là je regarderai l'enfer t'engouffrer dans ses fournaises en souriant. Alors non je ne te supplierai pas. Je ne te ferais pas ce cadeau. »

Je finis ma tirade presque essoufflée, son visage est couvert de sueur, et des mèches de ses cheveux bruns lui tombent sur le front. Je ne pourrais vous décrire combien il m'est douloureux de le trouver si beau, dans d'autres circonstances j'aurais pu même craquer pour lui « Que le diable est beau sous ses apparats »  Ses mains me serrent les bras au point de m'en couper la circulation sanguine.  L'angoisse ne m'a pas quitté et je sais qu'elle restera constante tant que je n'aurais pas quitté soit ce manoir, soit ce monde..

La vengeance d'un PrinceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant