Cours particulier(s)

Courrier

Hermione était allongée sur une chaise longue dans le jardin de ses parents, un livre entre les mains, quand sa mère arriva à ses côtés avec deux verres de thé glacé.

- Comment vas-tu, ma douce ? lui demanda-t-elle, tendrement.

- Très bien, merci maman, répondit Hermione en se redressant. Et toi ?

- Ça va, ça va, ne t'en fais pas.

- Papa n'est toujours pas rentré ?

- Il a beaucoup de travail, en ce moment... marmonna sa mère. Tu sais, ce n'est pas contre toi...

Hermione soupira pour chasser les larmes qu'elle sentait poindre en elle. Elle était à fleur de peau depuis quelques temps mais elle ne pouvait pas en vouloir à son père. Sa réaction était plus que compréhensible.

- Tu sais, ma chérie, reprit sa mère, ton père a toujours été très protecteur avec toi. Déjà quand tu étais bébé, il ne te laissait pas pleurer une seule minute... D'ailleurs, ta grand-mère Cora a toujours cru que c'était à cause de moi qu'il agissait ainsi... Enfin bref, ça a été très dur pour lui de te laisser partir, quand le professeur McGonagall est venu nous expliquer ta petite... particularité. Oh bien sûr, il était conscient de la chance inouïe que ça représentait pour toi et il ne t'aurait jamais empêchée de vivre ça mais...

Hermione écoutait les confidences de sa mère avec beaucoup d'intérêt. Elle avait toujours été très proche de ses parents mais c'était plus comme un fait établi et inexplicable. Ils étaient très discrets dans le partage de leurs émotions, absolument pas du genre à se confier sur leurs pensées intimes mais ils savaient, tout simplement, à quel point ils comptaient les uns pour les autres.

- ... ça a été assez dur pour lui de te laisser partir si jeune, poursuivit sa mère. Il pensait qu'il aurait encore plusieurs années devant lui avant que tu ne deviennes réellement autonome et là, avec cet internat magique dans un monde qui nous était totalement inconnu... Enfin, il a fini s'y habituer mais apprendre que tu avais choisi de t'effacer de nos mémoires et de nous envoyer à l'autre bout du monde pour nous protéger... Ton père a parfois des idées un peu rétrogrades. Pour lui, c'est à l'homme de protéger son foyer. Et là... on sait que tu ne nous as pas tout raconté. Moi je m'en accommode. Je te fais confiance. Mais ton père a peur... il s'imagine un peu tout et n'importe quoi et a l'impression d'avoir été totalement inutile, d'avoir failli à son rôle de père. C'est à lui qu'il en veut.

- Oh mais non, maman ! s'exclama Hermione. Je ne serais rien, sans vous ! Vous m'avez toujours encouragée à défendre mes convictions, à suivre mon cœur, à ne pas trahir les valeurs qui vous m'avez inculquées... C'est grâce à cette force que vous m'avez transmise que j'ai pu faire tout ce que j'ai fait... C'est en m'apprenant à être autonome que vous m'avez protégée !

Jean Granger sourit tendrement à sa fille et caressa doucement sa joue.

- Ma petite lionne... murmura-t-elle, pleine d'amour. Je suis si fière de toi ! Et ton père l'est aussi. Il a juste besoin d'un peu de temps pour gérer toutes ses émotions à lui. Et puis...

- Oui ? l'encouragea Hermione.

- Il faut que nous finissions nos affaires en cours, ici, avant de rentrer.

- De rentrer ?! Mais où ?

- Mais chez nous en Angleterre, bien sûr ! s'esclaffa sa mère. Tu ne crois tout de même pas que nous allons rester à quinze mille kilomètres de toi à présent que nous nous souvenons de toi, si ?!

A vrai dire, Hermione ne s'était pas vraiment posé de questions tant ses parents semblaient bien, à Darwin. Ils louaient une jolie maison mitoyenne pourvue d'un charmant petit jardin. Leurs voisins étaient devenus leurs amis et leur cabinet dentaire tournait bien. La jeune fille devait aussi s'avouer qu'elle-même se trouvait particulièrement bien ici, malgré la distance que son père avait instaurée entre eux quand elle avait dû s'expliquer une fois qu'elle avait levé le sort qui avait modifié leurs souvenirs. Elle ne savait pas si elle avait envie de rentrer en Angleterre pour l'instant.