PDV de Sally
Je vagabonde dans les rues froide de Timpelbach. Je me sens comme un zombie. Vide. Et les mots de Willy tourne en boucle dans ma petite tête déjà tourmentée. J'ai l'impression que tout s'effondre, encore une fois. Je me sens suffoquer. Les parents qui disparaissent, Victoire qui fait n'importe quoi avec ce fou d'Oscar et Willy...Willy qui a brisé mon cœur.
J'avais mis tellement de temps à le réparer, a le rendre plus fort. Tout c'est efforts pour qu'il finisse par tomber sous les charmes d'un serpent. Et le voilà à nouveaux en miette. Une petite larme coule doucement sur ma joue.
Mes mains sont congelé, et je sens mes lèvres se craqueler. Il fait définitivement plus froid que d'habitude. Ou alors c'est juste parce que je suis à moitié nue pour cette saison, couverte d'un simple petit short et d'un t-shirt. Il faut que je rentre vite à la maison. Je ne veux pas aller chez Marianne, elle me poserait trop de questions et malgré ses airs de grande justicière, elle serait la première à me juger pour être tombée amoureuse de Willy. Pourtant je n'y peux rien.
Je rentre doucement chez moi. Arrivée devant la porte, je sors la clé de sous le pot de fleur. C'est ridicule. Digne d'un telefilm a deux balles du dimanche soir. Je suis ce genre de fille, celles qui vivent dans l'ombre de leur meilleure amie, et qui quand elle prend enfin son envole, se libère de son emprise, s'écrase comme un oiseau sans ailes. Et se retrouve seule dans une grande maison, sans aucun but.
Je prends un bain brulant pour me réchauffer. Assise dans la baignoire je broie du noir. Je me sens vide, est ce normal de ce sentir comme ça ? Ce n'est qu'un garçon, et pourtant il est devenu la personne la plus importante de ma vie. J'ai souvent accuser Victoire de me faire de l'ombre, de la voir comme la personne que je ne serais jamais. Parce qu'elle a confiance en elle, elle est drôle, jolie, elle a toujours ce qu'elle veut. Mais au final, mon mal être n'est pas de sa faute. C'est la mienne. Il ne tenait qu'à moi de grandir et de m'imposer. Je ne l'ai pas fait. Et maintenant je suis seule, complètement ruinée dans une baignoire à pleurer toutes les larmes de mon corps.
Je glisse le long de la baignoire jusqu'à avoir la tête dans l'eau. Seul mon visage rester à l'air libre. Je regarde le plafond. Je me souviens du jour où j'ai vu pour la première fois Victoire. Nous avions 5 ans. Et elle était enfermée dehors sous un violant orage. Son visage était défiguré par la peur et les larmes, elle criait et frappait contre la porte, et nos camarades riaient. Elle était si faible, toute petite et toute maigre. Ce jour là c'est moi qui l'avait sauvé. A cette époque je prenais sa défense, c'était moi la plus forte de nous deux. Mais aujourd'hui tout a changé, c'est elle qui me défend, c'est elle la plus forte de nous deux. Je voulais la protéger alors qu'elle n'en avait pas besoin, et j'ai oublié de me protéger moi.
Et tout ce que j'ai gagné dans cette histoire c'est un cœur brisé.
Et le pire c'est que même s'il m'a rejeté, qu'il m'a piétiné le cœur, que je ne le verrais plus jamais comme avant, je l'aime encore. Si fort. Si fort que ma poitrine me fait mal. Si fort que ma tête tourne. Que ma gorge se ressert quand j'entends son nom. Et que mon corps tremble tout entiers sous son contact.
Je sors ma tête de l'eau et me lève de la baignoire. Je reste assise sur le rebord enrouler dans ma serviette encore quelques instants, des goutes ruisselant le long de les cheveux. Il est temps de devenir enfin moi même.
Je fouille dans un tiroir et en sors un ciseaux. J'ai toujours voulu avoir les cheveux courts, un jolie carré. C'est ce que je veux. Je sépare mes cheveux, si longs et si noirs. Je fixe mon reflet, j'affiche air déterminé, un visage que je ne prends jamais. Moi aussi il faut que je grandisse.
Mes cheveux s'étalent sur le sol de la salle de bain, et me voilà avec un carré juste au dessus des épaules. C'est fou comme une coupe de cheveux peut changer la vision de soit. A partir de maintenant je deviens la vraie Sally, forte et confiante.
Je dois croire en moi maintenant.
Il fallait bien qu'un jour je comprenne que je ne pouvais pas rester Sally, la fille qui reste toujours derrière Victoire a assurée qu'il n'y ait pas de casse, limité les dégâts. Non, aujourd'hui j'ai changé. Plus jamais de faiblesse, plus jamais de sentiments, ou même de regrets. Mon cœur se refroidit jusqu'à devenir de la glace. Même Oscar aura peur de moi.
En vérité, Willy a été le déclencheur de ce changement, tout ce qui était enfouis au fond de mon cœur, c'est lui qui l'a fait ressortir. Je devrais le remercier, après tout c'est lui qui m'a fait ouvrir les yeux. Et même si je le remercie du fond des restes de mon cœur en miette, la vengeance est un plat qui ce mange froid, un jour, c'est moi qui lui brisera le cœur.
J'entre dans ma chambre, elle est trop grande pour moi toute seule et c'est trop fleurie, trop doré, trop parfait. Ça ne me ressemble pas, ça a besoin d'être détruit, comme moi. Ça doit me ressembler.
Je sens le feu dans mon estomac. C'est la rage. Il est temps que ça change, ça aussi. J'attrape les vases et les jette au sol. Adieu les roses. J'arrache les rideaux. Je déchire les draps, jette les coussins. Je déverse ma haine dans chaque gestes. Ma réputation est rapide, mon cœur bat fort. Cécile est partie, elle ne peut plus rien me faire.
« Mais qu'est ce qui t'ai arrivé ? » s'exclame une voix derrière moi
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Les enfants de Timpelbach
FanficLes parents du village de Timpelbach sont dépassés, ils ne savent plus quoi faire avec leurs enfants qui, on peut se l'avouer, sont complètement fou. Alors ils décident de prendre la plus difficile des décisions : partir du village et laisser les en...