Chapitre 1 - ELLE 2/2

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Une fois arrivés devant la demeure de l'alfa, Alex se gare et nous descendons de la voiture de mon père. Je dois avouer que la maison, si on peu appeler cela une maison, est très grande mais parait assez chaleureuse malgré tout avec sa façade en pierre et en bois typiquement canadienne. Soudain, une odeur me vient aux narines, éveillant chacun de mes sens. Elle est merveilleuse, douce, fruitée et boisée. Je me demande à qui elle appartient. 

- C'est notre âme-sœur !

- Quoi ?!

- Gwen, c'est notre âme-sœur, je le sais, je le sens !

- Calmes-toi Ellyn, tout va bien se passer, calmes-toi.

Je coupe la conversation avec ma louve pour retrouver la bande. Encore un peu perturbée par cette odeur et les révélations d'Ellyn, je ne me concentre pas sur ceux que disent mes camarades, ce qui est loin de leur échapper.

- Gwen, tout va bien ? m'interroge Alexander.

- Oui, ne t'en fait pas. Ma louve à juste senti quelque chose.

- Tu crois que ça pourrais être ton âme-sœur ? demande Mia toute enjouée.

- Elle pense que oui, mais... Mon Dieu ! Mais je suis affreuse. Je suis encore toute fatiguée du trajet et... Je savais que j'aurais dû mettre une robe !

Brent me rassure comme il a l'habitude de si bien le faire et nous rentrons dans la maison, l'intérieur est tout simplement sublime, il ne transpire pas la richesse et est très chaleureux. Ma louve s'agite, c'est lui, c'est sûr. Je le sens, elle le sent. Il est dans cette maison, je suis toute stressée, j'ai les mains moites. Et si je ne lui plaisais pas, s'il était déjà amoureux d'une femme et qu'il me rejetait. Peut-être va-t-il me trouver moche ? Je me suis toujours trouvée trop petite avec mon mètre soixante-trois et mes soixante-deux kilos qui me complexent au plus haut point. Trop de questions se bousculent dans ma tête quand le majordome ouvre la porte de la salle de siège où l'alfa est installé sur le fauteuil d'en face. Il est beau avec ses cheveux bruns et bien coiffés, et il paraît très jeune. Non, il est très jeune, il doit avoir notre âge à peu près, c'est-à-dire, la vingtaine. Ses épaules voutées semblent porter tous les malheurs du monde. J'ai envie de le prendre dans mes bras pour le consoler, le prendre dans mes bras jusqu'à ce que tous ses maux s'effacent. Il se lève et vient nous saluer un à un en commençant par Mia, le dos droit et le front haut, exposant clairement sa puissance aux yeux de tous, puis les garçons pour, ensuite, venir vers moi. Je croise ses yeux et un immense sourire s'empare de mon visage alors que je me présente. C'est lui, c'est notre âme-sœur ! Son regard clair me transperce et une vague d'émotion de submerge, nous nous contemplons pendant un temps qui me semble infini avant qu'il ne passe sa route pour nous présenter ses bêtas comme s'il n'avait rien ressenti, comme si j'avais inventé le délicieux frisson qui m'a parcouru lorsque nos mains se sont touchées, comme si mon cœur ne s'était pas emballé de mille feux, comme si le lien ne semblait pas l'atteindre. Non, c'est impossible, il n'aurait pas fait rompre le lien tout de même, il ne peut pas nous rejeter, c'est tellement important pour nous, les loups garous. Je tente de retenir mes larmes face à une telle indifférence mais les essuies avant que quelqu'un ne sens aperçoive. Il doit y avoir une explication, oui, c'est ça, il doit y avoir une explication. Je reste droite et souriante malgré moi et ma louve qui s'est renfermée dans un coin de ma tête pour pleurer. Je le sens, elle a l'impression de s'être fait rejeter par la personne avec laquelle elle aurait dû fonder une famille, la personne pour laquelle elle aurait pu sacrifier sa vie, la personne qu'elle a aimé avant même de la rencontrer. Mais rien n'est perdu, il se rendra forcément compte de quelque chose au bout d'un moment. Une voix douce et grave retentit, sa voix.

Reviens-nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant