Chapitre 15 - LUI 2/2

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Elle relève enfin ses belles prunelles vers moi avant de commencer à s'approche, doucement, la tête toujours baissée. Je n'aime pas la voir comme ça, elle n'a rien à voir avec la louve dominante et rayonnante qui guidait ses amis plus tôt, ni avec celle qui m'a réveillé quelques minutes avant. Une fois près de moi, je prends sa tête entre mes mains et la relève pour pouvoir la regarder dans yeux, mais elle continue sans cesse de fixer le décor autour de ma tête. Voyant qu'elle ne semble pas prête à faire quoi que ce soit d'autre, je m'approche de mon âme-sœur et, avec délicatesse, enlace son encolure de mes bras et la serre avec force et amour. Je la sens se tendre avant de serrer sa tête contre mon dos. Chez les loups, et chez les animaux en général, lorsqu'on laisse sa nuque à découvert et qu'on laisse l'autre y avoir accès, c'est un signe de soumission et d'acceptation. Je ne veux pas que nous ayons un rapport de dominance, nous sommes sur un pied d'estale, un équilibre fondamental. J'enfouis mon nez dans sa fourrure, et me frotte contre elle, dans un geste réconfortant. Elle finit par se reculer et se coucher face moi. Je fais de même et profite pour la regarder. Nous nous fixons, l'un en face de l'autre, elle semble être plus sereine, plus calme. Cette louve est pleine de sagesse, je le sens au fond de moi. Quand soudain, je sens sa langue me barrer le visage. D'accord, je retire ce que je viens de dire. C'est une enfant. Je pousse un râle avant de m'essuyer le visage en rigolant. Elle se rapproche de moi, toujours couchée, ne faisant qu'augmenter mon rire. On dirait un petit chiot ne cherchant qu'à s'amuser. Pris d'un élan de folie, je me lève d'un coup et commence à courir en riant. Quelques secondes plus tard, j'entends des pas me suivre à toute vitesse avant d'arriver à mes côtés. Je la regarde avant d'essayer d'accélérer la cadence du mieux que je le puisse, mais, elle n'essaie pas de me dépasser et reste à ma hauteur. Ses oreilles sont dressées vers l'avant, et je ressens à l'intérieur de moi une joie immense, un bonheur pur, mais ce n'est pas le mien, c'est le sien ! Nous continuons comme ça pendant un bon moment, à nous bousculer, à nous amuser pendant notre course quand soudain, sans qu'aucun de nous deux ne s'en aperçoive, un petit cour d'eau n'apparaisse devant nos yeux. Pris au dépourvu, nous essayons tant bien que mal de nous arrêter avant de finir par tomber, la tête la première. C'est froid ! La louve à mes côtes poussa une petite complainte avant de quitter le courant gelé pour retourner sur la berge. Je fais de même et, malgré le froid qui m'habite, je ne peux rien faire d'autre qu'admirer l'animal qui me fait face. Elle s'ébroue pour évacuer l'eau de sa fourrure, assez éloignée de moi pour ne pas m'éclabousser. Je retire mon tee-shirt pour l'essorer mais je ne ressors avec rien d'autre qu'un chiffon trempé. Tant pis. Mon jean me colle à la peau, créant ainsi une sensation extrêmement désagréable autour de mes jambes. Je décide de le retirer également, avant que ma peau ne se couvre de frissons, il fait quand même assez froid ! La louve se rapproche de moi et commence à se frotter contre moi, me réchauffant par la même occasion. Elle s'allonge devant moi sans que je ne comprenne pourquoi et, alors que je m'apprête à faire de même, une voix douce résonne dans ma tête, réveillant un milliard de sensations oubliées. Le lien. C'est tellement grisant de pouvoir réentendre un loup par la télépathie.

-Monte.

Je m'exécute sans discuter avant qu'elle ne se relève, me forçant à serrer les jambes de chaque côté de son corps. Je m'agrippe à la fourrure de son encolure en calant mes vêtements mouillés comme je le peux avant qu'elle ne se mette en route.

Tranquillement, nous avançons vers la maison qu'elle occupe pour les vacances. Nous nous arrêtons en route récupéré le peignoir que j'ai, par mégarde, laissé par terre, et elle se retransforme humaine sous mes yeux, sans la moindre pudeur. Elle enfile son vêtement avant de s'approcher de moi et de m'enlacer avec force.

-Merci. Merci pour cette après-midi, Ellyn est très heureuse.

Je souris avant d'embrasser son cou, lui procurant une multitude de frissons. J'ai envie de l'amener au restaurant ce soir. Il faut que je réserve une table en rentrant. Je veux passer une soirée mémorable en sa présence.

-Je t'amène au restaurant ce soir.

-Quoi ?

-Toi, et moi, au restaurant, ce soir.

Elle me regarde en écarquillant les yeux avant que son visage ne s'illumine un plus qu'il me l'était déjà et qu'elle acquiesce vivement. Je souris, sentant ma poitrine se gonfler d'un sentiment que je commence à peine à maîtriser et qui m'envahit de plus en plus depuis son arrivée. Nous continuons de marcher jusqu'à arriver au chalet. Ses amis sont sur la petite terrasse et je me rends compte que je suis toujours en caleçon. Gwenaëlle se poste instinctivement devant moi quand ses amis tournent la tête vers nous et les fait détourner le regard. Elle prend ma main, enlace nos doigts ensembles et me tire d'un geste possessif vers l'intérieur de la maison. J'étouffe un rire, au risque de me faire tuer par la petite femme qui se tient face à moi et m'entraîne vers l'étage. Un sourire prend place sur mon visage avant que je ne prenne les devant et la traîne jusqu'à la salle de bain. Je ferme la porte à clé derrière nous, ouvre le robinet de la baignoire et la regarde dans les yeux en me mordant la lèvre inférieure, impatient, attendant seulement son accord avant d'aller plus loin. Elle commence d'elle-même à défaire le nœud de son peignoir et fait glisser, doucement, les pans du tissu le long de ses épaules. Son regard est maintenant sombre de désir, nous voulons exactement la même chose. J'enlève mon dernier vêtement et m'approche d'elle, de son corps qui m'attire inconditionnellement. J'enlace sa taille et empoigne ses fesses tout en embrassant son cou. Sa respiration se fait maintenant de plus en plus lourde et rapide. Ses tétons pointent contre mon torse, tout comme mon érection qui commence. Je nous pousse vers le bain et nous y rentrons. J'éteins l'eau et la laisse me chevaucher, ses genoux de chaque côté de mon corps.

Que les choses sérieuses commencent.

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