Deux ans.
Deux ans que je ne le sens plus.
Deux ans qu'il a complètement disparu.
Deux ans que je mens à mes amis, à ma famille. Tout va bien, voilà ce que je leur dis.
Deux ans que je ne sors plus en forêt avec mes proches.
Deux ans que je déprime...
Je me retourne quand j'entends des coups sur la porte. Une petite femme entre avec un portique sur lequel pend nos robes pour la soirée.
-Vos robes sont prêtes.
Après l'avoir remerciée, elle quitte la pièce et nous nous précipitons vers nos tenues. Je regarde la mienne et remarque avec joie qu'elle a été considérablement raccourci, heureusement, je ne me voyais absolument pas aller à la réception avec une tenue inappropriée, je représente mon père et même si je suis en vacances, je me doit de faire bonne impression auprès de la meute d'un des plus grand allié de ma meute, et de ma future meute par la même occasion. Je file finir de me préparer, remonte le tissu sur mon corps et le remonte sur mes épaules. J'ajuste la fermeture et me voilà fin prête, enfin, presque, il ne manque plus que les chaussures et tout sera parfait. Une fois toutes prêtes, Giulia vérifie l'heure, dix-huit heures cinquante, la porte s'ouvre sur Géraldine, la mère de Conrad, plus belle que jamais.
-Bon, les filles, j'espère que vous êtes prêtes parce que les invités commencent à arriver, Mia, Davy, Lilou et Andy, vous pouvez descendre. Quant à vous mesdemoiselles, ajoute-t-elle en nous pointant, Giulia et moi, vous attendez que l'on vous annonce avant de descendre, compris.
Nous acquiesçons sans un mot et le stress commence à monter, on va m'annoncer, cela veut dire que je vais devoir descendre seule, devant tout le monde. Mon rythme cardiaque accélère en force, mes mains deviennent subitement moites, ma respiration se saccade et un frisson me traverse le corps de part en part. Giulia me lance un sourire rassurant. Je ne suis pas habituée à ce genre de choses, dans notre meute, personne ne nous annonce lorsque nous faisons notre entrée, nous sommes déjà présent dans la pièce pour accueillir nos invités. Mon hypothèse se valide alors sur le fait que leur famille est beaucoup plus aisée que la nôtre et cela me met soudainement assez mal à l'aise. Je n'ai pas intérêt à tomber en descendant les escaliers avec mes hauts talons, sinon, je mourais probablement sur le coup, étouffée par la honte.
-Prête ?
-Heu... On va dire que oui.
Ma voix est beaucoup moins assurée que je ne le voudrais et elle s'en aperçoit immédiatement.
-Ne t'inquiète pas, normalement, ils vont commencer par m'annoncer, puisque je suis la plus jeune de la famille, ensuite, se sera mes parents puis toi. Mon frère clôturera le tout et la fête pourra commencer. Mais je te préviens, ce genre de bal est généralement très ennuyeux.
-Ok.
***
Placée en haut de ce grand escalier, j'attends patiemment mon tour qui ne semble jamais arriver quand soudain mon nom est prononcé. Je prends une grande inspiration avant de me présenter face à la foule, la tête haute, le sourire aux lèvres, le stress qui me tord les boyaux, les mains qui tremblent et le cœur qui palpite. Je dépose une de mes mains sur la rampe et attrape un pan de ma robe de l'autre. Je regarde partout et cherche le regard de mes amis, j'attrape celui d'Alexander puis de Brent, je me détends un peu et souris de plus belle. Arrivée au bout de l'escalier, je respire enfin correctement. Pas de chute, c'est bon, je les rejoins confiante et me poste à leurs côtés. Les garçons sont très élégants dans leurs costumes haute couture, ils ressemblent à de vrai Don Juan, heureusement pour moi, il y a bien longtemps que je suis immunisée de leurs charmes sinon, je leurs tomberais sans aucun doute dans les bras. Mia tient Alexander par le bras et Brent s'empresse de saisir le mien et me lançant un grand sourire, je suis persuadé qu'il ne finira pas la soiree seul, et je me dis que peut être sa moitié se trouvera dans cette meute. Ce serait fantastique ! Je suis rapidement coupée dans mon observation quand Conrad commence à descendre les escaliers. J'ai l'impression que tout se passe au ralentit, mes yeux le sondent au rayon-X. Il est magnifique, sa veste de costume bleue marine épouse ses épaules et son buste à merveille, sa chemise moule son torse à la perfection et son pantalon retombe parfaitement sur ses hanches. Je relève les yeux et remarque que lui aussi me fixe et nos regards se mélangent, et semble se raconter mille et une promesses. Un frisson de désir me parcours et fait remonter de moi la partie la plus indécente de mon âme. Ma peau brûle sous son regard, étourdissant ainsi que tous mes membres. Mon cœur s'emballe, quand je vois que mon ressentit semble réciproque, sa mâchoire se contracte et il relève la tête fièrement pour montrer à tout le monde sa dominance, mais nous laissant à moi et ma louve une vue imprenable sur son cou. Mon bas ventre s'embrase et je sens Ellyn essayer de prendre le contrôle. Non, je dois me contrôler. Nos iris ne se quittent pas une seule seconde. Il est si viril et attirant dans son costume. Les pensées lubriques qui me traversent depuis un moment ne cessent de s'intensifier. Mon souffle devient court et mes sens sont en alerte. Comme par automatisme, mes jambes me conduisent à lui et lorsque ses pieds touchent enfin le sol de la salle, je suis enfin à ses côtés. Ce dernier me tend son bras et je ne perds pas de temps avant de m'y accrocher. Son touché me rend encore plus fébrile que je ne l'étais précédemment et nous avançons, côte à côte, bras dessus, bras dessous, vers sa famille. Le sourire qui s'est fixé sur mes joues ne semble pas vouloir me quitter et j'ai cette impression de plénitude post-orgasmique qui me parcourt le corps, comme si nous venions de faire l'amour, ici même, devant tous ces gens. Je me mors la lèvre inférieure et lève la tête, fière de me retrouver dans les bras de celui que j'aime. Nous nous retournons vers la foule et Conrad, comme chaque Alfa en début de cérémonie, fait son petit discours.
-Bonsoir à tous, je vous remercie d'être ici présent, pour célébrer l'arriver de mademoiselle Gwenaëlle Underwood, fille de l'Alfa Underwood. Allié à notre meute depuis maintenant un certains temps et c'est aujourd'hui un grand plaisir de pouvoir accueillir sa fille afin de le remercier de toutes ces années de fidélités. C'est avec plaisir que je vous annonce que le buffet est ouvert et que nous n'allons pas tardé à ouvrir le bal. Bonne soirée à toutes et à tous.
Sa voix forte et imposante est applaudie par la foule avant que chacun ne se disperse. Conrad se tourne vers moi et, avec une petite révérence me demande :
-Voudriez-vous me faire l'honneur de m'accorder cette danse ?
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Conrad, Conrad, Conrad...
Bon alors, ce chapitre ?! Je pense que c'est l'un des plus compliqué que j'ai eu à écrire depuis le début, mais qu'est ce que je l'aime.
Par ailleurs, petite anecdote sur l'écriture du chapitre 4. Alors, j'écrivais sur Write Control à ce moment là (oui, plus maintenant, vous allez comprendre pourquoi) je finis d'écrire mon chapitre et ouvre une nouvelle fenêtre pour écrire le 5 quand tout à coup, je remarque que la jauge du chapitre 4, qui était verte est devenu blanche. Alors là, coup de stress, je clique sur le chapitre et j'ai le grand plaisir de découvrir que mon chapitre avait disparu. Je tiens à souligné que les sauvegardes sont automatiques. Enfin, bref, voilà, c'était une des pires soirée de ma vie.
