Chapitre 2 - LUI 2/2

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Un loup-garou est normalement censé avoir sa première transformation aux alentours de ses cinq ans. Moi, je suis né loup. Hunter fait partie de moi depuis toujours. Mes parents m'ont dit que l'accouchement avait dû se passer sous césarienne car inconsciemment, je m'étais transformé dans le ventre de ma mère, à huit mois. On peut donc presque dire que mon loup est plus vieux que moi puisque je suis né sous forme animale. On a dû m'injecter un produit dans le sang pour forcer ma transformation, je n'ai donc jamais connu la vie sans lui. Et maintenant qu'il n'est plus là, j'ai cette impression déchirante de mourir à petit feu.

Je prends le cadre photo dans mes mains et l'admire. Qu'il est beau, couché au milieu de la forêt, fier et invincible dans son magnifique pelage blanc, gris et roux. Ma mère a toujours eu un don pour la photographie mais je dois avouer que ce cliché est magnifique. Je me souviens de ce jour-là, c'était pour notre quinzième anniversaire, Hunter était si heureux ce jour-là qu'il avait réussi à convaincre toute notre famille de sortir se balader avec nous, et après il était parti se ressourcer dans cet endroit de la forêt qu'il aime tant. Maman n'avait pas pu s'empêcher de nous suivre et d'immortaliser ce moment de paix et de bonheur absolu. Nous ne l'avions pas remarqué de suite et je me souviens qu'Hunter avait osé lui grogner dessus. On s'était pris la raclé de notre vie, j'en ai encore des frissons. Mais, malgré ça, tout nous semblait parfait à cet instant.

Je sors de mon bureau pour me rendre à cet endroit. C'est le seul où je me sens encore proche de lui malgré son absence. Je m'assois au pied d'un arbre et plonge mon regard dans le ciel, les ongles enfoncés dans la terre.

-Pourquoi tu es parti, hein ? Pourquoi tu m'as abandonné ? J'ai besoin de toi. Comment je fais, moi maintenant, pour avancer sans toi. Comment tu veux que je dirige une meute et que j'en sois l'alfa si je n'ai même pas d'aura pour me faire respecter. Tu me manques tellement.

Un sanglot s'échappe de ma gorge et je me lève, énervé et frustré, envoyant tout mon désespoir et toute ma frustration avec la terre que je balance à côté de moi.

-Putain de merde ! Tu n'avais pas le droit de partir comme ça !

Je m'effondre une nouvelle fois, impuissant, désarmé.

-Tu me manques tellement...

À genoux sur le sol, la tête entre les mains et le front à même la terre. Je deviens fou, il faut que quelqu'un me réveille, ce doit être un cauchemar. Je vais me réveiller, je vais me réveiller, je vais me réveiller. J'ai mal à la tête à force de pleurer et mes muscles sont tous tendus. Je ne me sens pas capable de me relever, alors je reste là, sanglotant à même le sol.

Je sursaute quand une main se pose délicatement sur mon dos. Je tourne la tête et découvre ma mère, accroupit à mes côtés, les joues remplis de larmes et le regard plein de détresse. Elle a tous vu. Elle a tout entendu. Je me précipite dans ses bras et ma crise larme reprend de plus belle. Ma mère me caresse le dos en me chuchotant des mots doux afin de m'apaiser. Une fois calmé, je n'ose pas la regarder dans les yeux mais elle prend mon visage entre ses mains pour m'y forcer.

-Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

-Je ne voulais pas vous décevoir. Tu imagines cinq secondes ce qu'il se serait passé si j'aurais débarqué dans le salon en mode "salut, les gars ! Hunter s'est fait la malle ! Mais ne vous inquiétez pas, il va revenir...". Vraiment maman, je ne voulais pas voir la déception sur vos visages.

-Oh, mon cœur... Jamais tu ne nous aurais déçus. Enfin, ça dépend, pourquoi est-il parti ?

-Il était désespéré de ne pas avoir trouvé d'âme-sœur. Il souffrait maman.

-Et depuis quand ?

J'hésite à le lui dire mais son regard insistant fini de me convaincre.

-Il y a trois ans. C'était à minuit, juste après que papa ne me sacre nouvel alfa de la meute. Maman, j'ai tellement honte de ne pas avoir su rendre mon loup heureux. Il est parti à cause de moi.

-Mais non, ce n'est pas de ta faute.

-Bien sûr que si ! Mais c'est tellement dur, on ne s'est jamais séparer lui et moi. On était toujours sur la même longueur d'onde, on ne se prenait jamais la tête. Je...

-Je sais mon cœur, je sais. Aller vient, laisse tomber ton travail pour aujourd'hui et viens à la maison, ton père serait ravis que tu passes un peu de temps avec nous et non enfermé dans ton bureau à ressasser tout ça. Si tu veux, je te prépare des pancakes aux fruits rouges, comme tu les aimes.

Je souris. Ma mère sait toujours quoi faire pour nous remonter le moral et pour nous attirer chez elle. Et je dois avouer que souvent son chantage tourne autour de la nourriture mais ça marche tellement bien. Elle sait vraiment tout faire. Ma mère est une véritable force tranquille, elle accomplissait son travail de Luna à merveille auprès des membres de la meute. Elle est calme, attentive, elle arrive toujours à choisir les bons mots pour soigner n'importe quels maux, du plus important, au plus futile. Elle écoute et ne juge pas. J'espère vraiment me trouver une Luna à la hauteur, comme l'a été ma mère.

Personne ne parle pendant que nous nous rendons au chalet. Une fois sur place, ma mère par en cuisine et je m'installe sur le comptoir en la regardant s'affairer derrière les fourneaux, comme j'ai l'habitude de le faire depuis enfant, les bras croisés sur le comptoir, la tête poser sur les avant-bras. 

Quand mon père rentre nous nous mettons à table et j'en profite pour aborder le sujet du bal et leur demander leur avis.

-C'est une bonne idée, en plus ça fera une occasion de renforcer les liens entre nos deux meutes, approuve mon père.

-Oui, j'en ai parlé à la fille de l'Alfa, elle serait d'accord. J'avais pensé à le faire demain soir.

-Excellente idée, mon fils.

Je suis content que mon père approuve, ça à toujours été un grand Alfa, et j'espère de tout cœur être à la hauteur de cet héritage. 

-Et dit moi, cette jeune fille-là...

-Gwenaëlle.

-Ah, oui, Gwenaëlle. Elle est charmante au moins ?

Un petit sourire s'installe rapidement sur mes lèvres en un soupir. Oui, si tu savais maman, elle est ravissante.

-Elle a du charme, c'est vrai.

Le sourire de ma mère s'élargit et je n'ai pas besoin d'en dire plus pour savoir ce qu'elle pense. Elle a eu la même réaction que moi. Elle pense que c'est elle, mais non. Quoi que... si ma mère le pense, c'est qu'il y a une bonne raison. Si c'était vraiment mon âme-sœur ?

HEY !!! Nouveau chapitre, toujours sous le point de vue de monsieur

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HEY !!! Nouveau chapitre, toujours sous le point de vue de monsieur. Je l'aime trop mon petit bébé, mais bon, bref, passons.

Alors, ce chapitre ?

De nouveaux avis sur Conrad ???

Pleins de bisous ! A la semaine prochaine !

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