Deux ans.
Deux ans que je ne le sens plus.
Deux ans qu'il a complètement disparu.
Deux ans que je mens à mes amis, à ma famille. Tout va bien, voilà ce que je leur dis.
Deux ans que je ne sors plus en forêt avec mes proches.
Deux ans que je déprime...
Après avoir passée une journée de plus auprès de Brent avec Mia et Alexander pour le soutenir, je suis rentrée à la maison, contente de ne pas avoir croisé Randy les deux jours qui ont suivi notre altercation, et nous nous sommes directement mis à table. Mais c'est assise à côté de cette horreur que je dois passer la soirée puisque mon père a tant tenu à l'inviter dîné. A chaque fois que j'ai le malheur de croiser son regard, il ne peut s'empêcher de m'envoyer un regard insistant suivi d'un clin d'œil. Ellyn ne peut s'empêcher de tourner en rond dans mon esprit, grognant et assassinant une bonne dizaine de fois à la seconde cet imbécile. Le pire, c'est que mes parents ne s'aperçoivent de rien, cet ingrat joue la comédie, le dos droit, un sourire impeccable sur le visage, il aurait tout du genre parfait. Si ce n'était pas lui. Je sens que ce repas va être très long. Mais les plats défilent alors que mon père discute avec notre invité et je remarque qu'ils ont décidé de mettre les petits plats dans les grands pour cet homme qui n'en vaut pas la peine. Malheureusement pour mes parents, Randy semble bien plus intéresser par ce qu'il se passe dans mon décolleté que par la discussion qu'ils mènent. Je me demande comment son père, si gentil, peut avoir engendré une telle chose. Je me sers et fais tout mon possible pour me distraire, il serait quand même très fâcheux que mon couteau glisse et ne se plante accidentellement dans sa trachée, se serait vraiment désolant. Je commence à manger quand soudain, je sens une main se poser sur ma cuisse. Non, mais j'hallucine, il se croit vraiment tout permis. Je retire sèchement sa main avant qu'il ne se penche à mon oreille pour chuchoter, assez doucement pour que personne, autour de la table, ne puisse l'entendre malgré notre ouïe très développer.
-J'aime que tu me résistes, ça m'excite.
J'écarquille les yeux et ne peux empêcher Ellyn de lui grogner dessus avec haine. Mais quel gros porc ! Mon père me fait les gros yeux avant de me demander de me tenir tranquille. Mais quelle mouche l'a piqué en mon absence ? Comment fait-il pour ne pas remarquer ce comportement ignoble ? Et ma mère qui vient de partir en cuisine pour je ne sais quoi.
-Alfa Underwood, je voulais vous demander votre autorisation pour amener votre fille, Gwenaëlle, au restaurant demain soir.
Mon père sourit jusqu'aux oreilles et semble soudain très enthousiaste face à cet élan de fausse galanterie avant d'accepter avec entrain. C'est une blague j'espère ? Il ne vient tout de même pas d'accepter que cet homme, si toutefois s'en est vraiment un, m'amène au restaurant sans me demander mon avis.
-Je suis désolé mais ça ne va pas être possible.
-Pardon ?
-Je ne suis pas disponible demain, ni après demain, ni les autres jours qui suivent d'ailleurs.
Mon père fronce les sourcils avant de me demander de venir le rejoindre dans son bureau après le repas. J'interroge ma mère du regard qui vient de revenir, la carafe d'eau pleine à la main, avant qu'elle ne me fasse signe de la suivre dans la cuisine. Nous nous levons comme un seul homme et je la suis. Elle s'appuie contre le plan de travail en poussant un long soupir à en fendre l'âme.
-Que ce passe-t-il avec papa ?
Elle me regarde avant de sourire doucement. Sourire qui n'atteint même pas ses yeux. Que se passe-t-il ?
-Ecoute, on ne voulait pas t'en parler mais tu dois savoir, en plus si tu dois bientôt partir, je ne sais pas si on trouvera le courage de te l'avouer plus tard.
Je fronce les sourcils et croise mes bras sur ma poitrine en me rapprochant de ma mère, inquiète.
-Tu me fais peur là.
-J'étais enceinte.
Je souris de toutes mes dents avant de me repasser sa phrase.
-Comment ça, tu étais ?
-J'ai fait un fausse couche, sa voix tremble quand elle me répond et je ne peux m'empêcher de la prendre dans mes bras.
-Je savais qu'à notre âge, la grossesse était risquée mais, quand je l'ai appris, on était si heureux avec ton père. Ça faisait quatre mois, je commençais à avoir du ventre alors je me suis dit qu'on t'en parlerait à ton retour mais j'ai fait un malaise deux jours après ton départ et, aux urgences, quand ils nous ont annoncés que je venais de perdre le bébé, je...
Elle s'effondre dans mes bras, sanglotant quelques minutes alors que je la serre contre moi, sentant les larmes me monter aux yeux à moi aussi.
-J'arrive à faire semblant devant les autres mais ton père l'a encore plus mal vécu que moi, alors il s'est mis en tête qu'il devait absolument te trouver quelqu'un pour je ne sais quelle raison, et l'Alpha l'a appelé, ce jeune homme est arrivé...
-Tu m'en veux si je pars demain ?
-Bien sûr que non ma puce, va rejoindre ton âme-sœur, il a sans doute plus besoin de toi que nous. Et puis, j'ai hâte de rencontrer mon gendre.
Je souris avant de la reprendre dans mes bras.
-Tu verras, il est fantastique.
Elle rit avant de m'encourager à retourner à table.
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BONJOUR LA POPULASSE ! Pardon, je me suis emballée... J'espère que votre week-end se passe bien et que ce chapitre vous a plu. Je vous souhaite un bon confinement qui touche presque à sa fin, même si vous devez rester vigilant !!!
