Deux ans.
Deux ans que je ne le sens plus.
Deux ans qu'il a complètement disparu.
Deux ans que je mens à mes amis, à ma famille. Tout va bien, voilà ce que je leur dis.
Deux ans que je ne sors plus en forêt avec mes proches.
Deux ans que je déprime...
Les paroles de Gwen me tournent dans la tête sans que je ne sache vraiment quoi faire. Il faut que j'aille parler à Davy. Bien. Mais après, je ne peux pas arriver chez lui comme une fleur et lui dire « Salut c'est Brent, en fait je ne suis pas gay donc il va y avoir un problème. » Non, je ne pense pas que ce soit la solution. Un peu de tact et de délicatesse, voyons. Et puis, de toute façon, je ne sais même pas où il habite. Je n'y vais pas, tant pis. J'entends mon loup grogner dans mon esprit et je soupire en roulant des yeux. Très bien.
-Gwen !
Des pas se font entendre et elle apparait devant la porte de ma chambre, un grand sourire aux lèvres, je pense qu'elle a très bien compris la raison de mon appel.
-Oui ?
Je lève les yeux au ciel avant d'essayer de formuler une réponse.
-Je... Est-ce que... Est-ce que tu pourrais demander à Conrad si... si... il pouvait te passer l'adresse de Davy ?
Elle sourit et sort son téléphone.
-Mon cœur...Oui...Est-ce-que je pourrais avoir l'adresse de Davy s'il te plait ?... Oui, attends.
Elle se dirige vers mon bureau et note sur un bout de papier l'adresse de mon âme-sœur.
-Merci... Je t'aime...
Elle se tourne vers moi en souriant, elle me tend le bout de papier, me le fourre dans les mains et m'embrasse sur la joue.
-Va le rejoindre.
Je souffle pour essayer de chasser l'angoisse qui commence à monter et rentre l'adresse sur mon téléphone. C'est à dix minutes du chalet. Je me regarde dans le miroir et acquiesce, bon, je suis prêt. Je quitte ma chambre et descends les escaliers, ma meilleure amie m'attend devant la porte, elle semble beaucoup plus emballé que moi à l'idée de cette rencontre et peine à rester sur place tant elle est excité. Elle me donne les clés de la voiture de son père et me pousse dehors en riant. J'ai la boule au ventre, les mains moites et le cœur qui bat à mille à l'heure, mon loup est tout aussi nerveux si ce n'est plus, et je pense qu'une bonne partie de mon angoisse est liée à la sienne mais je ne lui en veux pas, je sais que c'est important pour lui, et je le freine dans son besoin de se tenir auprès de son âme-sœur. Je monte dans la voiture, démarre et suis mon GPS jusqu'à la maison de Davy. Une fois garé devant la petite maison, je la regarde sans vraiment savoir quoi faire. Je fini par descendre, poussé par mon loup qui menace de prendre le contrôle de mon corps à tous moments. Je sonne à la porte, tends l'oreille mais rien ne vient. Je sonne une seconde fois, mais toujours rien, je décide de faire le tour de la maison, et découvre un loup brun roux très clair qui tire plus vers le blanc accompagner d'un autre plus sombre, ils s'enlacent et je ne comprends plus. Mon loup s'excite, je le sens devenir de plus en plus nerveux et mes mains se mettent à trembler. Je l'ai mérité. Je continu de les fixer sans vraiment réagir alors que Kurt s'énerve et je sens tous mes membres se mettre à trembler. Sans attendre une seconde de plus, je fais demi-tour, les poings serrés et retourne vers la voiture avec une fureur bien trop présente, tout mon être bout de l'intérieur et je n'ai soudainement qu'une envie, me transformer sur place et courir dans la forêt pour laisser place à mon loup et le laisser déchainer sa haine sur le monde et sur moi pour l'avoir priver de son âme-sœur.
-Brent !
Je ne me retourne pas, bien trop aveuglé par cette rage qui semble me mettre des œillères, j'entends mais ne réalise pas vraiment. Jusqu'à ce qu'une main ne m'attrape le bras pour me retenir.
-Brent, attend, c'est mon frère. Il n'y a rien à craindre.
Je dégage mon bras rapidement avant de me rapprocher de la voiture. Mon loup prend soudain possession de mes membres et me stoppe brusquement, m'empêchant de faire le moindre mouvement.
-Ce n'est que son frère.
Je cligne plusieurs fois des yeux avant de vraiment réaliser. Ce n'est que son frère. Je me détends un peu et mon loup relâche sa prise sur mon corps. Je me retourne vers Davy qui me regarde, les yeux suppliant. Un homme apparait de derrière la maison et je suis surpris par leur grande ressemblance bien que celui-ci semble un peu plus vieux que mon âme-sœur. Il me fixe avec haine, tape sur l'épaule de Davy d'un geste fraternel et me bouscule d'un coup d'épaule avant de quitter la propriété. Davy se gratte la gorge, comme pour me rappeler sa présence.
-Tu veux rentrer boire quelque chose ?
Son ton est hésitant et tout son corps transmet le malaise qui l'anime en ce moment. J'acquiesce et il me devance pour rentrer chez lui, je le suis et reste dans l'entrée de la cuisine, sans vraiment savoir où me mettre. Je me frotte nerveusement le bras alors qu'il ouvre son frigo.
-Un Coca ?
-Oui, s'il te plait.
Il attrape deux verres et les rempli avant de m'inviter à m'assoir en face de lui. Il me fixe sans rien dire, attendant sûrement que je prenne la parole. Je ne sais pas vraiment quoi faire, j'ai beaucoup de mal à le regarder dans les yeux mais prends tout de même mon courage à deux mains. Je me pince les lèvres en plongeant mon regard dans le sien, tout en déglutissant. Je sens au fond de moi notre lien qui se forme petit à petit, une vague de frissons me parcours le corps et je coupe ma respiration, ses yeux s'assombrissent et mon corps se tend, je suis presque sûr d'avoir le même regard que lui tant mon loup est à l'affut de la moindre réaction de la part de son âme-sœur. Il veut se rapprocher de lui mais je l'en empêche et je sais que ça le ronge depuis que nos yeux se sont croisés, mais je suis terrorisé et finis par détourner le regard.
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Alors comment allez-vous pendant ce confinement ? Moi, en tout cas, j'en profite pour avancer dans la réécriture de l'histoire et je suis plutôt contente du résultat pour le moment !!
Bon, je vous laisse, on se retrouvera la semaine prochaine pour la suite, et il me semble bien qu'une petite (même grosse) discussion s'impose pour nos deux petits hommes.
