Chapitre 12 - LUI 2/2

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Je souris et me détache à regret de son corps et de sa chaleur réconfortante pour trouver celle de mon lit. Je me pose du côté gauche, alors que je déteste cela en temps normal. Mais, il a son odeur, c'est sur ce côté du lit qu'elle était, c'est sur ce coussin que je lui ai fait l'amour tout à l'heure. Alors, après un dernier baiser sur le front et un « bonne nuit », ma mère quitte la pièce et je plonge le nez dans le coussin en remontant la couverture jusqu'au sommet de ma tête avant de fermer les yeux et de petit à petit, trouver le sommeil, mes paupières bien trop lourdes pour me maintenir éveillé plus longtemps.

***

Une délicieuse odeur me parvient aux narines alors que je me réveille doucement, les évènements de la veille me percutent en pleine face, je lâche un soupir de désespoir avant de frotter mon visage contre les paumes de mes mains. Je me lève difficilement et prend la direction de le cuisine pour y découvrir ma mère un tablier autour de la taille entrain de poser un plat de pancakes sur la table, à côté de l'assiette d'œufs brouillés, de la bouteille de jus d'oranges franchement pressées et de la coupe à fruits. Elle me sourit avant de venir m'embrasser.

-Tu as bien dormi ?

Je hausse les épaules ne connaissant moi-même pas trop la réponse et m'installe autour de la table face à l'assiette d'œufs.

-Tu ne manges pas ?

-Non, ne t'inquiètes pas pour moi, j'ai pris mon petit-déjeuner tout à l'heure.

Je lui souris avant de commencer à manger sans grand appétit. Je me demande comment va Gwenaëlle. Est-ce qu'elle va bien ? Est-ce qu'elle aussi, elle a mal, comme moi ? Est-ce que ses amis la soutiennent comme ma mère le fait ? J'espère. Je m'en veux déjà suffisamment pour imaginer qu'elle puisse être seule au fond de sa chambre alors que j'ai ma mère à mes côtés pour essuyer mes larmes. Est-ce qu'elle me pardonnera ? J'espère. Mais je ne pense pas. En une journée, je l'ai fait pleurer deux fois. Deux putains de fois alors qu'elle n'avait rien demandé. Je ne la mérite pas, je ne les mérite pas, mes parents, ma sœur, ma meute. Ils sont tous tellement bons que je me demande ce que je fais ici des fois. Comment font-ils pour me supporter ? Finalement, je me demande si Hunter n'a pas eu la meilleure idée du siècle. M'abandonner. Me laisser seul avec mes démons parce que je ne le méritais pas. Il était tellement gentil, tellement généreux. L'estomac remplit, je repousse mon assiette et croise les bras sur la table pour y déposer la tête à l'intérieur. Je suis épuisé, il faut encore que je règle cette fichue histoire de territoire avec l'Alfa voisin, sous prétexte qu'un des louveteaux de la meute serait allé courir un peu trop loin. Je ne peux pas clôturer mon territoire, cela me ferait passer pour un asocial et nuirait à mes relations professionnelles. Mais je ne peux pas non plus empêcher les enfants d'aller courir, cela arrive à tout le monde de se tromper. Je me souviens encore de la soirée où cet ingrat était venu au manoir, tenant le louveteau par la peau du cou avant de le balancer devant moi comme un vulgaire jouet. Il a fallu plus d'une semaine au petit garçon pour qu'il ne se retransforme tant il avait été terrorisé. Il faut vraiment que je règle tout ceci, mais Gwenaëlle occupe chaque parcelle de mon esprit, le torturant, le malmenant comme une poupée de chiffon.

-Tu penses qu'elle va revenir ?

Ma mère me regarde en souriant, je me sens comme un petit garçon désespéré à ce moment mais je m'en fiche, j'ai bien trop mal au cœur pour me soucier de quoi que ce soit d'autre qu'elle et moi.

-Elle reviendra. C'est ton âme-sœur, elle t'aime, ça se voit.

-Mais ça ne fait que quatre jours maman.

-Et alors, je me suis fiancée avec ton père au bout d'un mois. Quand on rencontre sa moitié mon garçon, on sait immédiatement que c'est avec elle qu'on passera le reste de notre vie donc rien ne sert de se poser mille et une question. Il faut foncer.

-Mais, je ne ressens pas ça. Je sens, au fond de moi, qu'il y a quelque chose, que le lien est là. Mais, en même temps, je ne sais pas...

Elle me fixe tendrement avant de se lever et de se poster à mes côtés. Elle pose ses mains sur mes épaules fermement et fixe ses iris dans les miens.

-Laisses-toi du temps. Tu as perdu Hunter, c'est normal que tu ne ressentes pas le lien correctement. Fais lui confiance, elle est adorable cette fille.

Je souri à mon tour. Oui, elle est adorable. Je dois lui faire confiance, je dois la laisser faire, elle sait ce qu'elle fait. Et puis, si on ne le fait pas à cette lune, on le fera à la prochaine. Après tout, un mois de plus ou un mois de moins, qu'est-ce que ça peut bien me faire ? Je n'aurais jamais dû m'emballer de cette façon, si elle ne peut pas rester, c'est qu'elle a une bonne raison, elle ne m'abandonnera pas, elle m'aime, je le sais, je le sens à chaque fois que son regard se pose sur moi. Et sa louve est si belle, Hunter serait tellement heureux. Je l'imagine courir avec elle dans les bois, zigzagant entre les arbres, courant sur l'herbe fraîche au lever du soleil. Lui, au moins, jamais il ne se serait permis de faire du mal à son âme-sœur. Il l'aurait chérie et aimée du plus profond de son cœur dès les premières secondes. Mais bon, il n'est pas là, alors je me débrouille du mieux que je peux. Je dis à ma mère qu'elle peut rentrer, il faut que je travaille de toute façon et même si le cœur n'y est pas, je suis obligé.

Une fois dans mon bureau, j'allume mon ordinateur et ouvre mes mails. Je suis déjà lassé, la journée va être très longue.

Hey !! Comment ça va aujourd'hui ? Bon, c'est la fin du point de vue de Conrad

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Hey !! Comment ça va aujourd'hui ? Bon, c'est la fin du point de vue de Conrad. Sur les prochains chapitres, on ira faire un tour dans la petite tête de Gwenaëlle !!!

En attendant, j'espère que ce chapitre vous a plu ! Et, à la semaine prochaine !

BISOUS

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