Chapitre 11 - ELLE 2/2

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Je quitte la pièce la tête haute et le buste droit pour lui montrer que je ne dépends pas de lui et que je peux très bien décider de partir quand cela me chante alors qu'au fond, je me sens minable. Il vient de m'avouer qu'il ne ressentait pas le lien comme moi je le ressens. Il vient aussi, en quelque sorte, de m'avouer qu'il ne ressent pour rien d'autre qu'une simple attirance alors que tout mon corps et toute mon âme sont indéniablement attachés aux siens. Une main attrape mon bras avant que je ne passe le seuil de la porte.

-Qu'est-ce que tu fais ?

Je le regarde avec mépris avant de retirer brusquement sa prise de sur moi.

-Je pars.

Il ne me retient pas et je quitte le manoir, la tête haute mais le moral au fond des chaussettes. Je n'ai même pas pris la peine de me retourner pour connaître sa réaction parce que je sais, je sens, que, si je l'avais fait, jamais je n'aurais pu quitter la bâtisse. Je commence à partir en direction du chalet avant de me rappeler l'humiliation de ce matin. Il est préférable pour moi d'éviter le village pour un petit moment, c'est préférable pour tout le monde. Je me dirige vers la forêt et inconsciemment, mes pas m'entraînent vers l'endroit où nous étions tout à l'heure. Je m'assois sur le rocher et arrête de retenir mes sanglots. Je les laisse s'exprimer et les larmes ruissellent en abondance sur mon visage. Me sentant sur le point d'exploser, je me lève avant de crier au milieu la forêt combien je lui en veux. Combien j'aurais aimé qu'il me croie. Combien je me sens minable. Je commence à délirer. Je commence à m'énerver contre tout et tout le monde, avant de lever les yeux vers le ciel.

-C'est de ta faute tout ça ! Tu n'aurais pas pu attendre un peu ! Je fais comment moi maintenant ?!

Je m'en prends à Hunter, à mon père de ne pas m'avoir laissé aller à ce bal, et de m'obliger à rentrer plus tôt pour sa surprise. Je m'en prends à moi-même d'avoir choisi ce point sur la carte pendant notre soirée de préparation, d'avoir laissé mon côté Alfa dominer Brent, mon meilleur ami. Puis, à bout de force, je prends le chemin de notre maison de vacances, la démarche traînante. Les bras ballants, j'essaie de faire abstraction de ce que je ressens. J'essaie d'oublier cinq secondes, juste cinq secondes, que j'ai rencontré mon âme-sœur, qu'il ne me reconnaît pas, qu'il ne ressent presque rien pour moi. J'essaie d'oublier que tout allait bien jusqu'à ce que j'ouvre ma bouche, jusqu'à ce que nous parlions de son loup. Tout est de ma faute. Tout est toujours de ma faute. Si j'étais venue à ce fichu bal, jamais il n'aurait perdu son loup. Si mon père n'avait pas préparé quelque chose pour moi, nous aurions pu essayer de faire revenir l'animal qui dort en lui. Nous aurions pu essayer de faire revenir Hunter. Si je n'avais pas insisté auprès de mes amis pour que nous passions nos vacances ici plutôt que sur l'île aux ours de Vancouver, rien de tout cela ne se serait produit, mais, en même temps, jamais je n'aurais rencontré mon âme-sœur. Jamais je n'aurais rencontré cet Alfa complètement perdu qui cherche désespérément à retrouver sa moitié, jamais je n'aurais pu connaître le bonheur, la joie et la plénitude que j'ai ressentie dans ses bras après l'amour. Le lien nous fait ressentir tant de sensations différentes à la fois. Tout est amplifié, notre attirance, notre amour, notre dépendance, tout est multiplié rendant ainsi chaque seconde, chaque minute, chaque heure, plus inoubliables les unes que les autres. Malheureusement, la chute en est toujours plus douloureuse. Le cœur, le corps, l'âme. On perd pied, on se sent couler, mais on nage, encore et encore, vers une surface qui semble inatteignable mais qui pourtant n'est qu'à quelques millimètres de nous. Notre univers perd son axe, la terre ne tourne plus vraiment rond, les rayons du soleil n'ont plus le même goût.

J'atteins enfin le chalet, les yeux rouges, le visage bouffi. Je rentre et, sans même faire attention à mes amis qui me dévisagent, me dirige vers la salle de bain sans un mot, enlève ces vêtements qui s'entent son odeur. Je les dépose à côté du lavabo, pliés, et pars sous la douche. L'eau coule, s'incruste dans mes cheveux, dégouline le long de mon corps, coulant avec lenteur de mon épaule, sur mes seins jusqu'à mon ventre, mes jambes avant de partir à travers le siphon. Je ferme les yeux et penche la tête en arrière, faisant affluer l'eau sur mon visage, effaçant mes anciennes larmes, camouflant les nouvelles. Je me demande si, lui aussi, il se sent mal. Si, lui aussi, se remémore le parfum de ma peau, la douceur de mes caresses, la sensation de mon corps contre le sien. Mes yeux plongés dans les siens alors que la jouissance nous traverse, ensemble. Alors que nos corps, nos âmes, s'aiment et se complètent... Je me savonne et frotte mon corps essayant d'effacer un petit moment la sensation de ses mains et de sa bouche sur moi.

Un peignoir sur les épaules, une serviette dans les cheveux, je fixe mon reflet dans le miroir. Je me rappelle les mots doux qu'il avait dit à mon égard alors que je ne me trouvais pas belle. Je me rappelle comment, toute la soirée, il m'avait dit combien il me trouvait resplendissante dans cette robe, et que son loup en penserait sans aucun doute la même chose. Je me sentais légère, aimée. Un sourire se dessine sur mon visage, et disparaît aussitôt. J'attrape son tee-shirt et le porte à hauteur de mon nez pour en respirer l'odeur. Il sent bon, très bon. Son odeur réchauffe mon cœur quelques secondes. Je prends la direction de ma chambre et enfile un leggings de sport avec un débardeur large avant de descendre dans le salon où mes amis semblent m'attendre les sourcils froncés. Je leur envoie un regard suppliant, les faisant ravaler leurs questions indiscrètes avant que Brent ne m'ouvre ses bras pour que je m'y réfugie. Une fois installée, il embrasse le dessus de mon crâne avant de se replonger dans le film qui passe à la télé, tout en caressant mon bras doucement. Je me demande ce que je ferais sans lui, nous nous connaissons depuis si longtemps. Il est comme un frère pour moi. A lui seul, il a la force de m'apporter l'énergie nécessaire pour me faire tenir debout toute une journée quand tout va mal. L'estomac noué, je n'ai pas la force de me lever pour aller manger quelque chose pour le déjeuner, même si l'heure est déjà passée depuis un certain temps.

Mes paupières commencent à se faire lourdes, je suis exténuée. Confortablement installée contre l'épaule de mon meilleur ami, je ferme les yeux et pars dans les bras de Morphée...

Salut !!! Bon, je suis encore en retard, mais c'est pas de ma faute cette fois ! (Bon, un peu c'est vrai) Mais je suis allée rendre une petite visite à mon poney et je suis rentrée tard puis on est partie faire les magasins

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Salut !!! Bon, je suis encore en retard, mais c'est pas de ma faute cette fois ! (Bon, un peu c'est vrai) Mais je suis allée rendre une petite visite à mon poney et je suis rentrée tard puis on est partie faire les magasins. Enfin bref, trêve de bavardage !

J'espère que ce nouveau chapitre vous à plu ! On se retrouvera la semaine prochaine avec un point de vue de Conrad !! On va en savoir un peu plus sur ce qu'il ce passe dans sa petite tête !!

BISOUS

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