LE PORTRAIT DE PANSY, MÖRDER, LE PSY.
Aurore. Souffle du vent. Feuilles qui volent. Mörder est assis sur la chaise de Paradox, son psy en face de lui, sur une chaise qu'il a ramenée. Ils se sont rapprochés de l'avant de la scène.
MÖRDER. Docteur, je suis vraiment perturbé. Je viens juste de rencontrer une fille qui errait seule dans la rue. Elle avait l'air mélancolique et elle était perdue. Elle avait peur toute seule. Je lui ai demandé où elle habitait, avant de lui préciser que je ne viendrais pas la voir chez elle, et quand elle m'adit où elle habitait, comme je savais où c'était, je l'ai raccompagnée chez elle.
LE PSY. Qu'y avait-il de perturbant ? Le fait que vous ayez raccompagné quelqu'un que vous ne connaissiez pas chez lui ? L'adresse ? La fille ? Son air mélancolique ?
MÖRDER. Un peu tout ça à la fois, docteur. Mais surtout la fille. Et son air mélancolique. Je n'avais jamais rencontré une fille aussi jolie. En fait non, elle n'était pas jolie. Elle était belle. Vraiment très belle, docteur, vous ne vous figurez pas à quel point.
LE PSY. Elle ressemblait à Fatalité ?
MÖRDER. Non ! Fatalité, elle a les cheveux teints et elle a l'air toujours énervée. Elle, elle n'avait pas les cheveux teints, et elle avait l'air mélancolique. J'ai tout-de-suite senti qu'il lui était arrivé quelque-chose, mais au début je n'ai pas réussi à savoir quoi. Pendant que je la raccompagnais, je lui ai demandé une fois, deux fois, mais elle ne m'a pas répondu.
LE PSY. Elle n'a pas répondu ?
MÖRDER. Au bout de la troisième fois, si. Je n'ai pas insisté, vous savez. J'ai espacé les trois fois où je lui ai demandé. Je lui ai dit que ça me gênait vraiment de lui demander ça, et que je comprenais qu'elle ne veuille pas me répondre, parce qu'on ne se connaissait pas, et qu'elle avait l'air mélancolique, et que moi elle devait me trouvait bizarre, mais je lui ai dit que je m'inquiétais vraiment pour elle, parce qu'elle n'avait pas l'air normale. Enfin, je veux dire, elle n'avait pas l'air bien. Docteur, qu'est-ce qu'elle était belle...
LE PSY. Que vous a-t-elle répondu, au bout de la troisième fois ?
MÖRDER. Au début, elle était un peu vague, et elle hésitait. Elle m'a dit, il me semble, qu'elle avait passé toute sa soirée seule au bar parce qu'elle attendait ses amis, mais ils ne sont jamais venus. Alors, elle est restée toute seule, à boire des boissons sans-alcool, parce qu'elle ne boit pas d'alcool, et puis elle a fini par devoir rentrer chez elle quand le bar a fermé. Il était très tard. Il faisait sombre, il y avait beaucoup de vent, et des feuilles volaient. Elle a donc commencé à rentrer chez elle, mais là, elle a croisé une fille qui lui a dit qu'elle avait été patiente et qu'elle méritait bien quelque-chose en retour.
LE PSY. Qui méritait quelque-chose en retour ? La fille que vous avez raccompagnée, ou la fille que la fille que vous avez raccompagnée a croisé ?
MÖRDER. Celle qu'elle a croisé, docteur. Elle disait, en parlant d'elle-même,qu'elle avait été patiente, et a laissé sous-entendre qu'elle méritait un petit quelque-chose en retour.
LE PSY. Quel genre de petit quelque-chose ?
MÖRDER. Attendez, je n'ai pas fini ! La fille que j'ai raccompagnée ne connaissait pas cette autre fille, mais l'autre fille lui a dit qu'elle était intéressée par elle, et qu'elle pouvait la rendre heureuse, la conduire en sécurité dans un endroit noir et chaud, où elle ne verrait rien... La fille que j'ai raccompagnée n'a pas voulu, ça ne l'intéressait pas, et elle trouvait ça bizarre de suivre quelqu'un qu'elle ne connaissait pas, elle voulait que l'autre fille la laisse tranquille, mais l'autre fille a beaucoup insisté.

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DYSTOPIA
Acak« Papa ! Papa, j'ai un ver dans l'oreille, papa ! J'ai essayé, j'arrive pas à l'enlever ! » Avez-vous jamais rêvé de pouvoir entrer dans le subconscient des gens ? De savoir ce qu'il se passait dans la tête des violeurs et des assassins ? De pouvoi...