Le cœur d'une gardienne

Chapitre 27

[Deux semaines plus tard]

Je suis en plein entraînement avec Jules. Il m'aide à canaliser mon énergie. Mon parada se tient non loin de moi, à l'affût de la puissance maléfique qui vit en moi.

Mon frère m'envoie une espèce de tornade horizontale, je la bloque directement avec une barrière d'eau. Oui, désormais, j'arrive à gérer l'eau sous sa forme liquide.

— « Bien. Attaque moi maintenant. »

— « Euh... Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Je commence tout juste et... »

— « Serena. » gronde mon entraîneur devant mes protestations.

Je souffle et me mets en position, la peur au ventre.

— « Respire Serena. » me chuchote Draya dans mon esprit.

Je m'exécute, me calmant le plus possible.

— « Canalise ton pouvoir et attaque moi. Je suis plus expérimenté que toi, je ne risque rien. »

Je n'en suis pas tellement sûre mais soit...
Je place mes mains devant moi, visualisant une boule de glace. Celle-ci apparaît tout d'abord faiblement avant de grandir sous ma volonté. Je la propulse ensuite sur mon frère qui la détruit avec une lame d'air. Elle explose en des milliers de gouttes.

— « C'est ça mais il faut que tu y mettes plus de puissance. Je te l'ai dit, je ne risque rien. »

— « Et moi je ne contrôle rien, Jules ! Ce n'est pas pour toi que j'ai peur, c'est pour moi. La dernière fois j'ai bien failli basculer dans les ténèbres. »

Mon frère vient me prendre dans ses bras et je niche ma tête dans son cou, respirant son parfum si caractéristique.

— « Tu n'es pas un monstre Sissi, si c'est ce que tu crains. Tu as un potentiel extraordinaire si bien que tu fais des jaloux. Mais je t'interdis d'avoir peur de toi. C'est comme pour tout, il faut apprendre. » dit-il doucement en me caressant les cheveux.

— « Heureusement que j'ai le meilleur professeur alors. » je ris en reniflant.

— « Tu as tout compris. » reprend mon frère avec un clin d'œil.

Il se recule ensuite et va chercher des bambous de combat.
J'attrape le mien après qu'il me l'ait lancé, le soupesant comme la première fois.

Jules hoche la tête pour me dire qu'il est prêt et j'attaque. J'enchaîne les coups, n'ayant pas vraiment de stratégie.
Il m'arrête quelques minutes après, essoufflé.

— « Tu as la technique mais tu frappes au hasard. Ce sera plus efficace si tu examines ton adversaire. Tout le monde a une faille. Par exemple toi, c'est ton côté gauche. Tu ne le défends pas assez. On recommence. »

Et c'est ainsi pendant encore deux longues heures. J'arrête mon entraînement et m'installe sur un banc en bandant mes mains. Avec tout ça, elles sont vraiment abîmées. Les gardiens arrivent ensuite dans le local, chacun en tenue de sport.

— « Regarde ma belle et prends-en de la graine. » se pavane Cora en se mettant face à Jules.

Mon frère sourit légèrement avant d'exécuter des mouvements de préparation. Cora fait de même et s'ensuit un combat plus que bestial. Je n'ai jamais vu ça de ma vie.

Trop obnubilée par leur combat, je n'avais pas remarqué Adrien, qui avait commencé à taper dans un sac à quelques mètres de moi. Il se déchaîne sur celui-ci comme pour se libérer d'une tension qui lui pèse trop.

Cora finit par battre mon frère et alors qu'elle fait une petite danse de la victoire, je me dirige vers le blond.

— « Est ce que tout va bien ? » je m'inquiète.

— « Oui. Pourquoi tu me le demandes ? » réplique-t-il en frappant encore plus fort.

— « Tu as l'air tendu. »

— « Je m'entraîne, Serena. C'est normal que j'ai l'air tendu. Je veux me dépasser. »

Je hoche la tête et m'éloigne de lui, sentant son irritabilité à plein nez.
Je pousse la porte d'une des cabines individuelles d'entraînement. Je m'assois en tailleur et me concentre pour faire apparaître un courant d'eau. Je m'amuse ensuite à le faire voler dans le petit espace et à lui faire faire des acrobaties.

L'eau prend ensuite la forme d'un dauphin, semblant nager dans l'océan. Je ris lorsqu'il vient me donner un coup de tête dans l'épaule. Il explose ensuite en des milliers de paillettes d'eau.

Je pose mes yeux sur les autres et je remarque qu'ils avaient arrêté de s'entraîner pour me regarder avec des yeux de merlans frits.
Je n'avais encore jamais réussi ce tour de passepasse.

Le majordome arrive dans la salle, me signifiant que quelqu'un est venu me voir. Les gardiens me suivent à l'extérieur jusqu'au hall.

En voyant le nouveau venu, je suis plus que surprise.

— « Samuel ? Mais qu'est ce que tu fais ici ? »

Jules s'avance vers lui, levant déjà le poing mais je le stoppe avec un regard assez éloquent.

— « Je suis désolé de venir vous déranger mais j'ai vraiment besoin de votre aide. Le refuge est menacé et honnêtement, seule une grande enveloppe pourrait nous sauver. Je ne vais certainement pas vous demander de nous financer entièrement mais peut être qu'un gala de charité... » dit-il en baissant la tête.

— « Mon chèque n'a pas suffit ? » claque Adrien, méfiant.

Il semble qu'il n'ait pas oublié notre dernière rencontre.

— « Oh si Sir. Mais il y a eu un blessé qui est arrivé la semaine d'après. Les soins étaient si important que presque tout votre argent y est passé. »

Je me retourne vers Adrien, lui faisant des yeux de chiens battus.

— « Bon, c'est d'accord mais en tant qu'apprentie, c'est toi qui organisera tout. Et seule. » s'exaspère-t-il.

Je lui saute dans les bras en l'embrassant sur la joue avant d'emmener Samuel dans un des salons pour lui demander quelques informations.
Je vais pouvoir faire mes preuves et défendre une cause qui me tient à cœur.
Je n'ai plus qu'à réussir.

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Salut salut !
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