Chapitre 57

291 31 1
                                    

PDV DE SERENA

Le jour de mon mariage est arrivé et avec lui, la fin de mes espoirs de sortir de là.
Draya me jette un regard triste alors que la couturière place le voile comme il faut sur mon visage.

— « Vous êtes magnifique. »

— « Merci. »

Quelques minutes après, mon futur beau père adoré - ironie bonjour - fait son entrée dans la pièce.

— « J'aimerais m'entretenir avec ma belle-fille, s'il vous plaît très chère. »

— « Bien sûr, mon seigneur. » sourit mon habilleuse avant de s'éclipser.

L'homme vient m'embrasser sur la joue avec un sourire carnassier.

— « Je dois dire que je suis presque déçu. » m'avoue-t-il en me tournant autour à la manière d'un rapace.

— « De ? »

— « Tu n'as pas tenté de t'échapper et je n'ai reçu aucune déclaration de guerre de ta maison. Je m'attendais à mieux de votre part. Dans mon souvenir, les Lys blancs étaient des individus d'une loyauté inébranlable. »

— « Et c'est toujours le cas. »

— « Alors explique moi ce silence. »

Il attrape le bas de mon voile entre ses doigts et semble juger de la qualité de celui-ci. Pour autant, je n'arrive pas à le repousser comme il le mérite. Cet étonnement qu'il a sur le silence de ma maison, je le partage moi aussi.

Lorsqu'il m'a dit avoir envoyé une lettre chez moi, je me suis imaginé des milliers de scénarios. Dans chacun d'eux, Jules me retrouvait saine et sauve, juste avant l'heure fatidique du mariage. Je croyais que mon frère allait remuer ciel et terre pour me retrouver. Qu'en est-il vraiment ?

Les yeux de serpent d'Éric me dévisage avec satisfaction. Il sait qu'il a introduit le doute dans mon esprit. Je ne dois pas le laisser croire qu'il a réussi à m'éloigner encore plus de ma vraie maison.

— « Je ne peux pas l'expliquer. Peut être avez-vous été trop convainquant dans votre petite lettre adressée à mon frère ? » Je souris faussement.

Il laisse échapper un petite rire qui me hérisse le poil.

— « Peut être oui. Aujourd'hui, je te veux parfaite. Tu vas officiellement épouser mon fils et j'ai une petite surprise pour ces chers gardiens. »

— « Une surprise ? »

Qu'est-ce que ce malade a encore prévu ? Mon Parada semble s'affoler quelques instants, ce qui est bien compréhensible.
On peut s'attendre à tout de la part ce tordu.

— « Sois patiente. »

— « Vous m'horripilez. » je crache avant de me tourner vers la fenêtre.

Il m'attrape les joues d'une seule main, approchant dangereusement son visage du mien.

— « Allons, je t'ai connu plus gracieuse que ça. Et n'oublies pas, si tu me résistes, ta petite famille ainsi que tes gardiens ne feront pas long feu. Ce n'est pas ce que tu veux, si ? »

Je déglutis péniblement face à cette menace. Ma crainte lui arrache encore une fois un sourire.

— « Bien, je te préfère docile. » Dit-il avant de sortir de la pièce.

Mon regard se porte vers le miroir de la pièce, me renvoyant une image triste de moi même. Je n'ai plus rien de vivant.

— « Ça va aller, Serena. » me rassure Draya en me tapotant la tête.

Le cœur d'une gardienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant