Le cœur d'une gardienne

Chapitre 23

[ Le lendemain]

Je me rends au gymnase pour apprendre à me battre, comme le dit si bien Adrien.
En plus de ça, je marche comme un canard à cause de la leçon d'équitation intensive que je viens d'avoir. En gros, ils veulent ma peau mais je commence à avoir l'habitude.

— « C'est quoi cette démarche ? Tu t'es fais percuter par un bus ? » demande Adrien, rieur.

— « Non. Par ta cinglée de gardienne. »

Il rit de bon cœur avant de m'inviter à le suivre.

— « Pourquoi est ce que je dois nécessairement apprendre à me battre comme un soldat ? Je n'ai pas mon don pour ça ? »

— « Tu ne le maitrise pas encore. Ça serait du suicide que de se reposer uniquement sur ça. »

Oh. On va éviter alors, ça serait plus judicieux.

— « Et Jules, il est où ? »

— « Avec Anna, je crois. »

Je grimace légèrement mais ne pipe pas un mot.

— « Elle est gentille. Tu devrais essayer d'apprendre à la connaître. » me conseille mon non-intelligent chef.

— « Vu notre première rencontre, je ne préfère pas mais merci quand même. Bon, tu comptes commencer un jour ? Je n'ai pas envie d'y passer la journée. »

Adrien me lance un sourire carnassier avant de me bondir dessus. Je cris comme une petite fille de 3 ans avant de m'étaler par terre sous son poids. C'est en essayant de repousser un gardien hilare que je peste contre la Terre entière.

— « En tout cas, en signal d'alerte, tu es au point. » rit l'imbécile.

— « Merci pour cette remarque constructive mais je commence à étouffer là donc lève tes fesses. »

Je commence à être sérieusement mal à l'aise et le fait de sentir son souffle sur mon visage ne m'aide pas du tout. Mais alors pas du tout.

— « C'est comme ça que vous vous entraînez ? » raille une voix à l'autre bout de la pièce.

Je souris en voyant Cora s'avancer vers nous. On a plus l'air de deux enfants jouant ensemble qu'un mentor et son élève.

— « Voyons Ad, tu ne te rappelles plus des conseils de ton ancien maître ? Il faut d'abord travailler ses réflexes. Va chercher les bâtons d'entraînement et laisse moi faire. »

— « Je t'aime beaucoup Cora mais je crois que tu m'as assez torturée pour aujourd'hui. » je plaisante à moitié.

— « Arrête de te plaindre, tu verras, tu vas vite t'améliorer avec ça. » m'assure mon amie en attrapant les espèces de bambous que lui tend Adrien.

Elle m'explique comment faire cet exercice et je dois avouer que je ne la ramène pas.

La gardienne de la Terre enchaîne les coups, me mettant de plus en plus en difficulté. Oui parce qu'on est pas dans une saleté de film. Ici, l'héroïne ne sait pas tout faire d'un coup. Je n'ai d'ailleurs rien d'une héroïne.

Au bout de quelques minutes, elle me fait une violente béquille à l'aide de son bambou. Je bascule en arrière et vient me claquer le dos contre le bitume. La douleur me transperce de tous les côtés, Adrien s'approche doucement quand il est arrêté par Cora.

— « Elle va se relever. Pas vrai Serena ? À moins que tu abandonnes ? »

Je grogne en me relevant tant bien que mal.
Mais à peine ai-je été sur mes deux pieds qu'elle m'assène une violente claque avec son putain de bout de bois. Je pivote la tête, la joue en feu, pour la regarder avec rage.
J'attrape mon bambou à terre et tente d'analyser la situation. Elle se jette sur moi avec une force herculéenne. Comment est ce qu'elle peut avoir autant de force ?!
Je riposte à mon tour mais j'ai l'air d'une stupide fourmi qui combat un tigre enragé.