Chapitre 49

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Si je n'étais pas déjà terrifié à l'atterrissage, mon état est encore pire à présent. Les gardiens de Pierre Noire m'ont accueilli les bras ouverts, il n'y a pas de doute là dessus. Le seul problème, c'est qu'Adrien est au courant par je ne sais quel moyen et qu'il est actuellement dans l'avion pour venir me voir.

Si j'en crois ce que m'a dit Tom, il est seul. Il n'a pas prévenu les autres. Honnêtement, j'ai peur de sa réaction. Est ce qu'il m'en veut ? Est-ce qu'il a honte ou peur de moi ?
Mon ami m'avait dit qu'il n'était pas sorti de son bureau depuis ma disparition mais il n'empêche que je n'ai aucune information sur son ressenti.
J'attends donc comme une idiote mon ancien chef de maison, assise dans le salon principal du château des gardiens russes.
Je triture les manches de mon pull bleu, aussi stressée que je peux l'être après des mois en cavale. J'ai hâte de le voir. Mes émotions sont tellement contradictoires.

La porte d'entrée s'ouvre rapidement avant de claquer derrière le nouveau arrivant. Tom s'empresse de se diriger vers l'entrée pour discuter quelques minutes avec lui.

— « Évidemment que je suis là pour elle. Tu as vraiment cru que j'allais la dénoncer ? Après tous ces mois sans la voir ? Sérieusement ? » j'entends depuis ma place.

Je remue légèrement, attendant avec impatience de voir apparaître son visage, ce qui ne tarde pas. Il a un effet de recul devant ma nouvelle apparence. J'ai retiré mes lentilles colorées mais il n'empêche que je suis toujours blonde pour l'instant. Je lui souris faiblement et patiente avec l'espoir de voir une autre réaction que la surprise.

Il se franchit la distance qui nous sépare en quelques secondes. Ses bras viennent me serrer contre lui, détruisant mes barrières de contrôle.

Je m'accroche à lui désespérément. J'ai soudainement peur qu'il m'abandonne.

— « J'ai cru que je n'allais jamais te revoir. » murmure-t-il contre mes cheveux.

— « Je suis là... »

Le blond me serre encore plus contre lui, comme si que lui aussi craignait que je ne disparaisse d'un seul coup.

— « Comment tu as fait pour me retrouver ? » je le questionne en nichant ma tête dans son cou.

— « Je savais que Tom préparait un truc. Je l'ai fait surveiller et je me suis douté qu'il t'avait retrouvé quand mon informateur m'a dit qu'il était parti dans un petit village paumé de France. Je suis venu dès que j'ai eu l'information. »

— « Tu risques beaucoup, Adrien. »

— « Ne commence pas. Ça fait six mois que je tourne en rond comme un lion en cage, que je pensais t'avoir perdue pour toujours. Ce n'est pas ta sanction qui va m'empêcher de te revoir et de t'aider. Tu sais comme moi qu'il y a un truc pas net  dans cette affaire. »

— « Alors tu ne m'en veux pas ? »

Je n'arrive pas à y croire.

Il relève la tête et pose ses doigts sous mon menton afin de me pousser à le regarder dans les yeux.
Son regard transperce mon âme, y lisant une intensité sans pareille.

— « Jamais je ne t'en voudrai. Ce qu'il s'est passé n'est pas de ta faute, c'est de la mienne. Tu étais sous ma responsabilité et tu n'étais pas encore assez préparé pour faire ces jeux. En plus de ça, ton pouvoir est plus puissant que les autres. Il faut que tu apprennes à t'en servir. D'ailleurs j'avais promis après la course de t'expliquer ma théorie, j'ai pris tout ce qu'il faut. »

— « Ce n'est pas de ta faute, Adrien. C'est moi qui l'ait tué, pas toi. Je savais que je ne devais pas utiliser cette force obscure en moi et pourtant c'est ce que j'ai fais. J'aimerais comprendre pourquoi je suis comme ça et si ta théorie peut m'aider à y voir plus clair, je veux savoir. »

Le cœur d'une gardienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant