Chapitre 3

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[Deux semaines plus tard]

— « Merci pour votre interview, Mademoiselle Prime. » déclare la journaliste.

Je souris avec politesse et rejoins les gardiens qui rient en voyant ma tête fatiguée. Ça fait la deuxième interviews que je fais en l'espace de trois heures, d'une durée de trente minutes chacune, ça peut être vite épuisant.

— « Alors sœurette ? Tu vas devenir la reine de la caméra. »

— « Si je le fais, c'est pour vous. Moi j'ai juste hâte de rentrer. » je crache.

Et non, je ne suis toujours pas fan des gardiens. Certes, je tolère leurs présences mais ce n'est pas l'amour fou. Comme je l'ai dit, j'ai hâte de rentrer.

— « Arrête de te mentir à toi même, tu adores cette vie là. » sourit mon amie avec un air amusé.

— « Parce que pour toi, c'est génial de devoir porter une robe qui sert beaucoup trop, de sourire à en avoir mal aux joues devant ces idiots et dire à quel point vous êtes géniaux ? Excuse moi, mais rester dans mon lit me convient parfaitement. »

Elle lève les yeux au ciel et lève les mains en signe de résignation.

— « Quand tu auras fini de faire ton enfant gâté, on pourra peut être rentrer ? » soupire Adrien le Grincheux.

De tous les gardiens, c'est avec lui que j'ai le plus de soucis. Il ne m'apprécie pas et c'est réciproque.

— « Ad... » commence Jules.

— « Non c'est bon. Écoute moi bien sale égocentrique, je t'interdis de me parler comme ça. T'as un sérieux problème ! Le pire dans tout ça, c'est que tu t'étonnes encore de la sale réputation de notre maison ?! On se fait bouffer par les autres et toi, tout ce qui t'importe, c'est de me dénigrer en permanence ? Regarde un peu les actualités et tu verras que tu as autre chose à faire de tes journées ! »

— « En plus d'être idiote, elle mord ! » siffle-t-il en s'approchant beaucoup trop près de moi. « Décidément, j'ai eu le jackpot. C'est toi qui va m'écouter. Tu ne sais pas par où on est passé avant que tu ne débarques comme une fleur chez nous. Tu ne sais pas ce que J'AI dû faire pour notre maison. Et si je veux t'emmerder, je le ferai. Je suis le chef de cette maison et ce n'est pas parce que tu es la sœur d'un de mes gardiens que je vais me gêner. Et crois moi, tu n'as encore rien vu. »

— « Tu ferais mieux de reculer si tu veux garder une chance de poursuivre ta lignée de tête de con. » je menace en sentant un mur contre mon dos.

Je dois l'avouer, je ne la ramène pas à cet instant précis. Il sourit franchement, m'embrasse sur la joue et rentre dans le château.

Je me mets à pester contre la terre entière en rentrant moi aussi dans le bâtiment.
Cora tente de m'arrêter mais je la fais reculer en un regard.

J'arrive dans ma chambre et claque la porte. Il m'a tellement énervé que j'ai envie de tout envoyer valser dans cette maudite pièce.
Je dégrafe ma robe en rageant contre cet idiot de gardien. Qui est-il pour me parler ainsi ? J'enfile une tenue un peu plus confortable tout en essayant de me calmer.

— « Techniquement, il est le maître des lieux. »

Je pousse un petit cri aigüe quand j'entends cette voix juste à côté de mon oreille. Mon dieu, j'ai des esprits dans ma chambre.

— « Qui... Qui est là ? »

Bien joué Serena, tu n'as jamais regardé les films d'horreur ? Un tueur ne répond jamais ou alors par un rire machiavélique.

Le cœur d'une gardienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant