Prologue

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Cheveux châtains, courts, yeux marron, un mètre soixante-sept, dix-sept ans, bavarde, joueuse, aime s'amuser,... C'est de cette façon qu'on me décrit. Enfin,... c'est de cette façon que je me décris car dans ma vie je n'ai pas vu grand monde mis à part mes parents, ma grand-mère et quelques personnes que je ne connaissais pas quand j'accompagnais mes parents à leurs voyages d'affaires. Il me faisait passer pour leur secrétaire car il ne voulait pas que mon identité de "futur reine" soit révélée au grand jour. Les journalistes se seraient emparés dans cette information pour la révéler au grand jour dès le début. "La naissance tant attendue de la futur reine d'Espagne"; "L'avenir de notre pays dans les mains de la princesse d'Espagne", et j'en passe. Mais si maintenant ces journalistes venaient à apprendre qui je suis en réalité, ce serait l'enfer. Ils viendraient me poser des milliers de questions, pour des interviews, des reportages, ils me prendraient en photo sans même que je sois au courant, je me ferai traquer, personne n'oserait traîner avec moi et au pire je serai leurs amis par intérêt, on m'aurait gâché mon enfance avec tant de responsabilités,...

J'ai donc été éduqué dans l'ombre de la société. On m'a enseigné les moindres faits et gestes qu'une reine se doit d'avoir, on m'a aussi appris l'espagnol, l'anglais et le français. L'apprentissage de ces langues a été importants pour moi quand j'accompagnais mes parents pendant leurs voyages d'affaires et me seront encore utile lorsque à mon tour je devrais plus tard faire mes propres voyages. Ma grand-mère quant à elle m'a enseigné la vie de citadine, entre la cuisine, la lecture, la couture,... J'ai été bercé toute mon enfance entre la royauté et la réalité. Ça m'a permis de me rendre compte que derrière la couronne il y avait un peuple et que je me devais de l'aider. Plusieurs fois j'ai habité chez ma abuelita quand mes parents prétextaient que c'était trop dangereux que je les accompagne pendant certains voyages. Mais ça ne me dérangeait pas car elle ma abuelita me manquait souvent. J'adorais les activités qu'on faisait ensemble. Je n'étais jamais obligé de  me cacher physiquement quand on sortait et d'ailleurs je sortais quand je voulais mais toujours sous sa surveillance jusqu'à l'année dernière. Elle est décédée d'une tumeur au cerveau. Pendant des semaines j'ai pleuré sa mort. Elle me manquait tellement et d'ailleurs elle me manque encore et elle me manquera toujours.

Parfois je rêve de retourner en campagne, pour changer d'air. Je voudrai parfois sentir la rosée du matin en me levant. Ouvrir ma fenêtre pour regarder chaque matin un champ de coquelicots avec des enfants jouant à l'intérieur pour en faire des bouquets. Je m'imagine ensuite descendre des escaliers en bois qui craquent à chacun de mes pas pour atterrir pieds nus sur un parquet. Puis après un petit déjeuner, j'aimerais ouvrir ma grande porte d'entrée et me diriger vers un banc sous un arbre fraichement fleuri en mars pour lire.

Voilà, je suis la princesse Ambre  inconnue de tous. Enfin, plus pour très longtemps.

Ambre, reine d'Espagne ou presque...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant